Après un parcours tumultueux de plus d’un siècle, les collections historiques de la ville ont élu domicile à la Piscine de Roubaix, qui connaît aujourd’hui un succès aussi fulgurant qu’inattendu. Plongez dans les origines de cette succès story atypique.

Le musée d’art et d’industrie André Dilligent, plus communément appelé « la Piscine de Roubaix »

Il est inauguré en 2001, et n’a dès lors cessé de croître, tant en terme de notoriété que de superficie, s’instituant comme le monument incontournable des Hauts-de-France.

Avec ses superbes collections issues des beaux arts comme de l’industrie (peinture, sculpture, textile, dessin, céramiques), le musée peut se targuer d’avoir été élu par les internautes de l’émission « Le Monument préféré des français » premier au classement de sa région et 7ème au niveau national. Il a même accueilli l’acteur Robert De Niro en 2005. Des expositions prestigieuses y sont légion (Picasso, Giacometti, Hervé Di Rosa, L’Algérie de Gustave Guillaumet…). Mais connaissez-vous l’histoire derrière ce lieu d’exception ? La Piscine de Roubaix n’est pas sortie de nulle part au début des années 2000, elle est le fruit d’un long parcours erratique et laborieux.

Un parcours semé d’embûches

Les collections Roubaisiennes ont été itinérantes pendant plus de 50 ans avant de s’établir dans l’enceinte de l’ancienne piscine municipale, subissant les affres de la Seconde Guerre mondiale autant que les difficultés à trouver un site stable dédié à leur valorisation.

Tout commence en 1835 en réalité, date à laquelle est crée le musée industriel de Roubaix destiné à accueillir la production textile de la ville. Ce fonds patrimonial est très vite enrichi de nouvelles œuvres avec la volonté d’abolir les frontières entre arts décoratifs et beaux arts. Le musée devient alors national mais les tumultes de la Seconde Guerre mondiale mettront fin à cet élan, et le fonds sera malheureusement abandonné.

Jusqu’au jour où il se voit en partie transféré dans un autre musée, le musée Weerts qui fermera également ses portes en 1980. Deuxième échec. Les collections seront toutefois exposées de manière partielle et intermittente au sein des locaux de l’Hôtel de Ville de Roubaix dans le cadre d’expositions temporaires. Finalement, en 1988 à l’occasion de la présentation à Roubaix d’une oeuvre acquise récemment par le Louvre, les galeries abandonnées du musée originel sont réinvesties, permettant de redécouvrir des œuvres délaissées. Le fonds est ainsi ressuscité.

La piscine de Roubaix transformée en musée

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De son côté, la piscine de Roubaix, ouverte en 1932, s’inscrit dans un projet politique et social consistant à mettre à disposition des populations ouvrières des équipements favorisant confort et hygiène. Véritable lieu de brassage culturel et social, et seule piscine olympique de la ville, celle-ci s’érige comme un symbole d’unité et de partage. Dessinée par Albert Baert, c’est un bijou d’architecture de style Art Déco. La ville est donc très attachée à sa piscine, qui a accueilli les baigneurs pendant un demi siècle.

Malheureusement, en raison de la fragilité de sa voûte, elle doit fermer en 1985. Dix ans plus tard, alors que la ville de Roubaix cherche un nouvel endroit pour réunir les collections acquises et enrichies au cours du siècle dernier, l’architecte Jean-Paul Philippon remporte l’appel à projet, en répondant parfaitement à la thématique choisie : « construire un musée solidaire », peut-on lire sur le site de La Piscine.

Quel meilleur choix que de réhabiliter l’ancienne piscine municipale, symbole d’inclusion par excellence, pour ouvrir un musée sous le signe de l’égalité et de l’accessibilité ?

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La Piscine devient alors un lieu unique, aussi bien par son architecture sublime que par la politique culturelle qu’elle défend. Après une fermeture de 6 mois en 2018 en raison de travaux d’agrandissement, le musée accueille de nouveau les visiteurs, plus nombreux que jamais.

Infos pratiques :

La Piscine – Musée d’art et d’industrie André Diligent de Roubaix
23 Rue de l’Espérance, 59100 Roubaix
https://www.roubaix-lapiscine.com/
Par Johanna Ruiz,

2 Commentaires

  1. Pingback: Piscine de Roubaix : l’histoire mouvementée d’un musée pas comme les autres – Virginie Jeanjacquot

  2. Le défi était audacieux… réinventer le vaste quartier de la piscine de Roubaix. Une audace triomphante, ambitieuse, au regard du succès remporté par ce musée de l’ Art et de l’ Industrie; une audace qui s’ est fondée sur la sauvegarde pour la mise en relief du patrimoine architectural industriel existant de ce grand quartier de Roubaix. De l’ Hôtel de Ville à la gare, l’ espace réinventé fait jaillir une originalité fulgurante, littéralement fondue dans le patrimoine historique afin de le faire naître une seconde fois, à l’ Art, à la créativité… à la vie; invitant à le pénétrer, à l’ investir, à découvrir le musée La Piscine entre autres… Ce musée est sans doute le plus pittoresque et sans doute aussi un des plus beaux musée d’ art de France. Ici les oeuvres présentées sont mises en lumière comme nulle part ailleurs. La Petite Châtelaine de Camille Claudel ne fait pas exception à cette règle pour laquelle l’ ancienne piscine Art Déco est devenue le véritable écrin de prestige. Authentique source d’ émerveillement, ce visage ne lasse pas notre fascination. Représentation du défi, unique, pour Camille Claudel, d’ inscrire dans le marbre cet instant de l’ existence où l’ enfant lève le voile de son inconscience pour franchir le seuil qui le séparait des réalités du monde. Ce marbre de Camille Claudel est sans conteste une des acquisitions majeures de ce musée, lieu trésor où se poser, recueillir quelques unes des beautés que notre humanité a créées, dans la réflexion, dans le silence, dans l’ amour infini pour la vie.

    Max Régnier Aniche.
    Max Régnier Villeneuve de la Raho.

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