Symboles du Japon féodal, les samouraïs disparurent au XIXe siècle, en même temps que débutait l’ère Meiji. Si certains acceptèrent la fin de leur mode de vie, d’autres entrèrent en rébellion contre l’empereur Mutsuhito.

Suivez maintenant Saigo Takamori et les derniers samouraïs à la bataille de Shiroyama, le 24 septembre 1877.

24 septembre 1877, le crépuscule des samouraïs

Dernier acte de la rébellion de Satsuma, la bataille de Shiroyama met un terme à la caste des samouraïs. C’est là, près de Kagoshima, sur l’île de Kyushu, que se trouvaient les derniers d’entre eux, menés par le chef Saigo Takamori. Considérés comme des rebelles, ces guerriers refusaient de reconnaître l’autorité de l’empereur. Celui-ci, après la restitution de ses pouvoirs en 1867, avait décidé d’abolir leurs privilèges. Il souhaitait également ouvrir le pays au commerce avec des pays occidentaux, soulevant l’indignation des plus conservateurs.

Dans la nuit du 23 au 24 septembre 1877, le commandant en chef des forces impériales intima à Saigo et ses hommes de se rendre. Fidèles à leurs idéaux, ceux-ci refusèrent. Comptant seulement 500 hommes dans leurs rangs, ils engagèrent une lutte inégale face aux 30 000 soldats impériaux. Ils combattirent avec leurs arcs et leurs sabres face à des ennemis armés de fusils. Blessé plusieurs fois, Saigo Takamori choisit de se donner la mort et pratiqua le seppuku, ou suicide rituel (appelé, à tort, hara-kiri). Sa tête fut ensuite envoyée à Tokyo comme preuve de la victoire. La bataille de Shiroyama vit périr tous ses hommes. La page du Japon féodal était définitivement tournée.

Bataille de Shiroyama / peinture datée de 1880 / Kagoshima Museum
Bataille de Shiroyama / peinture datée de 1880 / Kagoshima Museum

Qui sont les samouraïs ?

Les samouraïs étaient des guerriers au service d’un maître dans le Japon féodal. Le terme vient du japonais saburafu, qui signifie « être au service de ». Auparavant, les combattants japonais étaient désignés sous le terme de bushis. Employé dès le Xe siècle, le mot samouraï a également désigné des militaires durant l’époque Sengoku (XVe-XVIe siècles). Toutefois, il s’agissait de mercenaires, trahissant régulièrement leurs seigneurs et pillant les campagnes. Ce n’est qu’au XVIIe siècle qu’il fut employé dans le sens que nous lui connaissons.

C’est effectivement là que les shôguns, les généraux, créèrent le bushidô, la « voie des guerriers ». Teinté de bouddhisme zen, ce véritable code de conduite instaurait un idéal de courage, de loyauté et d’honneur. Les futurs combattants suivaient une éducation stricte dans une école spécialisée. Ils y apprenaient l’art du maniement des armes, depuis le fameux katana jusqu’au tanto, le poignard utilisé lors du seppuku. Ils se devaient également de maitriser l’équitation, la stratégie militaire… et la cérémonie du thé !

Durant l’ère Tokugawa (1603-1867), qui précède l’ère Meiji, les samouraïs représentaient environ 7 % de la population. La paix régnant dans le pays, ils se sont tournés vers d’autres activités, comme la littérature ou le théâtre. Ils n’endossaient alors leur rôle de guerrier qu’à l’occasion de cérémonies officielles.

L’époque Meiji ou la modernisation du Japon

Les samouraïs disparaissent définitivement avec Saigo Takamori et la bataille de Shiroyama. Toutefois, la transition voulue par l’empereur Mitsuhito était déjà amorcée. Dès 1867, de nombreux combattants s’étaient reconvertis dans le monde des affaires ou l’administration. Ils formèrent une nouvelle classe sociale et participèrent à l’évolution du pays. S’inspirant des techniques européennes et américaines, l’empereur modernisa les institutions et conquit de nouveaux territoires. À l’aube du XXe siècle, le Japon était devenu un empire colonial et la première puissance d’Asie.

Samouraï à cheval / peinture vers 1878 / Bibliothèque du Congrès américain
Samouraï à cheval / peinture vers 1878 / Bibliothèque du Congrès américain

L’enseignement des samouraïs, en revanche, leur survécut longtemps. Le bushidô fut enseigné à tous les soldats japonais jusqu’en 1945. La « voie des guerriers » a imprégné durablement la culture japonaise. Aujourd’hui, il en subsiste des traces dans l’approche hiérarchique des entreprises japonaises et la pratique répandue des arts martiaux.

Photographie d’un archer japonais, prise en 1867 par Felice Beato
Photographie d’un archer japonais, prise en 1867 par Felice Beato

La bataille de Shiroyama marque l’entrée définitive du Japon dans une nouvelle ère. Si les samouraïs appartiennent désormais au passé, ils continuent de fasciner génération après génération. Pour vous plonger davantage dans le Japon des samouraïs, vous pouvez regarder Zatoichi, de Takeshi Kitano ou lire Le Samouraï, de David Kirk, sur le célèbre Musashi Miyamoto.

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Par Gwennaëlle Massart,

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Sources

Article Vivre le Japon

l’Article France Culture

Article Herodote.net

Passionnée de littérature, d’art et d’Histoire, j’ai grandi au milieu des livres avant d’entamer des études de Lettres. Depuis, je suis devenue rédactrice web SEO freelance pour vivre mes propres aventures. Dans mes articles, je voyage à travers l’espace et le temps pour partager avec vous mes découvertes culturelles. On y va ?

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