Photographe

Retrouvez les dessous et les anecdotes qui entourent le succès des Beatles : Yellow Submarine. Découvrez comment une chanson presque simpliste est devenue une véritable référence.

 “We all live in a yellow submarine, yellow submarine, yellow submarine…” Qui n’a pas déjà entendu ce refrain désuet et entêtant des Beatles ? Qu’est-ce qui se cache exactement derrière cette chanson assez singulière ? C’est ce que nous allons vous faire découvrir.

Street art

Yellow Submarine : une comptine pour enfants ou le début d’une nouvelle ère ?

La genèse de la chanson

Paul Mac Cartney a pour habitude de raconter qu’il a eu l’idée de faire une chanson pour enfants alors qu’il était allongé dans son lit un soir. Il a d’abord pensé à des couleurs, puis s’est arrêté sur le jaune. Un sous-marin apparenté à un jouet pouvait être une bonne idée. Il pense tout de suite à Ringo Starr pour la chanter. En effet dans chaque album Ringo, hérite du chant d’un titre.

La chanson raconte l’histoire d’un enfant qui écoute les aventures d’un vieux marin, et qui décide un jour de voguer sous les océans à l’intérieur d’un sous-marin jaune. Les paroles, ainsi que la musique sont très basiques et répétitives, mais c’est volontaire. Il faut que l’auditeur quel que soit son âge arrive à retenir la mélodie et les paroles. Apparemment, John Lennon a un peu contribué à l’écriture, mais Yellow Submarine est attribué à Paul McCartney.

Voici donc les prémices de la construction du titre qui deviendra un single et sortira en face B d’Eleanor Rigby. Il apparaît en 6ème position de l’album Revolver. Choisir ce titre comme single n’est pas anodin car il y a, à l’époque, des contraintes à respecter dans la musique pop. À savoir qu’il est recommandé de sortir en single uniquement des chansons parlant d’amour, qui ont une durée d’environ 2 minutes et qui vont pouvoir facilement se jouer sur scène. Yellow Submarine ne rentre pas dans ce cadre-là et il semblerait que le groupe commence à prendre plaisir à transgresser les règles. L’album Revolver marque d’ailleurs un tournant dans la carrière des Beatles. Leur style musical évolue et se veut plus psychédélique.

De l’idée à la réalisation

Aux studios Emi d’Abbey Road, lors de l’enregistrement de la chanson, l’ambiance est plus détendue qu’à l’accoutumée. Leur producteur est absent et les 4 garçons se permettent des séances de rigolades, et l’enregistrement va donc durer plus de temps que prévu. Lorsqu’on écoute la chanson, on a l’impression que l’ensemble est bien construit pourtant elle a été faite de façon complètement désordonnée.

  • On ajoute des cuivres pour combler des vides.
  • Une fanfare remplace un solo prévu par Georges Harrison.
  • Les effets sonores sont complètement improvisés.
  • Des amis viennent participer et faire les chœurs, notamment : Brian Jones, Marianne Faithfull, Donovan…

Le single sort le 5 août 1966 le même jour que l’album Revolver. En Grande-Bretagne le titre se classe numéro 1 dans les charts et numéro 2 aux Etats-Unis.

Quand le sous-marin jaune devient la vedette d’un film d’animation

Pourquoi un film ?

Yellow Submarine devient un dessin animé qui sort en juillet 1968. Ce n’est pas la première fois que les Beatles se retrouvent à l’affiche d’un film.

  • En 1964 sort A Hard day’s night où l’on voit le groupe dans leur vie de tous les jours. Le documentaire tourné sous la forme d’une comédie se concentre sur leur rapport au succès.
  • En 1965, les Beatles sont les héros de Help : une fiction un peu rocambolesque où les Beatles font face à une secte maléfique.
  • En parallèle de ces films, il y a une série animée The Beatles diffusée à la télévision et qui met en scène les 4 garçons.

Leur maison de production veut absolument sortir une suite au film Help. Au même moment, le groupe travaille sur leur prochain album Sergent Pepper et n’a pas tellement envie de faire un nouveau film. Mais leur agent artistique s’entend avec la production du dessin animé The Beatles pour faire un long-métrage. Le groupe n’est pas enchanté par cette idée, car ils trouvent la série assez médiocre. Malgré tout le format animé les arrange, car ils ne seront pas obligés d’apparaître, ce qui leur laissera le temps nécessaire pour se consacrer à Sergent Pepper. L’équipe artistique est enfin réunie :

  • Al Brodax à la production,
  • Georges Dunning, dessinateur canadien,
  • Charles Jenkins à la réalisation,
  • Erich Segal (entre autre) pour le scénario,
  • Heinz Edelmann, graphiste tchéco-allemand.

Au départ, toutes ces personnalités différentes ont du mal à travailler ensemble. C’est l’écoute de l’album Sergent Pepper qui lance définitivement le processus créatif.

Une prouesse artistique

Au fur et à mesure de l’avancée du projet, les Beatles acceptent de s’impliquer un peu plus notamment à la réalisation, car ils apprécient finalement le résultat. On les verra d’ailleurs apparaître à la fin du dessin animé en chair et en os.

Le film montre les Beatles en proie à de méchantes créatures appelées les Blue Meanies qui veulent détruire un monde merveilleux Pepperland où le bonheur et la musique règnent en maître. Le groupe partira dans un sous-marin jaune à la recherche de personnes voulant les aider dans leur mission.

Les visuels et les couleurs sont incroyables. Les images et les graphismes s’inscrivent complètement dans le mouvement psychédélique, pop-art et contre-culture. C’est vraiment très réussi et novateur pour l’époque. Le passage avec la chanson Eleanor Rigby est un sommet. On y voit le sous-marin jaune, survoler une Angleterre éteinte, triste, ancrée dans son conformisme. Pour illustrer ce passage, il y a un mélange de collage, de dessins et de photographies qui ne sont pas sans rappeler le travail actuel de certains graffeurs comme Banksy par exemple. Mais cela va au-delà de ça car le film est truffé de références artistiques : Picasso, Dali, Andy Warhol, Chagall, etc. Les animaux fantastiques rencontrés au cours de leur voyage font penser au bestiaire d’Alice au pays des Merveilles.

La bande originale, quant à elle, comporte 4 chansons inédites et reprend des titres des albums précédents.

Quand “Yellow Submarine” inspire

La statue de Liverpool

Le Yellow Submarine à l'aéroport John Lennon de Liverpool
Le Yellow Submarine à l’aéroport John Lennon de Liverpool

En 1984, pour l’International Garden Festival, 80 apprentis du chantier naval de Cammel Laird construisent une réplique en métal et grandeur nature, du sous-marin jaune. Celui-ci est évidemment inspiré du dessin animé. La sculpture a été exposée dans un jardin consacré aux Beatles. De nombreux fans se sont déplacés pour venir l’admirer. Mais avant de l’apercevoir, il faut traverser un labyrinthe où le chemin est parsemé de références au groupe. Il était possible de monter sur le sous-marin, grâce à un escalier afin d’avoir une vue panoramique sur le jardin.

Une fois l’exposition terminée, il se retrouve au Parc Chavasse. L’œuvre d’art a dû ensuite être rénovée et on peut la voir actuellement à l’aéroport John Lennon de Liverpool.

Postérité et produits dérivés

La force culturelle et musicale de Yellow submarine fait qu’on trouve de multiples références à la chanson ou au film.

  • On estime le nombre de reprises de la chanson a environ 200. Beaucoup sont des artistes peu connus. On peut cependant citer Maurice Chevalier et les Compagnons de la chanson qui ont chanté le Sous-marin vert.
  • Il se raconte que lors d’un sauvetage, 2 marins piégés ont chanté la chanson des Beatles afin de faciliter les secours dans leur repérage acoustique. Les marins seront sauvés.
  • En 2012, un homme d’affaires très riche a fait construire un hôtel ayant pour thème : Yellow Submarine.
  • Dans la bande dessinée d’Astérix, on trouve le personnage de Lélosubmarine qui est la femme du poissonnier Ordralphabétix.
  • Il y a des jouets qui ont été édités : le sous-marin jaune avec les 4 figurines des Beatles calqués sur le film d’animation. Evidemment, ce sont désormais des objets rares, d’une grande valeur pour les fans et les collectionneurs.

Les Beatles, avec leurs chansons positives, entrainantes et modernes comme l’exemple ici de Yellow Submarine, ont ouvert une voie pour les générations futures d’artistes. En effet, un grand nombre d’entre eux revendique l’influence des Fab Four sur leur musique.

Pour découvrir encore plus d’articles inspirants, téléchargez l’application Cultur’easy sur Applestore ou Playstore.

Par  Laure Techer-Grue,

Rédaction de contenus

Laure, 45 ans et Varoise depuis toujours. Diplômée de Lettres Modernes, j’ai été longtemps assistante commerciale. Très curieuse, avec une soif d’apprendre intarissable, j’aime lire, écrire et le pouvoir des mots me fascine. Je suis aujourd’hui rédactrice web et ce métier me permet de me reconnecter à mes envies et mes passions.

Commenter cet article


La période de vérification reCAPTCHA a expiré. Veuillez recharger la page.