N’avez-vous jamais croisé cet agile Parisien, ce Montmartrois sautant d’escaliers en escaliers sur les pavés glissants, qui de terrasses en cabarets répand sa poésie et ses idées mutines ? Il connaît la butte comme sa poche, son histoire festive, artistique, sanglante, romantique. Plus qu’un quartier, Montmartre est sa ville avec son identité propre, ses vignes, ses secrets et même son président de la République.

Montmartre : un chat noir, un lapin, un moulin

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Ce Parisien du 18e arrondissement est le digne hériter des artistes bohèmes qui ont fait la renommée de Montmartre. Le promeneur curieux sera bien avisé de le suivre dans les ruelles intimes de ce parfait village. Il tombera alors sur le plus charmant musée de Paris. Au 12 rue Cortot, le musée de Montmartre est le parfait témoin de cette vie poétique et souvent difficile de la fin du XIXe siècle où l’ivresse et l’inspiration ont fait la renommée de Renoir, Picasso, Max Jacob et tant d’autres.

Poussez la porte du musée et vous voilà dans un cocon de verdure. A l’étage, l’appartement-atelier de Suzanne Valadon et de son fils Maurice Utrillo vous invite à redécouvrir des artistes dont l’existence a marqué l’évolution du quartier.

Plus bas dans le parc, en plus de retracer toute l’histoire de la butte depuis l’abbaye du Moyen Age, le petit village aux trente moulins, l’annexion à Paris, jusqu’à l’érection du Sacré-Cœur, le musée présente surtout la face nocturne et animée du Montmartre de la Belle époque. C’est le village des artistes et des cabarets où l’on danse, crée et chante sans arrêt au Chat Noir, au Lapin Agile, au Moulin de la Galette, au Bateau Lavoir. Tableaux, mobilier, affiches de spectacles et bandes sonores exposés plongent le visiteur dans cette ambiance embrumée des soirées de la butte.

Dehors, retour dans le jardin du musée où Renoir a peint son célèbre tableau La Balançoire. Il y a même là un petit café où s’offrir une pause hors du temps avant de poursuivre par l’exposition temporaire et de ressortir plein de l’esprit de Montmartre.

Les touristes à l’assaut de la butte !

Chaque année des millions de touristes viennent quêter à Montmartre cette atmosphère particulière. Les plus courageux font chauffer les cuisses, les autres optent pour le funiculaire pour se hisser au sommet avant de se déverser sur les marches du Sacré-Cœur et la place du Tertre.

Mais savent-ils seulement où ils posent les pieds ? Selon la légende, c’est à Montmartre, le Mont des martyrs, que Saint Denis le premier évêque de Paris a été décapité : on est alors au IIIe siècle de notre ère et le village est déjà célèbre.

Aujourd’hui le Sacré-Cœur s’impose au sommet de la butte. Mais sa construction récente, achevée en 1914, cache l’histoire de la Commune de Paris et de la Semaine sanglante qui commença à Montmartre et opposa les Parisiens aux « Versaillais », le gouvernement provisoire de l’époque. C’était en 1870 à la chute de Napoléon III et du Second Empire.

La butte était alors un maquis, un bidonville peu à peu gagné par l’expansion de Paris. C’est d’ailleurs en mémoire aux nombreux morts de la Commune que le Sacré-cœur a été érigé. Mais il fut très mal accepté par les Montmartrois républicains qui ne voulaient pas de ce symbole religieux.

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Encore aujourd’hui la forte personnalité des Montmartrois demeure vive. Alain Coquard, président de la République de Montmartre, parle d’un « esprit frondeur, de solidarité » caractéristique des Montmartrois qui se sont toujours battu (notamment depuis 1921 avec la création de l’association La République de Montmartre) pour conserver les vignes et la Cité des Arts menacées de faire place à des immeubles.

Montmartre doit aussi son identité aux fêtes populaires qui alimentent le folklore de la butte comme la fête des vendanges qui attire plus de 500 mille personnes tous les ans.

La place du Tertre avec ses trois cents peintres continue quant à elle de faire vivre la tradition artistique du quartier en peignant chaque jour la vie parisienne et ses passants.

Montmartre qui guide et qui joue

Pour pénétrer les secrets du mont plus avant, ses anecdotes et histories insolites, choisissez un guide et partez en exploration. Parisàpascontés.com par exemple vous fera rencontrer Apollinaire, Dorgelès, Picasso, Max Jacob, mais aussi découvrir l’étonnante statue du passe-muraille, le buste de Dalida, l’histoire du trésor des Abbesses et celle de Boronali.

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Enfin incollables sur Montmartre vous pourrez vous frotter au jeu de Florian Sirieix : Montmartre. Devenez un artiste en quête de fortune, peignez et attirez les collectionneurs pour gagner en notoriété. Les cartes du jeu sont très esthétiques et les règles faciles d’accès : parfait pour une soirée en famille ou entre amis. On pourrait même imaginer des extensions pour rendre le jeu encore plus stratégique en développant les interactions entre les joueurs et en variant les tableaux proposés.

Présentation du jeu

Alors à vos pinceaux !

Par Marie Duris,

A la fois rêveuse et quelque peu hyperactive, j’aime chiner de nouvelles inspirations dans les expositions d’art et m’inviter chez les grands personnages de notre histoire. La culture nourrit mon imaginaire et me permet d’innover au quotidien au-delà du bitume parisien. Je vois toujours le verre à moitié plein !

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