De Racine à Edouard Baer, en passant par Marguerite Duras et François de Brauer, qui sont ceux qui d’une seule voix, nous font rire, pleurer ou parfois tout à la fois ? Monologues légendaires, tirades exceptionnelles, voici notre sélection.

Si l’on en croit la première définition du Larousse, le beau est ce qui suscite un plaisir esthétique d’ordre visuel ou auditif. Aussi, il me sera bien difficile de prétendre à vouloir dresser une liste objective des plus beaux monologues et tirades du théâtre français sans tomber dans l’écueil de confondre la beauté avec la notoriété. C’est la raison pour laquelle j’ai pris le parti de proposer ici, un tour d’horizon de mon humble panthéon personnel, qui bien entendu n’engage que moi, mais qui peut-être vous permettra de découvrir ou de redécouvrir certaines des plus belles répliques du théâtre français.

Le monologue se caractérise par la présence d’un personnage qui s’exprime seul sur scène, la tirade quant à elle fait référence à un personnage qui s’adresse à un ou plusieurs autres personnages qui se trouvent également sur scène. Mais quelle que soit la forme que prend cette réplique, elle est souvent un point d’orgue de la pièce et un moment fort de l’intrigue qui permet à l’auteur et au comédien de développer les sentiments du personnage qui s’exprime.

1.  Ô rage ! Ô désespoir !

Dans le Cid de Corneille, Don Diègue, giflé et humilié par un rival politique exprime son impuissance et sa colère face à ce geste auquel il ne peut répondre seul. Il en vient à demander à son fils, Rodrigue de venger son honneur en affrontant en son nom ce rival politique. Rodrigue peut, au choix, refuser de se battre, et passer pour un lâche ou se battre et tuer le père de celle qu’il aime, puisque le fameux rival est aussi le père de sa fiancée. Quelle que soit sa décision, cela n’augure rien de bon. C’est de là que vient l’expression Dilemme Cornélien, un choix impossible entre deux alternatives qui auront quoi qu’il arrive des conséquences négatives.

Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie !

N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?

Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers

Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ?

Mon bras, qu’avec respect toute l’Espagne admire,

Mon bras, qui tant de fois a sauvé cet empire,

Tant de fois affermi le trône de son roi,

Trahit donc ma querelle, et ne fait rien pour moi ?

Ô cruel souvenir de ma gloire passée !

Œuvre de tant de jours en un jour effacée !

Nouvelle dignité, fatale à mon bonheur !

Précipice élevé d’où tombe mon honneur !

Faut-il de votre éclat voir triompher le comte,

Et mourir sans vengeance, ou vivre dans la honte ?

Comte, sois de mon prince à présent gouverneur :

Ce haut rang n’admet point un homme sans honneur ;

Et ton jaloux orgueil, par cet affront insigne,

Malgré le choix du roi, m’en a su rendre indigne.

Et toi, de mes exploits glorieux instrument,

Mais d’un corps tout de glace inutile ornement,

Fer, jadis tant à craindre, et qui, dans cette offense,

M’as servi de parade, et non pas de défense,

Va, quitte désormais le dernier des humains,

Passe, pour me venger, en de meilleures mains.

Si ce texte est le premier monologue ayant droit d’apparaitre dans cette liste, c’est que cette tirade désormais célèbre me vient toujours aux lèvres lorsque je ressens une quelconque frustration. Qu’il s’agisse d’un coin de la table dans le genou, d’une tasse de café brûlante ou d’une pluie battante en plein mois de juillet, quand le sort s’acharne : Ô rage ! Ô désespoir !

Les plus beaux monologues et tirades du théâtre français : Le Cid, Acte 1, scène 4

2.  Que le jour recommence et que le jour finisse,
Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice,

Quand on en vient à Racine, il est difficile de faire un choix. D’ailleurs j’aurais tout aussi bien pu évoquer la tirade de Phèdre mais puisque cet article est signé de ma main, le jugement de ces vers, ne sera que le mien. Mon choix se porte donc sur Bérénice, une tragédie en cinq actes qui n’a jamais cessé de me bouleverser, sans doute parce que je l’ai découverte à l’adolescence, période trouble où la moindre étincelle déclenche des raz-de-marée émotionnels incontrôlables. Humilité oblige, j’ai dû percevoir dans le chef d’œuvre de Racine, une réminiscence de mon idylle avec Kevin. Racine déjà, avait tout compris… Bérénice aime Titus, l’empereur de Rome, Titus aime Bérénice, mais il ne peut l’épouser sans renoncer à l’empire qui lui revient. Titus ne renonce pas à l’empire mais bien à Bérénice au mépris de ce qu’il lui avait promis.

Eh bien ! régnez, cruel, contentez votre gloire :

Je ne dispute plus. J’attendais, pour vous croire,

Que cette même bouche, après mille serments

D’un amour qui devait unir tous nos moments,

Cette bouche, à mes yeux s’avouant infidèle,

M’ordonnât elle-même une absence éternelle.

Moi-même j’ai voulu vous entendre en ce lieu.

Je n’écoute plus rien, et pour jamais : adieu…

Pour jamais ! Ah, Seigneur ! songez-vous en vous-même

Combien ce mot cruel est affreux quand on aime ?

Les plus beaux monologues et tirades du théâtre français : Bérénice, acte 4, scène 5

La beauté de ces vers vient souligner la dignité dont fait preuve Bérénice malgré la déception amère et la soudaine lucidité qui s’empare d’elle. J’ai découvert bien des années plus tard le livre de Nathalie Azoulay qui confirmait ce que je soupçonnais déjà un peu : Titus n’aimait pas Bérénice.

3. J’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j’ai aimé

Heureusement pour moi, si j’ai trouvé magnifique la tirade de Bérénice, je n’en ai pas, pour autant tiré de conclusions hâtives sur la potentielle lâcheté systématique des Kevin de ma génération. D’ailleurs, je crois qu’en ce domaine, j’aurais plutôt suivi les conseils de Musset. Dans On ne badine pas avec l’amour, pièce de théâtre écrite en prose et publiée en 1834,  Alfred de Musset exprime à travers le personnage de Perdican, la nécessité de vivre, même si cela s’avère parfois douloureux. La tirade de Perdican, serait inspirée, entre autres choses, d’une lettre de George Sand avec qui Musset avait entretenu une liaison. Perdican y expose deux conceptions de l’amour que tout oppose, et défend l’idée qu’il vaut mieux vivre entièrement plutôt que de prendre le risque terrible de passer à côté de sa vie et de ses sentiments.

Adieu, Camille, retourne à ton couvent, et lorsqu’on te fera de ces récits hideux qui t’ont empoisonnée, réponds ce que je vais te dire : tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux ou lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n’est qu’un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c’est l’union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit : j’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j’ai aimé. C’est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui.

Les plus beaux monologues et tirades du théâtre français : On ne badine pas avec l’amour, acte 2, scène 5

Pourquoi c’est beau ? Parce que deux conceptions s’opposent et que ce qui ressort de cette tirade c’est le fait que quelles que puissent être les conséquences d’un amour vécu, elles vaudront toujours mieux qu’un amour rêvé. Cyrano, si tu m’entends…

4.  Ah ! non ! C’est un peu court, jeune homme !

Et justement, c’est le prochain. Cyrano aime Roxane, Christian aime Roxane, Roxane n’a rien contre Christian, mais Christian n’est que beau. Cyrano lui est poète mais laid, il aime et se fait aimer de Roxane à travers les mots qu’il donne à Christian qui les tend à Roxane. Mais Christian meurt, Roxane entre au couvent et n’apprend qu’au tout dernier moment que les mots qu’elle aimait tant n’étaient pas ceux de Christian, mais bien ceux de Cyrano.

Si l’on suppose souvent que ce qui est sublime est terrible, triste et sans issues et que c’est là ce qui le rend si beau, le beau n’est pourtant pas seulement l’apanage du tragique. Preuve en est cette éclatante tirade pleine d’humour, écrite en vers, par Edmond de Rostand. Cette scène qui survient peu de temps après l’ouverture, permet de présenter sous son meilleur jour le personnage principal de la pièce éponyme : Cyrano de Bergerac.

On pouvait dire… Oh ! Dieu ! … bien des choses en somme…

En variant le ton, – par exemple, tenez :

Agressif : « Moi, monsieur, si j’avais un tel nez,

Il faudrait sur-le-champ que je me l’amputasse ! »

Amical : « Mais il doit tremper dans votre tasse

Pour boire, faites-vous fabriquer un hanap ! »

Descriptif : « C’est un roc ! … c’est un pic ! … c’est un cap !

Que dis-je, c’est un cap ? … C’est une péninsule !

Les plus beaux monologues et tirades du théâtre français : Cyrano de Bergerac, acte 1, scène 4

La fameuse tirade du Nez est un exploit littéraire qui n’a pas pris une ride et dont on peut découvrir les secrets d’écriture dans la pièce intitulée Edmond et mise en scène par Alexis Michalik. Qu’elle soit jouée par trois femmes au Funambule Montmartre, par la Comédie Française, place Colette, par Gérard Depardieu dans le film de Rappeneau ou par la compagnie du Grenier de Babouchka au Ranelagh, cette pièce restera à mes yeux la plus belle pièce de théâtre jamais écrite, on ne s’en lasse : JA-MAIS.

5. On croit que ce n’est pas commencé et c’est commencé

Si l’on cite souvent des monologues du théâtre classique, peut-être est-il également nécessaire de citer des auteurs plus récents, les grands pontes du théâtre ne sont pas les seuls à avoir le droit de citer dans cette liste non exhaustive de textes marquants. Aussi il me tient à cœur d’évoquer une tirade découverte au Lucernaire à l’occasion d’une représentation du Square de Marguerite Duras.

Cette courte pièce met en scène un dialogue entre deux personnages que tout semble opposer : une gouvernante qui rencontre au parc un représentant de commerce. Tous deux échangent ce qui semble être des banalités, autour de la météo, de l’heure du goûter, des considérations insolites au sujet des enfants comme : “Quelques fois cela paraît curieux qu’il y en ait tant, et partout, et qu’on en ait aucun à soi, vous ne trouvez pas ?”, qui est de loin ma préférée. Mais ces banalités n’en sont pas. Elles sont le fil ténu à partir duquel ces deux équilibristes du dialogue développent des conceptions de vie, des expériences, et se font mutuellement évoluer par le regard qu’ils posent sur leurs choix respectifs. Ces regards là finissent par éclairer ces choix un peu différemment.

Je ne voudrais pas vous contredire, Mademoiselle, encore une fois, mais quoi que vous fassiez, ce temps que vous vivez maintenant comptera pour vous, plus tard. Et de ce désert dont vous parlez vous vous en souviendrez et il se repeuplera de lui-même avec une précision éblouissante. Vous n’y échapperez pas. On croit que ce n’est pas commencé et c’est commencé. On croit qu’on ne fait rien et on fait quelque chose. On croit qu’on s’achemine vers une solution, on se retourne, et voilà qu’elle est derrière soi.

Teaser « Le square » de Marguerite Duras

Cette tirade est une belle mise en garde contre la salle d’attente de la vie, dans laquelle on s’enlise parfois faute de mieux croit-on. Entre vivre sa vie sans rien en espérer, et passer sa vie à espérer justement, qu’elle commence, n’y a t-il pas d’autres chemins à inventer ? D’une apparente légèreté, ces réflexions existentielles sont empreintes d’une petite musique mélancolique et douce qui philosophe nos quotidiens.

6.  On n’honore jamais que les gens qui sont tristes // À ceux qui font sourire On ne dit pas merci…

En 1918, Sacha Guitry présente pour la première fois Deburau une comédie en vers libres qui met en scène Jean-Gaspard Deburau, le créateur franco-brésilien du personnage de Pierrot. Il donne ainsi la parole à celui que l’on entend pourtant jamais : Le mime. Avec cette superbe tirade, Deburau, un mime pourtant bavard, transmet à son fils unique ses dernières recommandations afin de le laisser reprendre le flambeau. Cette tirade arrive à la fin de la pièce. Il lui explique les bases de la pantomime, évoque la relation filiale, évoque l’élève qui dépasse le maître avec cette idée du mauvais professeur qui n’enseigne que ses propres erreurs.

Oh ! le bruit que ça fait, tu verras, c’est très beau !

Imagine un très grand silence,

On vient de lever le rideau…

Un silence absolu, complet…

On entendrait voler un imprésario…

Soudain, tu viens de faire une chose qui plaît,

Un geste drôle, inattendu et ça commence…

Tout à coup ! Car ça commence d’un seul coup !

Et voilà, Le silence rompu qui vole en mille éclats !

Le public s’abandonne à l’immense rafale

Qui gronde et le secoue !…

Et le rire au galop qui traverse la salle

Emporte tout… Les chagrins, les soucis

Et les peines, tu comprends bien ceci ?

Comprends que c’est pour ça qu’ils viennent !

À ceux qui font sourire, on ne dit pas merci…

Je sais, ça ne fait rien. ! Sois ignoré !

Va donc, laisse la gloire à ceux qui font pleurer

Je sais bien qu’on dit d’eux qu’ils sont « les grands artistes »…

Tant pis ! Ne sois pas honoré !

On n’honore jamais que les gens qui sont tristes !

Sois un paillasse, un pitre, un pantin… que t’importes

Fais rire le public, dissipe son ennui,

Et s’il te méprise et t’oublie si tôt qu’ils ont passé la porte,

Va, laisse-le, ça ne fait rien

On se souvient

Toujours si mal de ceux qui vous ont fait du bien !

Les plus beaux monologues et tirades du théâtre français : Deburau – 1951 – Le monologue de Jean-Gaspard

Un discours qui fait l’apologie du rire parce qu’On se souvient toujours si mal de ceux qui nous on fait du bien et qui conseille à celui qu’il forme de ne pas chercher les honneurs ou la gloire, mais de saisir le rire et d’en comprendre la puissance. C’est une tirade magnifique et riche que je trouve bouleversante. Un des monologues que vous pouvez retrouver dans le film Deburau, mis en scène au cinéma par le même Sacha Guitry trente trois ans plus tard.

7. Les certitudes s’enseignent si bien mais qui nous enseigne encore le doute ?

La loi des prodiges, est un seul en scène produit par La Compagnie des Petites Heures ; en coréalisation avec le Théâtre de la Tempête, magnifiquement écrit et joué par François de Brauer, mis en scène par Louis Arène et Joséphine Serre. Rémi Goutard est député et défend un monde (enfin?) débarrassé des artistes, François de Brauer lève le voile sur les raisons de cette aversion pour l’art qu’a développé son personnage principal.  Il s’agit d’un texte d’une justesse et d’une subtilité percutante mais aussi, d’une interprétation incroyable. Tout fonctionne et nous amène doucement à cette dernière tirade, un des monologues du père de Rémi Goutard, fantasmé par Rémi Goutard lui-même.

Regarde moi, regarde dans quel univers tu t’es enfermé

Nous emprisonnons tellement de vie, tellement d’émotions,

Qu’il nous faut des espaces pour les libérer.

Ces espaces, les artistes nous aident à les trouver.

Laisse-les entrer, écoute-les,

C’est une armée pacifique et invincible,

Ils vont t’entraîner dans la confusion, mais ils seront encore là quand tout ce sera écroulé,

Pour te guider à travers un imaginaire retrouvé

Pour t’accompagner de leurs mots, de leurs images, et de leurs mélodies

Pour t’offrir une opportunité de reconsidérer le monde, au-delà de ta peur, au-delà de ta peur.

Au-delà de ta peur dont il ne reste déjà que des ruines.

Les paroles d’une chanson me reviennent, celle qui chante l’amour des gens qui doutent.

Elle est si vraie cette chanson, elle est si seule avec sa vérité cette chanson, les certitudes s’enseignent si bien mais qui nous enseigne encore le doute ?

Il faut aimer le doute, il faut douter puis inventer, douter, puis inventer, mais inventer tout simplement au nom de l’étonnement qui est la condition de la rencontre.

François de Brauer pose un regard amusé et complice sur les personnages de son imaginaire qui sont aussi ceux de notre ordinaire. Il souligne avec précision leurs travers pour en dire quelque chose, c’est précis, oui, mais rien n’est jamais gratuit. La captation du spectacle La loi des prodiges ou  la réforme Goutard est disponible en intégralité sur Youtube, et je vous conseille très vivement d’aller le découvrir ou de réserver votre place pour son nouveau spectacle Rencontre avec une illuminée.

Où sont les femmes ?

Voilà, le tour est joué, mais force est de constater, que parmi les sept auteurs cités, seule une autrice est mentionnée. Une et demi, si l’on considère que les missives de Georges Sand ont fortement inspiré Musset pour la tirade d’On ne badine pas avec l’amour. Alors quelle conclusion peut-on en tirer ? Les femmes n’ont-elles pas écrit ? Pour quelle raison sont-elles si peu présentes parmi les classiques du genre ? Ont-elles une propension moindre au monologue ? Peut-être que si peu de femmes sont aujourd’hui dans les rayons théâtre des librairies, ce n’est pas parce qu’elles n’ont jamais écrit mais bien parce qu’elles n’ont pas eu, contrairement à d’autres, la chance d’être éditées pour la postérité.

Alors oui, il a fallu faire des choix,et si je regrette que si peu de femmes figurent dans cette liste, non exhaustive, des plus beaux monologues et tirades du théâtre français, je regrette également que si peu de leurs textes soient publiés. Bien sûr, le spectacle vivant est comme son nom l’indique fait pour être joué, mais permettre aux textes de leur survivre, c’est aussi une bien belle manière de continuer à les faire exister. Non pas comme une vaine tentative de rendre pérenne ce qui par essence ne l’est pas, mais pour nous permettre de continuer à lire, chérir et diffuser les textes et les lignes qui nous ont émus. S’ils existent, leur diffusion est encore timide, et si Edouard Baer et Alexis Michalik se retrouvent aisément sur les rayonnages des librairies, qu’en est-il de Julie Bérès, Pauline Bureau, Andréa Bescond, Alice Carré et Margaux Eskenazi ?

Pour découvrir encore plus d’articles inspirants, téléchargez l’application Cultur’easy sur Applestore ou Playstore.

Par  Marion Labbé-Denis ,

Curieuse de tout, amoureuse des trains et fan de Joe Dassin, elle collectionne les stylos BIC et les questions existentielles. Aujourd’hui, en poste dans le spectacle vivant, elle peut donner libre court à sa passion déraisonnée pour la photographie et les salles obscures, qu’il s’agisse de musique, de théâtre ou de cinéma.

3 Commentaires

  1. Laurence Dautheville Répondre

    Merci pour ce très bel article 🌻 Une très bonne rétrospective de ces tirades que beaucoup connaissent et c’est vraiment très beau à relire, un réel plaisir 😊
    Et vous avez une très belle plume bravo 👏👏 à vous.

  2. Bonjour
    Il manque le monologue de Figaro, O femme ! femme ! femme ! créature faible et décevante ! nul animal créé ne peut manquer à son instinct : le tien est-il donc de tromper ?
    Après m’avoir obstinément refusé quand je l’en pressais devant sa maîtresse ; à l’instant qu’elle me donne sa parole ; au milieu même de la cérémonie. Il riait en lisant, le perfide ! et moi, comme un benêt. Non, monsieur le comte, vous ne l’aurez pas. vous ne l’aurez pas. Parce que vous êtes un grand seigneur, vous vous croyez un grand génie ! noblesse, fortune, un rang, des places, tout cela rend si fier ! Qu’avez-vous fait pour tant de biens ? vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus : du reste, homme assez ordinaire ! tandis que moi, morbleu, perdu dans la foule obscure, il m’a fallu déployer plus de science et de calculs pour subsister seulement, qu’on n’en a mis depuis cent ans à gouverner toutes les Espagnes; et vous voulez jouter ! On vient. C’est elle. Ce n’est personne.
    — La nuit est noire en diable, et me voilà faisant le sot métier de mari, quoique je ne le sois qu’à moitié ! (Il s’assied sur un banc.) Est-il rien de plus bizarre que ma destinée ! Fils de je ne sais pas qui ; volé par des bandits ; élevé dans leurs mœurs, je m’en dégoûte et veux courir une carrière honnête; et partout je suis repoussé !

Commenter cet article


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.