Nombreux sont ceux qui ont tenté de découvrir la signification des hiéroglyphes, écriture sacrée sur les temples égyptiens. Déchiffrer ce langage à la manière d’un code secret. Découvrez les hiéroglyphes et comment Champollion a percé ce mystère !

Les hiéroglyphes sont des gravures sacrées restées énigmatiques pendant de très nombreuses années. Grâce à l’avancée faite par certains orientalistes, Jean-François Champollion a pu percer le secret du déchiffrement.

Qu’est-ce que les hiéroglyphes ?

Les hiéroglyphes sont des signes permettant une écriture de textes officiels et sacrés sur les temples. Du grec hieros, sacré, et gluphein, gravé ; ces gravures sacrées apparaissent vers 3200 avant J.C. La dernière inscription hiéroglyphique connue date de 394 après J.C. lors de la fermeture des temples païens par Théodose.

Jean-François Champollion découvre leur existence à ses 15 ans. Il cherchera une grande partie de sa vie à percer le mystère de cette écriture et de ces symboles si énigmatiques.

Qui est Jean-François Champollion ?

Jean-François Champollion est né le 23 décembre 1790 à Figeac. Il a été principalement élevé par son grand frère qui lui est très dévoué. Il apprend à lire seul à 5 ans, et se captive par l’expédition en Egypte menée par Bonaparte. En 1801, il quitte Figeac pour la région de Grenoble, où il s’intéresse aux civilisations antiques et maîtrise l’hébreu, le chaldéen, le syriaque, l’éthiopien et l’arabe. C’est en 1807 qu’ il part à Paris pour étudier de nouvelles langues, notamment le copte et l’amharique.

Il retourne à Grenoble en 1809 où il devient professeur d’histoire ancienne. Il n’a alors que 19 ans. Se passionne et se destine à percer l’énigme des hiéroglyphes. C’est alors qu’il tente de déchiffrer la pierre de Rosette et émet plusieurs hypothèses.

Il part pour l’Egypte en 1828 où il abat un travail monumental qui lui vaudra des publications posthumes, dont une Grammaire et un Dictionnaire. Il permettra véritablement de développer une nouvelle discipline : l’égyptologie.

A son retour en France, il crée la chaire d’archéologie au Collège de France et y enseigne.

Il meurt le 4 mars 1832 d’une phtisie, et est enterré à côté de Joseph Fourier qui l’a encouragé à déchiffrer les hiéroglyphes, au cimetière du Père-Lachaise.

Une petite histoire de l’écriture Egyptienne

Cartouche hiéroglyphe pour les noms de dieux et rois
Cartouche hiéroglyphe pour les noms de dieux et rois

La langue égyptienne a connu différentes écritures tout au long de son histoire.

Les hiéroglyphes sont utilisés pendant toute l’Antiquité et sont employés pour les inscriptions officielles sur les monuments. C’est un système combinant des phonogrammes et des idéogrammes. C’est-à-dire qu’un hiéroglyphe peut représenter soit un son, soit une idée. Ces deux sortes de hiéroglyphes se combinent entre eux.

Le hiératique est une version cursive des hiéroglyphes, simplifiée pour la vie de tous les jours. Cette écriture est utilisée sur les papyrus. Son usage est réservé à la transmission de textes religieux.

Le démotique est utilisé du VIIème siècle avant J.C. jusqu’à la fin de l’Antiquité. C’est une écriture encore plus simplifiée, utilisée pour la simple correspondance.

Dans l’Egypte hellénistique, le hiératique est transcrit en alphabet grec en conservant certains signes du démotique pour certains sons : c’est alors la naissance du copte.

Une recherche qui a duré plus de dix ans

A seulement vingt ans, Champollion s’intéresse à l’Egypte et ses écritures : les hiéroglyphes, le hiératique et le démotique. Pour percer l’énigme des hiéroglyphes, il fait différentes hypothèses et a plusieurs intuitions.

Plusieurs chercheurs s’étaient d’ailleurs déjà attelés à ce travail de recherche avant Champollion. Athanase Kircher, père jésuite et orientaliste allemand (1601-1680) et l’abbé Barthélémy (1716-1795) notamment.

Ses contemporains : Sylvestre de Sacy, Thomas Young et Johan David Akerblad, se sont également penchés sur cette affaire. Ils échangeaient avec Champollion et ont chacun fait quelques trouvailles.

Une certaine rivalité s’est installée entre eux

Notamment entre Champollion et Thomas Young. Thomas Young avait traduit le texte démotique de la pierre de Rosette et a découvert la valeur phonétique des signes hiéroglyphiques. Le lien entre les graphies cursives et les signes hiéroglyphiques, et le marquage des noms de dieux et de rois par des cartouches.

Champollion, quant à lui, comprendra le système hiéroglyphique grâce à sa parfaite maîtrise du copte, et refusera d’admettre s’être appuyé sur les interprétations de Young, erronées.

Vingt années ont vu successivement plusieurs savans pâlir sur l’explication de ces inscriptions ; une fausse hypothèse les égaroit : ils cherchaient un alphabet dans les caractères cursifs égyptiens ; or, cette écriture n’est pas alphabétique ; les signes dont elle se compose ne dénotent pas des voyelles, des consonnes, mais des objets, des idées. M. Young, en Angleterre, et M. Champollion, en France, eurent en même temps le premier soupçon de la nature non-alphabétique des caractères cursifs de Rosette ; mais le savant Anglais perdit du temps à suivre la conjecture qui lui faisoit voir, dans ces caractères des signes semblables à nos rébus, ce qui n’est vrai qu’à l’égard de quelques-uns : c’étoit au savant Français que le sort réservoit la gloire d’arriver le premier à une interprétation régulière et complète.

Le journal des débats politiques et littéraires, 11 décembre 1822 

La clé de l’énigme : la Pierre de Rosette

Reproduction de la Pierre de Rosette au Musée de Figeac
Reproduction de la Pierre de Rosette au Musée de Figeac

Lors de la campagne d’Egypte de Bonaparte, François Bouchard, un officier de l’armée française a découvert le 19 juillet 1799 à Rosette une stèle de 112 cm de hauteur, 75 cm de large, 28 cm d’épaisseur et pesant 762kg. Elle portait trois inscriptions différentes : une inscription hiéroglyphique, sa traduction en démotique et en grec. Il s’agissait d’un décret promulgué à Memphis par le pharaon Ptolémée V en 196 avant J.C. Elle est aujourd’hui conservée au British Museum, et le musée Champollion de Figeac en possède un moulage.

Les premières pistes du déchiffrement

Le déchiffrement ne se fait pas sans mal. En 1821, Champollion étudie les correspondances entre les signes démotiques et les hiéroglyphes de l’inscription de Rosette.

En effectuant son comparatif des écritures présentes sur la pierre de Rosette, Champollion découvre qu’il y a plus de hiéroglyphes que de mots grecs. Ainsi, il émet les hypothèses suivantes : chaque hiéroglyphe ne peut pas représenter une idée, mais chaque hiéroglyphe ne peut pas non plus correspondre à un son.

Il reconnaît la correspondance de trois hiéroglyphes aux noms de « Ptolmis » (Ptolémée) et de « Cléopâtre » : le L, O et P. Ainsi, il sait d’ores et déjà que les noms des rois sont des transcriptions phonétiques. Or, le T est différent pour ces deux noms, ce qui l’invite à penser que pour ce même son, plusieurs signes hiéroglyphiques sont possibles.

 « Je tiens mon affaire ! »

C’est ce que crie Champollion le 14 septembre lorsqu’il découvre la clé du déchiffrement des hiéroglyphes. En examinant des cartouches du temple d’Abou Simbel et du temple d’Amada, il déchiffre « Ramsès » et « Thoutmès ». Ce décryptage lui permet une trouvaille : les idéogrammes sont associés à des phonogrammes.

Le 27 septembre 1822, Champollion dévoile sa découverte

Champollion écrit un texte qu’il dévoile le 27 septembre 1822 à l’Académie des inscriptions et Belles-Lettres. Il expose ainsi sa Lettre à M. Dacier relative à l’alphabet des hiéroglyphes phonétiques. Ce texte devient le texte fondateur du déchiffrement des hiéroglyphes. Il sera publié aux éditions Firmin-Didot fin octobre 1822 et fera environ 45 pages.

Champollion vous fascine, n’hésitez pas à aller découvrir le musée situé dans la demeure familial de son frère à Vif en Isère.

Si vous souhaitez vous mettre dans la peau de Champollion et décrypter une nouvelle langue, tentez de déchiffrer le mystérieux manuscrit de Voynich, ou utilisez la méthode assimil  qui existe aussi pour l’égyptien hiéroglyphique !

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Par  Emilie Mezzana,

Diplômée d'un master de philosophie et de psychanalyse, je suis passionnée par l'écriture et aime manier les concepts. Intéressée par de nombreux sujets, ce qui me captive et m'émeut particulièrement : l'humain, ses failles, le tout enrobé d'un peu d'abstraction et de poésie.

1 Comment

  1. MME LAVALLETTE BRIGITTE Répondre

    J’ai toujours adoré cette civilisation captivante,merci pour votre article si complet

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