Jacques Cartier, Duguay-Trouin, Surcouf… Ces noms illustres contribuent encore aujourd’hui à la réputation de Saint-Malo et de ses habitants, rompus à toutes les épreuves de la mer ! Berceau de célèbres marins, corsaires, flibustiers et armateurs,… Saint-Malo attire de nombreux visiteurs, venus se plonger dans l’histoire maritime exceptionnelle de la ville ! Située aux pieds de la mer, ses remparts mesurent 1754 mètres de long. Et sont classés aux Monuments Historiques. La ville et ses musées nous font revivre ces temps d’exploration, de découvertes et de guerre maritime…

Vue de Saint-Malo au soleil couchant
Vue de Saint-Malo au soleil couchant

C’est avec la découverte des Amériques et le développement des échanges avec les Indes que Saint-Malo se développe de façon importante. A tel point qu’elle déclarera même en 1590 son indépendance pendant quatre ans !  Saint-Malo, au même titre que les villes-ports à proximité (Morlaix ou Nantes) devient une ville cosmopolite et commerçante. Ouverte sur le monde, un endroit convoité par différentes nations européennes pour le contrôle des voies maritimes. 

Les armateurs deviennent nombreux et ce sont eux qui font la renommée de la ville. Jacques Cartier, navigateur malouin mandaté par François Ier, part à l’exploration du golfe du Saint-Laurent en 1534. Il explore le territoire qu’il va nommer Canada. Ces découvertes de territoire sont propices à une guerre sans merci entre les nations européennes. Elle prend la forme d’une guerre commerciale avec la guerre de courses, légalisant ainsi une activité millénaire : la piraterie.

La guerre de course

L'étoile du roi, frégate corsaire à Saint-Malo
L’étoile du roi, frégate corsaire à Saint-Malo

Les Malouins se distinguent rapidement lors de la guerre de course, qui consiste à armer un navire civil pour attaquer les bateaux ennemis, particulièrement les navires marchands. Les corsaires (venant du latin « cursus ») sont sous mandat par lettre de course ou de marque par les autorités de leur nation et se distinguent ainsi des pirates, qui eux pratiquent le banditisme. Les corsaires agissent librement mais obéissent aux codes de la guerre : ils doivent respecter les vies et les biens des personnes attaquées.

Seul le butin matériel est l’objectif. Cela permet donc aux souverains de faire la guerre à moindre frais en essayant d’affaiblir l’économie de la nation rivale. L’imaginaire qui s’est développé autour de cette activité ne correspond que très peu à la réalité : les canonnades, les abordages, les combats au sabre ont été tout à fait minoritaires lors des arraisonnements. En effet, certains d’être bien traités, les équipages peu armés des bâtiments de commerce, se laissaient aborder dès la première somation.

Des corsaires Malouins célèbres

Saint-Malo, place forte de la guerre de course, voit nombre de ses habitants s’engager dans des carrières de corsaires. En vous promenant dans Saint-Malo ou en visitant le château, vous pourrez admirer les œuvres d’art en hommage à certains marins célèbres qui se sont distingués par leur faits d’armes.

René Duguay-Trouin, né en 1673 dans une famille d’armateurs malouins, d’abord corsaire puis marin du roi affiche un palmarès impressionnant de victoires avec une centaine de navires marchands et vingt navires de guerre capturés, la plupart de nationalité anglaise.

Mais le plus célèbre corsaire reste sans doute, Robert Surcouf, né en 1773. Corsaire à 20 ans, il totalise quarante-quatre prises de bâtiments britanniques. Il devient l’un des plus riches et des plus puissants armateurs de Saint-Malo. La guerre de course ne sera abolie qu’au XIXe siècle par le traité de Paris (1856).

Des Malouins jusqu’au bout du monde

Les remparts de Saint Malo
Les remparts de Saint Malo

La conquête de nouveaux territoires déporte le combat entre les différentes nations européennes jusqu’aux Antilles. L’Ile de la Tortue, qui servait d’escale et de port de ravitaillement aux corsaires des Caraïbes, était l’objet de nombreux combats. Les aventuriers qui vivaient sur l’Ile décidèrent de mener des actions en mer, et devinrent les premiers flibustiers. L’aspect officieux de leurs opérations était lié à leur statut à mi-chemin entre le corsaire et le pirate. Les gouvernements n’étaient pas toujours informés des missions exécutées en leur nom…

Ainsi, Saint-Malo, témoigne encore aujourd’hui de cette grande époque maritime française

Celle de ces explorateurs, de ces aventuriers, de ces marins flirtant entre légalité et banditisme. Bientôt, un nouveau Musée d’Histoire Maritime de Saint-Malo ouvrira ses portes (en 2023) et vous pourrez plonger dans les eaux tumultueuses de cette époque. En attendant, vous pouvez suivre des visites guidées des remparts ou du château ou vous rendre à la Maison du Projet MHM qui présente en autres une maquette du futur musée.  A l’abordage !

Pour découvrir encore plus d’articles inspirants, téléchargez l’application Cultur’easy sur Applestore ou Playstore.

Par  Segolene Lhommee ,

Issue d’une formation en valorisation du patrimoine culturel, je suis devenue aujourd’hui consultante en communication digitale. Je m’implique dans des projets éditoriaux multiples alliant mes deux passions. Mes petits faibles, la peinture de la Renaissance italienne, les châteaux mystérieux et… TikTok !

Commenter cet article


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.