New-York, en plein Gilded Age (âge doré), du côté de Manhattan, le célèbre Metropolitan Museum of Art (MET) ouvre ses portes au public. Si son emplacement est pratiquement connu de tous, son histoire l’est un peu moins. Musée Américain certes, mais avec une importante patte française. Retour sur la naissance d’une institution mythique, ses œuvres et son fonctionnement.
La naissance de l’une des plus grandes institutions muséales
Nous sommes le 20 février 1872 et le Metropolitan Museum of Art, surnommé le MET, ouvre ses portes au public pour la première fois dans l’académie de danse de Dodsworth, situé au 681 5th Avenue. Mais l’idée de sa création remonte à la fin des 1860, date où plusieurs personnalités américaines issues du milieu artistique ou des affaires, décident de fonder un musée pour apporter l’art et l’éducation artistique aux citoyens américains. C’était sans s’imaginer la portée internationale à venir de ce musée… Le musée est officiellement créé le 13 janvier 1870. Les premières œuvres sont présentées en 1872 et proviennent de trois collections privées européennes. En tout, 174 peintures font leur entrée, parmi elles des tableaux de Nicolas Poussin ou encore Giambattista Tiepolo.
Le président fondateur, John Taylor Johnson est rejoint par George Palmer Putnam, éditeur, en tant qu’administrateur. Sous leur direction, la collection du MET jusqu’alors constituée de sarcophages romain et des 174 toiles, s’accroît rapidement et remplit tout l’espace disponible. En 1873, suite à l’achat de la collection d’antiquités chypriotes, le musée déménage dans la Douglas Mansion, située sur la 14e rue Ouest.
Aujourd’hui situé au 1000 de la 5e Avenue, ce n’était pas le cas le jour de sa grande première. L’institution changera d’adresse à plusieurs reprises avant d’acquérir un terrain dans le quartier de Washington Heights et d’y construire un bâtiment, nommé The Cloisters, qui se verra agrandi au fil des ans.
Le MET, un musée mythique à la portée internationale
En 2022, presque tout le monde connaît le Metropolitan Museum of Art, même sans y être allé. Aujourd’hui il représente une institution, un haut lieu artistique où se côtoient des œuvres magistrales, des collections permanentes et temporaires. Pour certains, le MET serait même La Mecque de l’Art… allez dire ça à nos copains du Louvre.
Je vous accorde que certains le connaissent peut-être uniquement (ou grâce) au fameux MET Gala. Un bal annuel qui a lieu chaque année le premier lundi du mois de mai depuis 1948, où les célébrités du monde entier foulent le tapis rouge dans des tenues plus extravagantes les unes que les autres. Mais attention, cet événement n’est pas que strass et paillettes. Car ce gala est aussi une collecte de fonds au profit de l’Anna Wintour Costume Center du MET (aile du musée consacrée à l’exposition de costumes et vêtements) et met aussi en lumière le thème de l’exposition de l’Institut du costume de l’année.
Pour certains, c’est aussi un bijou d’architecture. Sa façade principale, style Beaux-Arts, dessinée par Richard Morris Hunt (architecte coqueluche des richissimes familles de l’époque comme les Vanderbilt, il est aussi à l’origine du piédestal de la Statue de la Liberté) a été commencée en 1912 et terminée en 1926. Elle est composée de calcaire gris de l’Indiana.
Quelques œuvres majeures et à ne pas louper
Donner quelques pièces à ne pas louper n’est pas une tâche facile car, c’est tout le musée qu’il faut visiter. Mais voici une liste non exhaustive des œuvres majeures à ne pas manquer.
Rome et Grèce
Passage obligatoire, car c’est ici que commence l’histoire du musée. La collection comprend plus de 35 000 œuvres : statue, fresques, sarcophages, bas-reliefs, etc. L’élément phare ? Le Carro Monteleone d’origine étrusque ainsi que la reconstruction d’une pièce de villa romaine.
Autoportrait avec un chapeau de paille
Van Gogh a produit de nombreux autoportraits de son vivant et celui-ci, datant de 1887 est l’un des plus connus.
La classe de danse
Edgar Degas a passé beaucoup de temps à l’Opéra de Paris dans les 1870. À force d’observation des ballerines, Degas a réalisé plusieurs œuvres les mettant en scène. La toile, La classe de danse (1874) est l’une des plus réputées de l’artiste. Elle représente une répétition avec une vingtaine de danseurs qui s’étirent et dansent en attendant les instructions du maître de ballet, Jules Perrot, que l’on peut voir sur la droite du tableau en costume beige.
Washington traversant la Delaware
Moins connu mais tout autant mythique. Cette toile d’Emanuel Leutze peinte en 1851 est une déclaration patriotique. Le peintre a représenté George Washington et l’armée continentale préparant une attaque surprise sur les troupes ennemies, une nuit de Noël 1776.
Crâne de vache : Rouge, blanc et bleu (1931)
Une œuvre importante pour l’art américain et féminin. On doit cette toile à Georgia O’Keeffe qui, après un voyage entre New-York et le sud-ouest s’est construit sa propre idée de l’art américain.
La collection des arts décoratifs
Impossible de ne pas évoquer cette collection répartie en deux sections : les arts décoratifs européens et américains. Ces œuvres ravissent tous les goûts, couleurs et curiosités. Entre bijoux, tapisseries, céramiques, instruments mathématiques, meubles, vitraux,… Les visiteurs seront amenés à déambuler dans les dizaines de chambres à thèmes recréées avec des pièces originales.
Art Work : Artists Working at The MET
Ce n’est pas commun de voir les employés d’un musée exposer leurs œuvres, mais au Metropolitan Museum of Art, c’est une tradition depuis 1935. Tous les deux ans, les membres du personnel du MET peuvent exposer leurs propres créations. Si cette exposition n’est pas connue de tous c’est parce qu’elle était accessible uniquement aux employés et à leurs invités. Mais depuis 2022, les œuvres créées peuvent être admirés par tous les visiteurs, une forme d’hommage à ses équipes.
Depuis 151 ans, le Metropolitan Museum n’a pas fini d’impressionner et d’attirer les foules
Que ce soit par les nombreuses collections permanentes, les expositions temporaires ou le mythique MET Gala. L’institution muséale est aussi le fruit d’une collaboration entre différents pays et musées, comme avec le partage d’œuvre ou la vente de pièces d’art. D’ailleurs, à ses débuts, les employés du MET étaient très souvent français. Pourquoi ? Car à l’époque, c’était en France où l’on formait les futurs personnels des musées. Qu’il s’agisse d’un·e directeur·ice, d’un·e conservateur·ice du patrimoine, d’un·e attaché·e de conservation, d’un·e socleur·se, etc…
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Par Clara Lefevre-Manond ,