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Bien avant Cléopâtre et Néfertiti, une femme devint souveraine de l’Égypte antique. Découvrez le portrait d’Hatchepsout, la première reine pharaon à être entrée dans l’Histoire.

D’elle, l’égyptologue James Henry Breasted dira qu’elle est « la première femme dont l’Histoire ait gardé le nom ». La reine Hatchepsout est sans doute moins connue que Cléopâtre. Mais son règne est le plus long de toute l’antiquité égyptienne. Rejoignez les bords du Nil en -1478 pour assister à l’avènement d’une reine qui deviendra la première femme pharaon !

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-1478 : Hatchepsout, la reine qui deviendra pharaon

Buste d’Hatchepsout, musée national des Antiquités, Leyde (Pays-Bas) / Rob Koopman, Wikimedia Commons, CC BY-SA 2.0
Buste d’Hatchepsout, musée national des Antiquités, Leyde (Pays-Bas) / Rob Koopman, Wikimedia Commons, CC BY-SA 2.0

Avec lenteur, la barque sacrée d’Amon est amenée devant le Palais de Karnak. À la grande porte, une jeune femme nommée Hatchepsout se prosterne. Elle procède ensuite aux purifications rituelles et revêt sa parure dans le temple de Maât. Elle suit Horus, dieu protecteur des pharaons, et Thot, dieu de la sagesse. Amon, le dieu créateur, pose sur sa tête les neuf couronnes. Hatchepsout était reine d’Égypte : à compter de ce jour, elle est pharaon. Plusieurs millénaires plus tard, les murs de la Chapelle rouge de Karnak racontent encore cette histoire.

C’est quelques années auparavant, vers -1478, que la jeune femme est devenue la première reine d’Égypte. Pourquoi devenir pharaon, alors qu’elle détient le pouvoir ? Les raisons, tout comme la date de son couronnement, ne sont pas connues avec certitude. Peut-être s’agit-il d’assurer sa légitimité… Une chose est sûre : avec 22 ans au pouvoir, elle est celle qui a régné le plus longtemps sur le royaume égyptien.

Inauguration de la chapelle rouge par Hatchepsout (à gauche) et Seshat. Elle est représentée avec tous les attributs traditionnels du pharaon / Lothar Derstroff, Wikimedia Commons, CC BY-SA 3.0
Inauguration de la chapelle rouge par Hatchepsout (à gauche) et Seshat. Elle est représentée avec tous les attributs traditionnels du pharaon / Lothar Derstroff, Wikimedia Commons, CC BY-SA 3.0

Princesse royale et héritière

Hatchepsout naît vers 1508 avant notre ère à Thèbes, en Égypte. Son prénom signifie « La première des nobles dames ». Elle est la fille d’Ahmès, Grande Épouse Royale, et de Thoutmôsis Ier, couronné lorsqu’elle a environ 9 ans. Son frère aîné, Amennès, meurt à l’âge de 15 ans. Elle devient l’aînée des enfants royaux et reçoit une éducation particulièrement soignée. Plus tard, son père l’emmène en pèlerinage aux sanctuaires de Memphis et d’Héliopolis. De cette manière, il la désigne publiquement comme son héritière.

Thoutmôsis Ier disparaît après 12 ans de règne. Hatchepsout monte sur le trône avec Thoutmôsis II, son mari et demi-frère. Ce dernier meurt à son tour, moins de trois ans plus tard. Le nouveau souverain, son beau-fils Thoutmôsis III, n’a encore que 5 ans. Nous sommes aux environs de -1478 : la jeune reine prend la tête du royaume pour en assurer la régence, avec fermeté, mais dans le respect du roi.

Temple funéraire d’Hatchepsout / Pixabay, Domaine public
Temple funéraire d’Hatchepsout / Pixabay, Domaine public

Un règne pacifique et prospère

Hatchepsout et Thoutmôsis III vont partager la gouvernance pendant des années. Devenue le 5è Roi de la XVIIIe dynastie, elle va encourager le commerce. Ses navires partent vers le Liban et le Sinaï en quête de bois précieux, d’épices et d’encens. Bien avant le pharaon bâtisseur Ramsès II, elle entreprend de nombreuses constructions, dont le plus grand obélisque jamais construit. Au total, ce sont des centaines de projets architecturaux qui verront le jour grâce à elle. Une ère de stabilité et de développement s’ouvre pour l’Égypte.

Pour régner, elle adopte le costume masculin des monarques, y compris la barbe postiche. Sur les bas-reliefs, elle est donc représentée en pagne court, plutôt qu’en robe. Toutefois, les textes religieux parlent bien d’elle au féminin. Hatchepsout se veut la preuve qu’on peut être femme ET pharaon !

Vue de la salle dédiée à Hatchepsout au Metropolitan Museum de New-York / Wikimedia Commons, CC BY-SA 3.0
Vue de la salle dédiée à Hatchepsout au Metropolitan Museum de New-York / Wikimedia Commons, CC BY-SA 3.0

De l’oubli à la reconnaissance

Hatchepsout meurt en 1458 avant notre ère, âgée d’une cinquantaine d’années. 20 ans après sa mort, ses successeurs, Thoutmosis III et Thoutmosis IV, effacent son nom des archives royales. Son cartouche et les statues à son effigie sont également détruits. Vengeance ? Jalousie ? Nul ne le sait, mais sa momie fut retirée de son tombeau et cachée, probablement pour la protéger.

Elle tomba dans l’anonymat jusqu’aux campagnes napoléoniennes du XIXe siècle. Les hiéroglyphes traduits par Champollion permirent de redécouvrir l’histoire de cette reine oubliée. Son temple funéraire, à Deir-el-Bahri, est considéré comme un véritable chef d’œuvre d’architecture. Quant à sa momie, retrouvée en 1903 par l’égyptologue Howard Carter, elle a finalement pu être identifiée en 2007. Elle repose aujourd’hui au musée égyptien du Caire.

Hatchepsout a retrouvé le rang qui est le sien parmi les grands souverains égyptiens. De son règne, il reste des milliers de statues et de poteries, présentes dans les musées du monde entier. Une salle lui est d’ailleurs entièrement dédiée au Metropolitan Museum de New-York

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Article concocté par Gwennaelle Massart,

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Rédaction de contenus

Passionnée de littérature, d’art et d’Histoire, j’ai grandi au milieu des livres avant d’entamer des études de Lettres. Depuis, je suis devenue rédactrice web SEO freelance pour vivre mes propres aventures. Dans mes articles, je voyage à travers l’espace et le temps pour partager avec vous mes découvertes culturelles. On y va ?

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