Les JO accompagnent notre vie depuis notre naissance en apportant leurs lots d’euphorie, de doutes, de rebondissements au nom du développement du corps et de la saine compétitivité. Un parcours occupant l’espace tous les 4 ans et une vraie culture du sport.

Les Jeux Olympiques auraient été créés pour stopper les conflits qui mettaient à sang le Péloponnèse. Mais il faudra attendre les années 30, pendant les régimes totalitaires pour que le sport devienne un enjeu économique majeur et de mondialisation.

Epreuve du discobole
Epreuve du discobole

Les Jeux Olympiques au temps des grecs

Originellement, des jeux sportifs se tenaient dans le centre religieux d’Olympie du VIIIè siècle av. JC jusqu’au Vè siècle après JC (nul n’ignore l’abréviation JC que ma fille a tournée en Jean-Claude lors d’un contrôle en primaire CQFD). Dans cette Grèce antique, le programme des compétitions présente des épreuves hippiques avec des chars ainsi que des épreuves de course à pied, lancer de disque, lutte, lancer de javelot, saut en longueur et pentathlon. Pour concourir aux jeux, les prétendants doivent se conforter aux quatorze points du serment olympique. Des sanctions lourdes au manquement d’un des points attendent le concurrent. Les vainqueurs adulés se voient offrir de nombreuses récompenses dans cette Grèce antique où les conflits n’arrêtent ni les spectateurs, ni les athlètes. Un point qui restera longtemps avant de changer : inscription exclusivement réservée aux hommes.

Des épreuves sportives longtemps restées masculines

Premiers Jeux Olympiques d'Athènes en 1896
Premiers Jeux Olympiques d’Athènes en 1896

Le point V du règlement de la Grèce antique interdit la présence aux femmes mariées d’assister aux Jeux sous peine d’être précipitées du rocher du Typaion. Mesdames, vous êtes prévenues. Néanmoins, il faudra attendre l’année 2007 pour que la charte olympique reconnaisse la présence obligatoire de la femme dans tout sport !  Pour les 1ers JO d’Athènes en 1896, après tant de siècles avec la Grèce antique, la femme reste en dehors des considérations sportives. La place de la femme dans la société évolue difficilement vers des préjugés pointant l’atteinte de la fertilité ainsi que sur leur silhouette. Il faut attendre la fin de la 1ère guerre mondiale pour que 2 femmes, France et Alice Milliat, organisent les 1ers jeux mondiaux féminins d’athlétisme à Monte Carlo en 1921. Le CIO s’incline en 1928 en autorisant 5 épreuves féminines d’athlétisme au JO d’Amsterdam. La parité n’est cependant pas encore de mise.

Des athlètes qui ont marqué l’histoire

Pour les mordus de sport, les JO sont synonymes d’exploits et de performances. La légende des jeux tient aussi par l’Histoire avec un grand H. Aux JO de 1968, 2 sprinter afro-américains Tommie Smith et John Carlos lèvent le poing en guise de dénonciation des injustices envers les personnes de couleurs, une médiatisation qui leur coûtera très cher en pleine guerre froide devant 400 Millions de téléspectateurs; une skieuse allemande Erika, championne au JO de Grenoble en 1968, née hermaphrodite change d’identité et devient Erik Schienneger afin de récupérer sa véritable identité. C’est à ce moment précis que le monde découvre le dopage. Cela soulève l’évolution des mentalités et du droit du sport. Depuis 2004, les athlètes transgenres peuvent désormais participer aux JO. Ces hommes, femmes, transgenres n’en restent pas moins des sportifs à part entière.

Les enjeux économiques et l’incidence des médias

La préparation des JO dure 4 ans ; à peine terminées, les préparations pour la prochaine ville hôte démarrent. Depuis 1994, il existe une édition été et une d’hiver où l’hôte est choisi par le CIO. Pour des questions de durabilité, les épreuves peuvent se dérouler en dehors de la région d’hôte selon les infrastructures existantes ou temporaires. Economiquement, le pays recevant les jeux ouvre les mannes financières mais certains gardent les stigmates économiques de la gestion. Les sponsors se bousculent bien au portillon d’une des organisations les plus médiatisées au monde. Une controverse demeure quant à certains pays, peinant à trouver les fonds pour la construction d’infrastructures et leurs réaffectations comme Rio en 2016, ou Athènes en 2004.

Stade olympique OAKA d’Athènes 2004

Le dopage et les Jeux Olympiques : des excès irréversibles

Erika Schienneger  devenue Erik après les JO
Erika Schienneger devenue Erik après les JO

Très médiatisé, le dopage fait la une des journaux dès 1967 année emblématique où le CIO décide de faire la chasse aux tricheurs. La période communiste de la RDA ex Allemagne de l’est offre un exemple terrible en la personne de Heidi Krieger : prise de stéroïdes déguisée en vitamines par les entraineurs avides de pouvoir et d’idéal communiste. Certains athlètes paient de leur santé cette course aux médailles : masculinisation du corps, cancer, tumeur du foie, dépression, troubles de l’alimentation. On estime entre 500 et 2000 les anciens sportifs Est Allemands ayant souffert des stéroïdes. Heidi est devenue Andreas suite à la transformation de sa masse musculaire après les années 90.

Heidi devenue Andreas Krieger après la prise de stéroïdes
Heidi devenue Andreas Krieger après la prise de stéroïdes

Une vitrine d’enjeux politiques et financiers 

Le sport a toujours été un enjeu de relations internationales dont se sont emparés certains états lors de la 1ère et de la Seconde Guerre Mondiale. L’Italie et l’Allemagne nazie apparaissent en vitrines aux yeux du monde avec leur leader fasciste respectif, puis l’URSS et la Chine. Les JO centralisent aussi des revendications politiques ; Abebe Bikila aux JO de 1960 à Rome est le 1er athlète d’Afrique (Ethiopie) médaillé olympique. Il court pieds nus et remporte le marathon en 2h15. Un record absolu.  L’Ethiopie sous domination italienne par le passé, voit une longue série de champions couronnés.

Les Jeux Paralympiques

Des jeux se déroulent tous les 2 ans où les athlètes font de leur handicap un atout. En 1948, un médecin londonien a l’idée de faire de l’exercice pour ses patients blessés de guerre visant un rétablissement plus rapide. Les Jeux Paralympiques parviennent à s’associer aux JO dès 1960. Aujourd’hui, les jeux invitent à changer de regard sur le handisport, à mieux intégrer tout le monde dans la société. Certaines épreuves sont adaptées aux handicapés physiques comme le basket en fauteuil ou le volley assis ; d’autres prévues pour les mal voyants tel que le ski avec un guide ou le goalball, une sorte de hand avec un ballon à clochettes. Il existe 3 disciplines pour handicapés mentaux : l’athlétisme, la natation et le tennis de table. C’est seulement à partir de 2012 et des Jeux de Londres que ces jeux atteignent leur popularité.

Pratique du goalball
Pratique du goalball

Des sportifs suscitant admiration et respect

Marieke Vervoort, médaillée d’argent en fauteuil, aux JO de Rio en 2016 avoue : « L’entrainement, c’est ma seule raison de vivre. Cela me fait oublier la douleur ». Autre sensation de Rio : le pongiste égyptien Ibrahim Hamadtou, amputé des 2 bras, est sorti de sa dépression grâce au sport. Cela lui a pris 3 ans pour apprendre à jouer au tennis de table à la seule force de ses dents tenant la raquette.

Ibrahim Hamadtou, pongiste égyptien
Ibrahim Hamadtou, pongiste égyptien

2024 programmé pour devenir les plus grands Jeux Olympiques et Paralympiques de l’Histoire

Tony Estanguet assure vouloir « maximiser l’impact positif des jeux sur la société. Nous avons 3 ans pour améliorer la pratique sportive pour tous et éduquer une génération pour changer durablement l’inclusion des personnes en situation de handicap »

Dans cet univers handisport, les Jeux Paralympiques sont considérés comme le summum de la compétition. Le plus grand honneur pour un athlète.

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Par Magali Bouchez,

Originaire du nord, végétarienne depuis l’enfance, curieuse boulimique et passionnée, j’ai essayé de me limiter aux langues, à l’art, au sport. Essayer fut un doux euphémisme. Parents fatigués par mon envie de globe trotteur. Ce qui me touche le plus : la cause animale. Suite à un burn out, j’ai découvert la méditation, effet salvateur garanti.

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