À la fin de la Seconde Guerre Mondiale, une longue période de tension débute entre les États-Unis et l’Union Soviétique. Appelé « Guerre Froide », ce conflit sort du simple cadre militaire en s’engageant sur le terrain idéologique et économique.

La capitulation de l’Allemagne en 1945 ne signifie pas un retour à la normal mais annonce, au contraire, l’émergence d’un nouveau conflit. Sortis vainqueur de la guerre, les États-Unis et l’URSS s’opposent alors dans un combat idéologique ponctué de crises plus ou moins violentes. Bloc de l’Ouest contre bloc de l’Est, libéralisme contre communisme, plan Marshall contre CAEM…

La seconde moitié du XXe siècle est marqué par des phases de tensions et de détente entre ces deux camps. Partons à la découverte de cette « Guerre Froide » qui, pendant près de quarante ans, oppose deux visions du monde radicalement différente !

Le monde d’après-guerre

Après six années d’un conflit qui a fait des millions de victimes, la carte du monde est complétement chamboulée. Ruinés et épuisés, les pays européens ne sont plus les maîtres de la scène internationale. Ils sont remplacés dans ce rôle par les États-Unis et l’URSS, deux nations que tout oppose ! D’un côté, les États-Unis défendent un système libéral, démocratique et capitaliste. De l’autre, l’URSS prône une économie contrôlée par l’État et la suppression des classes sociales.

Malgré les conférences de paix (Yalta en février 1945 et Potsdam en juillet 1945), on s’aperçoit que les points de vue divergent entre les Occidentaux à l’Ouest et les Soviétiques à l’Est. Très vite, un climat de méfiance et de peur s’installe, chacun redoutant la nouvelle puissance nucléaire de l’autre. L’Allemagne, et notamment Berlin (occupée par les pays alliés), se retrouve de nouveau au centre de ce conflit indirect.

Les deux blocs durant la guerre froide avec en bleu foncé et clair, le « bloc de l’Ouest » et en rouge foncé et clair, le « bloc de l’Est ».
Les deux blocs durant la guerre froide avec en bleu foncé et clair, le « bloc de l’Ouest » et en rouge foncé et clair, le « bloc de l’Est ».

Le plan Marshall et le début de la Guerre Froide

Les tensions entre les deux blocs s’accélèrent à partir de 1947. Le communisme progresse en Europe. Inquiets, le président américain Harry S. Truman et son secrétaire d’État George C. Marshall proposent, le 20 septembre 1947, une aide financière aux pays qui le souhaitent. Appelé Plan Marshall, ce programme est accepté par 16 pays européens dont la France. L’OECE (Organisation européenne de coopération économique) nouvellement créée se charge de répartir les 13 milliards de dollars prêtés et/ou donnés par les américains. L’aspect politique de ce plan n’est pas à sous-estimer. Par cette aide, les États-Unis veulent endiguer le communisme. D’après eux, celui-ci se développe grâce à la pauvreté qui règne à cette époque en Europe.

En réponse au plan Marshall, l’URSS de Staline lance son propre plan d’aide économique. Ils créent le CAEM (conseil d’assistance économique mutuelle), composé de 11 états membres du bloc de l’Est.

Affiche présentant l’aide financière américaine du Plan Marshall comme étant le « ciment de l’Europe ». © Thibault de Champrosay, 1947
Affiche présentant l’aide financière américaine du Plan Marshall comme étant le « ciment de l’Europe ». © Thibault de Champrosay, 1947

« Paix impossible, guerre improbable » (Raymond Aron)

Ces quarante années de Guerre Froide sont marquées par une série de crises : guerre de Corée et du Vietnam, crise de Cuba de 1962, crise des euromissiles, etc. Elles entraînent à plusieurs reprises le monde au bord de l’affrontement nucléaire. Les deux camps ne s’opposent jamais directement. Ils prendraient en effet le risque de déclencher un conflit qui ferait des millions de victimes.

Les différents dirigeants qui se succèdent optent tantôt pour une politique d’apaisement, tantôt pour une politique de durcissement des relations. Le symbole et l’enjeu de cet affrontement est de nouveau l’Allemagne. Elle est séparée depuis 1949 entre l’Allemagne de l’Ouest (RFA) et l’Allemagne de l’Est (RDA). À chaque tension, les regards se tournent vers Berlin qui illustre, à son échelle, le degré de gravité de la crise. En effet, chacun des blocs souhaite y conserver ses droits.

Le « bras de fer » entre le président américain John F. Kennedy et le premier secrétaire du parti communiste Nikita Khrouchtchev lors de la crise de Cuba de 1962. © Leslie G. Illingworth, dessin dans le Daily Mail, 29 octobre 1962.
Le « bras de fer » entre le président américain John F. Kennedy et le premier secrétaire du parti communiste Nikita Khrouchtchev lors de la crise de Cuba de 1962. © Leslie G. Illingworth, dessin dans le Daily Mail, 29 octobre 1962.

La fin de la Guerre Froide

La fin des années 1980 marque le dénouement de la Guerre Froide. À la tête de l’Union Soviétique depuis 1985, Mikhaïl Gorbatchev met en place une politique de transparence et de restructuration. Réformateur, il renoue le dialogue avec les Américains et leur président, Ronald Reagan. Cette politique de libéralisation encourage les oppositions aux régimes communistes dans les pays du bloc soviétique. La Pologne, la Hongrie ou la Roumanie proclament leurs souverainetés. La chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989 est le point d’orgue de ces mouvements d’émancipations. Deux ans plus tard, l’URSS se disloque, mettant ainsi fin à cette guerre froide.

Des garde-frontières est-allemands en train de démolir une partie du mur de Berlin le 11 novembre 1989. © AFP, Gérard Malie.
Des garde-frontières est-allemands en train de démolir une partie du mur de Berlin le 11 novembre 1989. © AFP, Gérard Malie.

Envie de plonger en plein cœur de cette Guerre Froide ? Installez-vous sur votre canapé devant Le pont des espions de Steven Spielberg ou la série The Americans !

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Par Pierre-Luc Fourny ,

Originaire d’une petite bourgade de Loire-Atlantique, je suis diplômé d’un master en valorisation du patrimoine culturel. Amoureux de football et d’Histoire (qui a dit que les deux ne vont pas ensemble ?), j’aime transmettre cette passion aux personnes qui m’entourent. Travaillant aujourd’hui dans la médiation culturelle, je suis prêt à vous faire voyager à travers le temps !

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