Les héros peuplent les arts depuis l’Antiquité. Tantôt considérés comme des demi-dieux, tantôt acteurs de la vie ordinaire, ces personnages fascinent les humains. La définition n’a pas cessé d’évoluer au fil des siècles. La littérature fait la part belle à ce personnage central, indispensable au déroulement du récit.
Le portrait du héros idéal dans la littérature
Romans, bandes dessinées, albums jeunesse et même poèmes mettent à l’honneur le personnage du héros. Qui est vraiment ce protagoniste indispensable à nos histoires préférées ?
Qu’est-ce qu’un héros ?
La définition a souvent évolué au fil des siècles et des genres littéraires. À l’origine, le mot herôs désigne un chef militaire ou un demi-dieu en grec ancien. Dans la mythologie grecque, il s’agit bien souvent d’un homme né de l’union d’un dieu et d’un mortel. Toute sa vie est vouée à l’accomplissement d’une quête et d’actes extraordinaires. Les super héros de notre époque ne sont pas si différents des héros antiques : beaux, forts et courageux.
Traditionnellement, c’est un personnage fictif, aux dons surhumains. Avec le temps, la définition a un peu changé et intègre aujourd’hui les personnages ordinaires de la vie courante, comme Nelson Mandela par exemple. L’accomplissement d’une prouesse reste néanmoins une condition nécessaire pour obtenir le titre.
À quoi sert un héros ?
Toutes les cultures du monde font l’éloge de leurs propres panthéon. Qu’ils soient réels ou fictifs, ces personnages représentent le sacrifice de soi pour le bien commun. Ils sont donc un modèle pour tous et parfois utilisés par la propagande à des fins politiques. Il fait rêver et incarne généralement un idéal inatteignable pour le commun des mortels. Il est admirable et fait le bien autour de lui.
Les lecteurs les plus jeunes ont besoin de figures auxquelles s’identifier. Des héros d’albums jeunesse ou de dessins animés envahissent les magasins. Chez les adolescents, la polysémie de la définition prend tout son sens. Des grands noms politiques, sportifs ou cinématographiques sont cités par les jeunes comme étant des figures héroïques. Un héros pour les uns ne le sera peut-être pas pour les autres.
L’évolution du personnage héroïque au fil des siècles
La définition a beaucoup évolué depuis l’Antiquité grecque. Des types de personnages héroïques se dessinent peu à peu dans le paysage littéraire. À l’origine beau, fort et courageux, le héros devient mélancolique, ordinaire voire un anti-héros.
La naissance du héros dans l’Antiquité grecque
La littérature fait pour la première fois mention du héros dans la mythologie grecque. Il s’agit d’un homme né de l’union d’une divinité et d’un mortel. Ce personnage possède toujours des capacités physiques extraordinaires et fait preuve d’une certaine ingéniosité.
Achille, fils du roi Pélée et de la nymphe Thétis, mène la guerre de Troie dans L’Iliade d’Homère. Il mourra au terme de sa quête, une flèche plantée dans le talon. Ulysse est l’un des plus célèbres personnages de la mythologie. Il se lance dans un long périple relaté dans l’Odyssée d’Homère.
Les chevaliers au Moyen Âge
Qui n’a jamais entendu parler du preux chevalier Lancelot du Lac ? La littérature médiévale dresse un nouveau portrait du héros dont les exploits sont racontés dans les romans de chevalerie. Le personnage est un être courageux, loyal, courtois envers sa dame et surtout très pieux.
Les chevaliers de la table ronde, rassemblés autour du roi Arthur, poursuivent tous le même dessein : la quête du Graal. Au Moyen Âge, la figure du héros est étroitement liée à celle du bon chrétien.
Le héros ordinaire et mélancolique romantique
Le héros du XIXème siècle est un personnage qui perd de sa superbe. Exit les hauts faits chevaleresques, place à la mélancolie et au romantisme. Le héros est en proie au « mal du siècle » et se sent impuissant face aux injustices de la société.
Il s’agit souvent d’un jeune homme à l’allure faiblarde, tourmenté et subissant un flot d’émotions contraires. Les Souffrances du jeune Werther, roman épistolaire de Goethe, raconte l’histoire d’un homme en proie à un amour impossible.
Le cas particulier du anti-héros moderne
Au XXème siècle, la figure du anti-héros fait son entrée sur la scène littéraire. Ce personnage puise sans doute son origine dans le Romantisme. Le héros devient terriblement ordinaire, amoral voire mauvais. La frontière entre le bien et le mal s’amenuise puisque le personnage n’hésite pas à se montrer égoïste pour aboutir à un résultat héroïque.
Il peut aussi s’agir d’un personnage qui se retrouve héros malgré lui et se voit investi d’une quête alors qu’il n’a aucune intention altruiste. On peut aussi qualifier l’anti-héros de « bon » personnage mais aux caractéristiques physiques inhabituelles (Quasimodo par exemple).
Auprès des enfants
Les contes de fées sont sans doute les premières œuvres littéraires peuplées de héros à destination du jeune public. Les personnages anthropomorphes (Le Chat botté) ou la série de princes charmants jouent régulièrement le rôle des héros dans l’histoire. La figure féminine, bien qu’elle soit souvent le personnage principal du récit, n’a pas grand-chose d’héroïque.
Dans les contes de fées
Et la littérature jeunesse alors ? Nos célèbres contes de fées font la part belle à la figure du héros. Ce dernier est tantôt un être anthropomorphe, comme le chat botté par exemple, tantôt un prince charmant. Chez Perrault, les femmes sont certes les personnages principaux des histoires, mais n’en sont pas pour autant les héroïnes.
La princesse des contes est passive, seule et sans statut social avant de rencontrer son sauveur, le prince. L’acte héroïque n’intervient qu’à la fin du récit : Le prince embrasse la Belle au bois dormant qui sort de sa léthargie. Pourtant, c’est bien les figures masculines qui récoltent les honneurs. Des personnages féminins viennent néanmoins parfois épauler la princesse en détresse. C’est le cas des marraines, les bonnes fées.
Depuis quelques années, les studios Disney imaginent des princesses ou héroïnes indépendantes et courageuses. lors que dans l’univers du réalisateur japonais Miyazaki, les personnages principaux et héros des histoires sont toujours des jeunes filles.
Le super héros, personnage star chez les enfants
Il est amusant de constater que les premiers super-héros des comics américains s’inspirent des demi-dieux de la mythologie grecque. Dans les années 1930, les comics trips mettent en scène les aventures d’un certain Superman. Il est rapidement rejoint par toute une panoplie d’êtres extraordinaires (Batman, Wonder Woman, Spiderman).
Encore aujourd’hui, les enfants peuvent tous citer leur super-héros préféré parmi les « traditionnels » mais aussi dans la catégorie des nouveaux venus (Wolverine, Iron Man). L’ère des super-héros semble avoir encore un bel avenir devant elle.
Les héros pour la jeunesse d’aujourd’hui
Les héros de la littérature jeunesse ont bien changé. Les jeunes lecteurs apprécient les personnages ancrés dans le quotidien, auxquels il est facile de s’identifier. Harry Potter et ses amis peuvent être considérés comme des héros modernes.
Les adolescents se détachent peu à peu de l’univers fictif et reportent leur admiration sur des personnalités réelles. Pour certains, les influenceurs sont de véritables modèles à suivre. L’esprit critique des jeunes est parfois mis à mal et les dérives guettent.
D’autres personnalités militantes affichent leurs convictions sur les réseaux sociaux et s’attirent la sympathie du jeune public. C’est le cas de Greta Thunberg, militante écologiste suédoise âgée de seulement 19 ans.
La figure du héros a évolué au fil de siècles et des cultures
Le demi-dieu costaud et preux a laissé la place à de nouveaux personnages, plus ordinaires et ancrés dans le quotidien. Il y a sans doute autant de héros que de personnes pour les admirer.
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Article concocté par Ariane Guizard ,
