Photographe

Les œuvres issues du Land Art appelées aussi Earthworks, proposent le medium qu’est la terre elle-même mais aussi le Land : la terre en tant que territoire.

Le jardin des Méditerranées de Cornélia Konrads 2015
Le jardin des Méditerranées de Cornélia Konrads 2015

Le mouvement né dans les années 60 en cassant le cadre bien conformiste des tableaux et sculptures exposés jusqu’alors. Oui, les festivals de sculptures de sable en font bien partie de nos jours. Ce côté création vouée à disparaître n’a guère de succès au goût des groupes intellectuels New-Yorkais de l’époque. Le Land Art tend, pourtant, à découler en substance des minimalistes. Il apparait  comme l’avocat du concept tridimensionnel dans la nature.

Street art

C’est quoi le Land Art ?

Cette tendance apparaît dans les années 60 aux Etats-Unis. Le Land Art est une création artistique issue des éléments de la nature, dans la nature. Cette tendance a évolué dans le temps en se diversifiant.  N’avez-vous jamais écrit votre prénom sur le sable avant que la vague ne vienne l’effacer ? Ou assembler des pierres minutieusement choisies pour un portrait ou une quelconque forme abstraite ? Gratter un cœur sur l’écorce meurtrie d’un arbre ? ( attention aux adeptes de la sylvothérapie !)  Alors vous faites partie de ce mouvement aux créations éphémères et intemporelles qui a puisé son idéologie aux lendemains de la seconde guerre mondiale. En réaction aux formes d’art traditionnelles et à toute forme émanant du style, de techniques ou de forme. Le Land Art a fait du chemin entre ambiguïté de ses impacts et ses significations contradictoires tant au niveau social, culturel, économique que politique.

L’élection de la nature comme matériau

Clougha egg cairn_par Richard Escher Shilling_Lancaster _ Angleterre 2008
Clougha egg cairn_par Richard Escher Shilling_Lancaster _ Angleterre 2008

Les premières créations in situ ont lieu loin des installations urbaines dans les déserts ouest américains. Le temps et l’érosion ont eu raison de ces œuvres mais il reste l’empreinte photographique. Pour des raisons de droit à l’image, la plupart des clichés ne sont pas téléchargeables ici. Au Nouveau Mexique, l’artiste Walter de Maria conçoit « The lightning field » avec 400 poteaux d’acier inoxydable. Offrant ainsi un incroyable spectacle de lumière dans cet endroit où les orages font rage. Parmi les noms du début du mouvement : Richard Long, Claes Oldenburg, Robert Smithson, Michael Heizer, Christo.

Le côté éphémère capturé photographiquement bouscule l’idée du musée

Richard Long _Exposition à The Hepworth Wakefield _Angleterre 2012
Richard Long _Exposition à The Hepworth Wakefield _Angleterre 2012

Des croquis et des reportages sont présentés au public permettant à l’artiste de réaliser d’autres œuvres. C’est ainsi que dans les années 70, certaines de ces œuvres prennent place dans les musées et expositions par des installations en intérieur. C’est précisément ici que le spectateur est amené à participer à l’œuvre en occupant son espace.

Mais la terre n’est pas le seul élément à se modifier sous le joug de l’érosion ou de la foudre. L’eau, l’air, le feu participent au ballet éphémère des lâchers de ballons de Hans Haacke « Sky line » en 1967. De dessins dans le ciel avec des jets de fumée par un petit avion par Denis Oppenheim «  Whirlpool eye of storm » de 1973. Une immense sculpture gonflable de Christo «  Cubicmeter Package » en 1967. Ou encore des effets visuels tout droit sortis d’émanations de vapeurs par Robert Morris « Steam » en 1974. D’une manière paradoxale, le choix de produire une œuvre périssable en réaction à la production académique, renoue aussi avec l’engagement artistique. L’œuvre est vivante, s’écoule dans le temps et amène dès lors, une idée de durée. Et une sorte d’intemporalité de l’art.

Le Land Art : un parallèle avec le minimalisme

Pourtant, même si la terre en tant que territoire s’avère partie prenante de la création, elle n’est jamais le centre du projet. L’œuvre négocie avec la nature dont cette dernière offre support et matériaux, qui, à une certaine époque du début du mouvement, fait naître des controverses par rapport à l’écologie. La négociation avec la nature, plus visible après les années 2000, n’a pas toujours été respectée. Certains critiques d’art accusent violemment tronçonneuse, pelleteuse et forages dans les déserts américains. Il s’agit plus d’une mise en évidence d’un concept par les matériaux eux-mêmes. Cette idéologie est véhiculée dans les premiers temps par la nouvelle vague  d’artistes appartenant à une génération intellectuelle venant directement du minimalisme américain. C’est précisément ici qu’est né le Land Art.

Et maintenant, qu’en est-il du Land Art ?

Thrive_de  Daniel Popper _ Fort _Lauderdale 2020
Thrive_de  Daniel Popper _ Fort _Lauderdale 2020

Au travers de la thématique de la nature, cela a permis à La Nature, à la terre d’exister en tant que tel : les artistes parcourent les montagnes, déserts, marquent des paysages, et utilisent les matériaux bruts de la nature. Elle est devenue signifiante dans le monde artistique. Nous ne sommes qu’à deux pas du Street Art et puisque les œuvres du Land Art sont vouées presque toutes à disparaître, et un parallèle avec le happening dont la voie semble toute tracée.

Avouons tout de même que le Land Art interpelle, ne serait-ce que par le côté gigantesque de ses œuvres…un art environnemental.

Par Magali Bouchez,

Rédaction de contenus

Originaire du nord, végétarienne depuis l’enfance, curieuse boulimique et passionnée, j’ai essayé de me limiter aux langues, à l’art, au sport. Essayer fut un doux euphémisme. Parents fatigués par mon envie de globe trotteur. Ce qui me touche le plus : la cause animale. Suite à un burn out, j’ai découvert la méditation, effet salvateur garanti.

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