De nombreuses cultures à travers le monde accordent une place parfois divine aux animaux. Temples, bijoux, décors muraux ou œuvres d’art témoignent de cette fascination pour les bêtes, symboles mythiques ou religieux. Partons pour un tour d’horizon du top 8 des animaux sacrés pour l’Homme.
La place des animaux dans les religions monothéistes
Lorsque l’on étudie le rapport des civilisations avec les animaux, on se rend vite compte d’un clivage entre les religions polythéistes et monothéistes. Ces dernières ne laissent que peu de place à l’animal totem car seul le dieu unique est digne d’adoration. Le monde animal, guidé par des instincts primaires, est inférieur aux humains perfectibles. Les peuples Mayas ou Aztèques ont créé un panthéon d’animaux sacrés, tous pourvus de qualités étonnantes. Les Amérindiens croyaient à l’attribution d’un animal totem par individu, sorte de guide protecteur.
Différence entre animaux sacrés et animaux emblèmes
L’animal sacré est pleinement intégré dans la culture des peuples orientaux. Il n’en reste pas moins un symbole pour quelques pays occidentaux. Le coq français n’est pas divin mais représente néanmoins les valeurs chères à la France. L’aigle noir est l’emblème du Saint-Empire romain germanique et est aujourd’hui présent sur le blason de l’Allemagne.
Certains animaux comme le singe envahissent peut-être les lieux de vie en Inde, mais qu’en est-il de notre fascination presque mystique pour les bêtes de compagnie ? En Europe, nombreux sont les foyers à compter plusieurs chiens, chats et NAC (nouveaux animaux de compagnie) comme membres de la famille à part entière.
1. La vache, véritable trésor hindouiste
S’il y a bien un animal qui a su se faire une place de choix au sein du panthéon des animaux sacrés c’est la vache ! En Inde, ce bovidé se promène à sa guise, en toute liberté dans les rues et a même un droit de priorité sur les véhicules. Les vaches sont au rang de déesses. Et il est formellement interdit de les manger ou de les tuer, sous peine de finir en prison. La vache est un véritable symbole de mère nourricière, de l’abondance et de la fertilité. Chaque année, des fêtes s’organisent en l’honneur de la vache hindou. Dans les refuges, les « Gochalas », ces chanceuses sont décorées et soignées avec mille précautions.
2. Le chat, animal sacré d’aujourd’hui
Les départements égyptiens des musées regorgent de momies de chats et de statuettes de la déesse chatte Bastet. Dans l’Antiquité, le culte de ce petit félin était largement pratiqué par les familles riches comme les pauvres. Le chat a été domestiqué pour faire face aux invasions de petits prédateurs dans les silos à grain. Peu à peu, il est devenu un animal de compagnie, symbolisant la protection du foyer. Aujourd’hui, le chat est vénéré au Japon comme un véritable gardien contre les mauvais esprits. Il est courant d’apercevoir dernière les vitrines des magasins des petites statuettes de chats blancs avec une patte en l’air. Ce sont les Maneki Neko, des figurines porte-bonheur censées souhaiter la bienvenue aux visiteurs.
3. Le singe, envahisseur des villes indiennes
En Asie et plus particulièrement en Inde, les singes sont les égaux des hommes. À l’instar des vaches, ils vivent en totale liberté au sein de la population locale et représentent une véritable attraction pour les touristes. En Thaïlande, la cohabitation devient difficile. Les gangs de singes rivaux prennent le contrôle des rues, saccagent les jardins et pillent les passants. La ville de Lopburi, connue pour son architecture Khmer, abrite une impressionnante colonie de singes. Hanuman, le dieu-singe, est idolâtré en Inde. C’est une bonne divinité, savante et dotée de talents de médecine. De nombreux autels et statues à son effigie bordent les routes afin de protéger les usagers des accidents.
4. L’éléphant, la force tranquille en Thaïlande
En Asie, l’éléphant fait partie du patrimoine culturel et historique et est une figure importante de la religion bouddhiste. Ganesh, le dieu de la sagesse et de la connaissance se représente sous les traits de ce pachyderme. C’est le fils de Parvati et de Shiva, deux dieux hindous importants. L’Inde abrite une importante communauté d’éléphants d’Asie à l’état sauvage. La Thaïlande n’est pas en reste puisqu’il s’agit de l’ancien royaume de Siam. Dans lequel cet animal était un dieu. L’éléphant paré de blanc est un symbole de paix et de chance. Cependant, la notoriété acquise au fil des années nuit au bien-être de ces doux géants. De plus en plus d’ONG en faveur de la protection animale dénoncent une augmentation d’actes de maltraitance.
5. Le rat, l’un des rares rongeurs sacrés au monde
Au Rajasthan, en Inde, les habitants vouent un culte plutôt inhabituel aux rats. Depuis le XVème siècle, le temple de Karni Mata abrite une colonie de rongeurs qui profitent de nombreuses offrandes alimentaires. L’histoire raconte que le fils de la déesse Karni se serait noyé dans un étang. Folle de douleur, elle aurait alors prié le ciel de réincarner son enfant. C’est sous la forme d’un rat que celui-ci accéda à une seconde vie. Depuis, les rats grouillent au milieu des visiteurs et dévorent des sucreries. La plupart deviennent obèses et passent leur temps à dormir au pied des colonnes. Rendez-vous au temple afin d’avoir peut-être la chance d’apercevoir un rat blanc, symbole de bonne fortune.
6. La tortue, gardienne du monde
La tortue est vénérée dans plusieurs pays. En Chine, elle symbolise la conception du monde avec au centre de son ventre, un carré figurant la carte de ce pays. Le folklore du Japon met à l’honneur les Yokai, des esprits spirituels fantastiques. Le Kappa prend la forme d’une tortue, gardienne des rivières. Au Vietnam, on raconte l’histoire du roi Li qui sauva le pays des envahisseurs chinois grâce à une épée magique. Cette dernière lui fut volée par une tortue du lac Hoan Kiem. Qui lui promit cependant de la lui restituer en temps voulu. La tortue géante devint alors l’emblème de l’indépendance du Vietnam. En 2016, Cu Rua, une tortue célèbre, mourut. Elle fut alors embaumée puis déposée dans un temple au milieu du lac. Nombreux sont les touristes et habitants à venir se recueillir en signe de déférence.
7. Le crocodile, prédateur redoutable devenu sociable
Une fois n’est pas coutume, c’est au Burkina Faso que nous emmène notre 7ème animal. Ces reptiles sont d’ailleurs tellement souvent au contact des hommes qu’ils en deviennent « inoffensifs ». De vrais demi-dieux qui habitent notamment le lac de Bazoulé. Au sein duquel ils reçoivent de la nourriture tous les jours. Chaque année a lieu une cérémonie en leur honneur : « Koom Lakrê ». Durant celle-ci on donne des poulets en pâture aux crocodiles. Une légende raconte que ces reptiles auraient sauvé les habitants d’un village en proie à la sécheresse en les guidant jusqu’à une source d’eau pure. Aujourd’hui, les enfants apprennent à nager dans les mêmes eaux que les crocodiles.
8. Le poisson, vestige de la culture monothéiste
Le culte de l’animal est inexistant au sein des religions monothéistes. Exception faîte du poisson, emblème des chrétiens et plus précisément du Christ. Cela ne veut pas pour autant dire que les poissons sont intouchables. L’Eglise autorise leur consommation pendant les périodes de jeûne, les jours de Carême. Le poisson figure d’ailleurs au menu du repas sacré de la Cène. Autre exemple, on baptise les nouveaux chrétiens dans l’eau, milieu naturel du poisson que l’on ne considère pas comme souillé par sa présence. Aujourd’hui, le poisson a une signification plus profane que sacrée pour les chrétiens. À Pâques, on retrouve dans les jardins des poissons en chocolat parmi les œufs, les poules et les lapins.
De nombreux animaux sacrés sont encore à découvrir, en connaissez-vous ?
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Article concocté par Ariane Guizard ,