La littérature française relève du patrimoine national. Son étude rappelle sans doute à chacun de nombreuses heures passées en classe à commenter et analyser, voir à critiquer, les ouvrages les plus célèbres.
Amis lecteurs, j’ai pris le parti de nous attacher uniquement à la littérature française, déjà si riche et inspirante. Nous ne ferons donc pas de littérature comparée qui demande une grande autorité en la matière. Je vous invite à un voyage condensé à travers les grandes périodes de l’histoire de la littérature française.
La naissance de la littérature française
Il est d’usage de faire débuter cette chronologie en 881-882 avec le Séquence de sainte Eulalie. C’est le premier texte transposé du latin dans ce qui deviendra le français moderne. Peu à peu va s’amorcer le passage de « l’oralité» à l’écriture. C’est ce qui permettra aux œuvres de durer, et qui va véritablement donner leurs lettres de noblesse aux auteurs. L’anonymat est la règle d’or pour les rédacteurs du Moyen-Age, mais vers la fin de cette période ils vont tout juste commencer à acquérir un véritable statut d’écrivain.
L’ensemble des intellectuels de la Renaissance, dont les écrivains, vont être profondément marqués par l’apparition du livre imprimé. Gutenberg choisit, pour appliquer la technique qu’il vient de mettre au point, une Bible en deux volumes de grand format, vers 1455.
Le XVIe siècle est une période d’enrichissement du français dans le contexte d’une affirmation grandissante de l’idée de culture nationale. Rabelais jouera un rôle de premier plan en faisant entrer avec son œuvre des centaines de mots. Sont rédigés les premiers dictionnaires bilingues, français-latin, comme celui de Robert Estienne, en 1538.
L’apparition des salons littéraires
Le XVIIe siècle voit l’apparition des salons littéraires. L’un des premiers influents, dès 1620, est celui de Mme de Rambouillet. Elle y reçoit de grandes figures et personnages politiques comme Richelieu. Le grammairien Vaugelas, qui sera l’un des premiers membres de l’Académie Française, le poète et théoricien normand François de Malherbe…
Autre salon d’importance à partir de 1652, celui de Melle de Scudéry, elle même écrivaine. Mais différence notable avec le premier, celui-ci accueille principalement des bourgeois et illustre l’évolution amorcée de la société française. Les salons à cette époque sont certes littéraires mais surtout mondains.
Le salon de madame de Tencin, fréquenté par Montesquieu ou Marivaux, deviendra même une figure de proue de l’émancipation féminine.
La littérature à l’époque des Lumières
Comme nous l’avons appris, le XVIIIe siècle est celui des philosophes des Lumières et c’est aussi celui de la prééminence littéraire française en Europe. C’est également une période particulièrement instable qui va aboutir à l’anéantissement du système politique et social en place avec la révolution de 1789.
Tous les genres littéraires font alors l’objet de discussions et de thèses multiples, notamment basées sur l’idée du progrès et de la raison humaine, parfois même au détriment de la littérature. Les salons vont perdre, un peu, de leurs fonctions mondaines pour devenir des cercles philosophiques qui vont venir influencer les nouvelles idées du siècle.
Les écrivains viendront y chercher des relations et des aides. Quatre grands esprits peuvent être retenus : Montesquieu, Voltaire, Rousseau et Diderot. Ce dernier supervise la très célèbre Encyclopédie, première synthèse française rassemblant l’ensemble des connaissances de l’époque.
L’importance grandissante du statut de l’écrivain
Le XIXe siècle est marqué par l’apparition du droit d’auteur et le développement de la presse (consécration de la liberté de la presse en 1881). Les écrivains changent de statut et vont bénéficier d’une plus grande, voire d’une immense considération sociale tel Zola ou politique comme Victor Hugo. Le XIXe siècle est une période particulièrement riche pour la littérature et nous aurons l’occasion de le voir plus en détails dans la seconde partie de cet article.
Le XXe siècle est celui des conflits, des guerres accumulées et de la crise mondiale de 1929. Si après la grande guerre les tendances du XIXe siècle perdurent chez les écrivains, peu à peu néanmoins va naître une littérature engagée. Les voies sont multiples du mouvement Dada au Surréalisme.
Le Dadaïsme est fondé par un poète Roumain, Tristant Tzara qui vise à détruire toutes les valeurs ainsi que le langage même. L’esprit Dada va laisser un terrain très fertile au Surréalisme. Autour d’André Breton et son Manifeste du surréalisme se rassemble nombre de poètes avec pour ambition de libérer l’écriture de la raison. L’influence du mouvement s’étend alors à tous les arts.
Quand se pose la question culturelle de la littérature
Au cours du XXe siècle la littérature de divertissement va s’accroître pour un large public, littérature dont les préoccupations sont sans doute moins créatives que sociologiques. La littérature devient de plus en plus commerciale.
En marge de la littérature « officielle » se développe ce qui est parfois nommé une para-littérature. Ce néologisme rassemble un ensemble de modes d’expressions narratives comme le roman- policier, le roman-feuilleton, la science-fiction, voir même la bande dessinée qui connaît un développement constant au XXIe siècle.
L’histoire de la littérature française apparaît finalement comme le plus incroyable des romans, si riche et si évolutive
Du Séquence de sainte Eulalie en langue romane à la littérature de divertissement, s’ouvre la question de la place de cette paralittérature et des relations existantes entre cette production et une littérature que l’on pourrait qualifier de « plus cultivée ». La dissociation n’est sans doute pas si simple.
Par Nicolas Samson-Agnez,
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