On en a parlé pendant des siècles en les évoquant du bout des lèvres : les sorcières. Celles qui ont fait frémir tout un imaginaire collectif pendant de très longues années, n’ont jamais été autant représentées qu’à ce jour. Elles se retrouvent dans les livres, comme au cinéma. Surtout, c’est un personnage phare des dessins animés pour enfants, et plus récemment, des films et séries à succès. Mais, qui sont ces femmes qui ont inspiré cet archétype ? Aussi, quelle différence y a-t-il entre les sorcières de conte et la bonne fée ? Vous saurez tout grâce à cet article !
Sorcières de contes, des représentations négatives
Les sorcières sont longtemps restées par définition des êtres méchants et sordides, acariâtres et dénués de toute empathie. Elles lancent des sortilèges et sont expertes dans les préparations de potions. Le plus souvent, elle sont représentées avec un chaudron et accompagnées d’un animal comme le chat noir ou le corbeau. Elles sont proches de la nature, libres et par conséquent « à l’état sauvage ».
Maléfique
D’aucuns disent que c’est la plus grande méchante de contes de fées. Il y aurait là de quoi débattre, mais il convient d’admettre que Maléfique porte bien son nom. Blessée de ne pas avoir été invitée à la fête de baptême de la princesse Aurore, elle lui lance un puissant sortilège : à l’aube de ses seize ans, elle prédit que celle-ci se piquera le doigt à la pointe d’une quenouille et en mourra.
Une terrible malédiction, que même les marraines-fées de la jeune enfant ne peuvent annuler. Tout le moins, Pimprenelle parvient à en modifier la funeste conséquence.
Karaba
Inspirée d’un conte oral issu d’Afrique de l’Est, la représentation de Karaba casse avec l’imaginaire occidental. On est loin de la vieille carne au nez crochu et recouverte de verrues. Entourée de ses fétiches, Karaba est une femme débordante de pouvoirs. Elle voue une haine tenace au genre masculin et asservit ceux qui s’en prennent à elle grâce à ses envoûtements. La raison de sa méchanceté est une épine plantée profondément dans son dos par un groupe d’hommes. Une histoire qui serait en fait une allégorie d’un traumatisme lié au viol collectif.
Baba Yaga
Issue des contes slaves, Baba Yaga est souvent représentée vivant dans une maison ornée de crânes et d’ossements. Celle-ci, perchée sur des pattes de poulet, avance dans des bois sombres. On dit qu’une des jambes de Baba Yaga n’est qu’un os dénué de chair. Incarnation maléfique et cannibale, elle ne se déplace pas sur un balai, mais sur un mortier ou dans un chaudron. Elle est pourtant aussi celle qui détient le savoir et la sagesse, et c’est visible notamment dans l’histoire de Vassilissa-la-très-belle. Grâce aux épreuves données par la vieille sorcière, Vassilissa devient capable de s’endurcir et peut alors faire face à sa méchante belle-mère.
Comme quoi, les contes ne recèlent pas seulement de ténébreuses pratiquantes de la magie…
Les bonnes fées, du côté des gentilles
Si les premières incarnent l’image de la femme seule qui a quitté la société pour chérir sa liberté, il en va tout autrement des bonnes fées. Point de sabbat pour elles, on ne les retrouve d’ailleurs pas au fond des bois. Elles, contrairement à leurs consœurs, sont toujours là où on les attend. Elles se présentent à leurs protégés lorsque le besoin s’en fait sentir, et n’emploient leurs dons que pour leur bien-être. Ce sont des personnages protecteurs, qui font leur apparition dès le Moyen-Âge et qui sont par la suite popularisés par Charles Perrault.
Leurs pouvoirs sont moindres comparés à ceux de leurs sombres alter ego, et là où ces dernières usent de maléfices, elles utilisent les bénédictions. Elles ont la plupart du temps recourt à une baguette magique pour lancer leurs sorts.
Rares sont celles qui sont nommées, pourtant, elles interviennent souvent de façon déterminante dans la destinée de leurs filleules.
La marraine de Peau d’Âne
On la connait sous le seul nom de « marraine de Peau d’Âne ». Dans ce conte, le roi demande sa fille en mariage. Celle-ci, pour éviter cette union incestueuse, cherche conseil auprès de sa marraine, qui lui apprend à différencier l’amour parental de l’amour tout court. Elle lui suggère alors de demander des robes impossibles à réaliser, mais contre toute attente, le roi y parvient. Acculée, elle enjoint à la jeune femme de fuir, tout en continuant à veiller sur elle.
La marraine-fée de Cendrillon
Dans ce conte, la marraine de Cendrillon apparaît pour parer celle-ci de beaux atours et lui permettre d’aller au bal tant désiré. Sa filleule habillée, elle use de nouveau de sa magie pour transformer la citrouille en carrosse et lui procurer des serviteurs. Toutefois, elle impose une condition : la jeune femme doit être de retour avant les 12 coups de minuit. Elle est présentée sous un jour bienveillant, mais n’intervient cependant pas pour protéger Cendrillon de sa belle-mère et de ses filles.
Les bonnes sorcières contemporaines
Aux fées marraines, ont succédé les bonnes sorcières des temps modernes : Hermione Granger, Minerva Mac Gonagall, Esmée Ciredutemps, etc. Elles sont « du bon côté », mais ce sont de farouches combattantes. Leurs aptitudes à manipuler la magie ne font aucun doute, et elles ne sont plus cachées comme le sont leurs homologues de contes. Elles donnent une image plus jeune et plus dynamique de la représentation.
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Par Ambre Calvez ,