Niché entre le quartier des Halles et le Marais, le centre Pompidou est, depuis le début des années 80, une référence mondiale de l’art moderne. Sa vocation : le rendre accessible au plus grand nombre.
Dès l’extérieur, son architecture contemporaine ne laisse personne indifférent. Le centre Pompidou, plus communément appelé Beaubourg, se visite avant même d’y pénétrer. Son architecture hors norme détonne dans le paysage du cœur de Paris et agit comme un aimant. L’intérieur y est-il aussi moderne ? Sans nul doute ! L’incroyable collection d’art moderne et contemporain qu’il abrite offre étonnement et ravissement au fil des expositions, devenues des références mondiales. De Matisse à Warhol, de Metz à Shanghai, le Centre Pompidou ose et surprend. Il invite chacun, quelle que soit sa connaissance, à se laisser emporter par ses propositions. La science a prouvé que l’art fait du bien. Georges Pompidou l’avait déjà compris avant tout le monde.
« Notre-Dame de la tuyauterie »
Bleus pour l’air climatisé, verts pour l’eau, jaunes pour l’électricité,… Les tuyaux apparents du Centre Pompidou font aujourd’hui partie intégrante de son identité. Mais il s’agissait d’une architecture très avant-gardiste pour l’époque. Lors de l’inauguration du lieu en 1977, le journal Le Monde publiait : « un coup de force, un viol, une sorte de King-Kong architectural ».
L’aspect industriel du bâtiment, en plein cœur de la capitale, a d’abord fait polémique au sein de l’intelligentsia parisienne. Ce qui lui a valu des surnoms tels que « Notre-Dame de la tuyauterie » ou « usine à gaz ». Mais il a tout de suite rencontré l’adhésion du public. Les 100 000 m² de cet imposant bâtiment de verre à la charpente métallique sont déjà en soi une œuvre d’art moderne. Le concours international d’architecture présidé par Jean Prouvé a réuni plus de 600 projets. Renzo Piano et Richard Rogers, alors jeunes architectes, remportent le concours avec leur volonté de démolir l’image d’un bâtiment culturel qui fait peur. Ils répondaient ainsi parfaitement à la commande de celui qui avait à cœur de démocratiser l’art moderne, Georges Pompidou.
L’art moderne pour tous
Grand amateur d’art moderne, le président Georges Pompidou souhaitait rendre l’art accessible au plus grand nombre à travers un lieu qui réunirait toutes les formes d’arts. Du dessin à la musique, en passant par les livres, le cinéma, les arts plastiques…. C’est ainsi que le Centre Pompidou réunit sous le même toit la Bibliothèque Publique d’Information (BPI), l’Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique (IRCAM) et le musée d’Art moderne. Les Matisse, Picasso de l’époque moderne côtoient les Warhol, Jeff Koons de la période contemporaine. Près de 120 000 œuvres de plus de 6000 artistes constituent l’exceptionnelle collection du centre Pompidou. Faisant de cette dernière la première collection d’art moderne et contemporain d’Europe.
De l’amateur au spécialiste, ils sont plus de 3 millions de visiteurs à se rendre chaque année au centre Pompidou. Le hissant ainsi au 5e rang des monuments parisiens les plus fréquentés. Fort de son succès et fidèle à son ADN, le centre Pompidou s’exporte, à la rencontre de ses publics.
De Metz à Shanghai
Vous ne venez pas à Pompidou, Pompidou vient à vous ! De cette volonté de diffusion de la culture, le Centre Pompidou a choisi de faire voyager ses œuvres. Son premier bébé, né en 2010, est le centre Pompidou-Metz, marqué lui aussi par une identité architecturale forte. Première expérience de décentralisation d’une institution culturelle, il est devenu depuis l’un des musées français les plus visités en dehors de Paris.
Les expositions monographiques (Sophie Calle, Annette Messager, Andy Warhol…) du lieu parisien créent à chaque fois l’événement et sont des références mondiales. Avec le MOMA à New-York et la Tate Modern à Londres, le centre Pompidou conserve l’une des plus importantes collections d’art moderne et contemporain au monde. Rien d’étonnant alors à ce que des antennes se développent à l’étranger : Malaga, Mexico, Shanghai et Bruxelles agrandissent la famille des « bébés Pompidou ».
L’art moderne ne transcende-t-il pas les frontières et les cultures à travers son langage universel ?
Une envie de prendre de la hauteur ? Prenez les fameux escalators extérieurs du Centre Pompidou pour accéder au 10e étage du bâtiment qui offre une vue panoramique sur les toits de Paris. Mais si vous avez le vertige, vous pouvez tout aussi bien garder les pieds sur terre et vous dirigez vers la fontaine Stravinsky, près de l’IRCAM : le bassin qui s’y trouve expose des statues en mouvement de Tinguely et des œuvres de Niki de Saint Phalle. Quand on vous dit que l’art moderne est accessible à tous…
Par Lyse Hautecoeur,