Tous les ans, vous l’attendez avec impatience. La fête de la musique marque le début de l’été et offre, le temps d’une soirée, une sélection musicale inédite. Revenons sur cet évènement célébré dans plus d’une centaine de pays à travers le monde.

La fête de la musique connaît aujourd’hui un assentiment presque unanime auprès des français. C’est en 1976, que ses prémisses se dessinent pour la première fois. Le musicien américain Joel Cohen décide de lancer un nouveau programme sur France Musique : « les saturnales ». Il s’agit d’une programmation musicale diffusée tout au long de la nuit lors des solstices d’été et d’hiver. L’idée suit son cours jusque dans les années 1980.

Suite à l’élection de François Mitterrand, le nouveau ministère de la culture, sous la tutelle de Jack Lang accompagné de Maurice Fleuret, lance la première édition des fêtes de la musique le 21 juin 1982. Malgré une organisation plutôt chaotique, c’est un franc succès. Des centaines de musiciens font danser les passants jusqu’au coucher du soleil. Mettre à l’honneur les artistes et la musique durant la première nuit de l’été, sans étonnement, le concept séduira les français.

La musique sera partout et le concert nulle part !

Maurice Fleuret
Affiche de la fête de la musique dessinée par Sempé, 1984 – Wikimédia Commons
Affiche de la fête de la musique dessinée par Sempé, 1984 – Wikimédia Commons

Le 21 juin, un jour symbolique

Le 21 juin a été choisi pour célébrer la fête de la musique tous les ans, une date symbolique et marquante. En effet, le solstice d’été est précisément le moment où le soleil a la plus longue trajectoire. Premier jour de l’été, le soleil nous offre donc sa plus longue soirée et une température généralement clémente. De plus, cette journée possède de nombreuses significations symboliques.

A l’époque, la fête païenne de la Saint-Jean organisée à cette même période, célébrait le solstice d’été avec des feux de joie. On prétendait que les feux éliminaient les mauvais esprits, que les cendres favorisaient les récoltes abondantes et que sauter par-dessus les flammes assurait aux époux un grand amour. Bien qu’elle ait quasiment disparue aujourd’hui, la fête de la Saint-Jean reste un héritage ancestral, dont la fête de la musique s’est emparée symboliquement.

Jules Breton, La Fête de la Saint-Jean, 1875, musée des Beaux-Arts de Philadelphie – Wikimédia Commons
Jules Breton, La Fête de la Saint-Jean, 1875, musée des Beaux-Arts de Philadelphie – Wikimédia Commons

Liberté musicale et créative

La fête de la musique est symbole de liberté, créativité et diversité. Avec son slogan « Faites de la musique ! », elle invite généreusement à sortir son instrument et à jouer pour les autres. Musiciens professionnels, amateurs, écoles de musique, débutants se côtoient dans une effervescence musicale sensationnelle. Ils sont près de 5 millions de musiciens à participer chaque année selon le Ministère de la Culture. Tous les styles musicaux ont leur place sans hiérarchie aucune. Cela a permis à un large public de découvrir des genres musicaux émergents ou populaires, habituellement moins mis à l’honneur par les radios ou les médias. C’est le cas des musiques traditionnelles régionales, mais aussi du rap, du hip-hop ou de la techno, à l’époque beaucoup moins connus qu’aujourd’hui. Grace à cette liberté, de nombreux projets musicaux expérimentaux ont pu exister et se développer à travers le monde.

Dernier logo de la Fête de la musique – Wikimédia Commons
Dernier logo de la Fête de la musique – Wikimédia Commons

Un événement devenu international

A l’origine de conception française, la fête de la musique a très vite séduit nos voisins européens et les autres continents. En 1997, la Charte Européenne de la Fête de la Musique est créée. Elle pose les principes de la date du 21 juin, de la gratuité de l’évènement et de la valorisation de la liberté musicale. Toutes les villes européennes sont invitées à participer : Berlin, Budapest, Barcelone, Istanbul, Rome, Naples, Prague… Cependant l’évènement est libre d’être adapté localement selon les spécificités culturelles de chaque ville et pays. Aujourd’hui présente dans plus 120 pays et dans plus d’un millier de villes, la fête de la musique participe au partage des valeurs Francophones à travers le monde.

Fête de la musique à Brisbane – Wikimédia Commons
Fête de la musique à Brisbane – Wikimédia Commons

Ce que la fête de la musique dit de nous

La musique réussit depuis toujours à unir les hommes, indépendamment de leur sexe, âge, niveau social ou origines. Le temps d’une nuit, elle invite les hommes à créer du lien autour de ses vibrations. A écouter et à danser ensemble pour créer une communion si intense qu’elle nous dépasse. Et c’est précisément à cet instant, lorsque les hommes vibrent d’une même énergie, qu’ils se sentent vivants, qu’ils sortent de leur quotidien rythmé pour apprécier le moment présent. Cette expérience sociale précieuse est attendue chaque année avec impatience, et l’on comprend désormais mieux pourquoi.

En France, la fête de la musique reste un des événements les plus visités de l’année. Elle nous permet d’oublier le temps d’une soirée ce que nous sommes individuellement pour faire communion avec les autres. C’est donc avec grand impatience qu’on attend la prochaine édition !

Si vous voulez avoir toutes les informations concernant la prochaine Fête de la Musique c’est ici.

Concert – unsplash.com
Concert – unsplash.com

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Par  Alisson Argoud ,

Après des études en littérature, j’ai obtenu un master en urbanisme spécialisé dans la co-construction des espaces urbains avec les habitants. En parallèle j’ai développé des compétences dans divers domaines comme le graphisme, la rédaction, ou la communication en travaillant bénévolement dans diverses associations. Créative et ordonnée, je manie la plume et les mots avec plaisir.

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