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Ces espaces de conquête trouvent refuge dans nos désirs d’évasion dès que nos neurones s’affolent. Les océans bordent les continents et recèlent bien des énigmes. Un monde sous-marin aussi vaste que fragile.

Les océans abritent failles et volcans sous-marins

 Haroun Tazieff
Haroun Tazieff

Comprendre les océans, c’est s’intéresser à leur histoire bien lointaine. C’est sous la mer que l’on trouve les volcans les plus actifs. Le volcanisme est lié à la tectonique des plaques (déplacement des plaques continentales). La grande Dorsale subocéanique, la plus colossale des chaines de montagnes longue de 60 000 kilomètres est entièrement formée de laves.

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Haroun Tazieff, volcanologue et père fondateur de la volcanologie moderne, avait argumenté sur le volcanisme, la tectonique des plaques et la dérive des continents dès 1973. Les secousses sismiques et tremblements de terre se sont multipliés dans les années 2000, 2016 et 2017. Séismes de Mexico en septembre 2017,  au Japon en juillet de la même année. Les Philippines et septembre 2017. Puis la Grèce et le Pérou pour ne citer qu’eux en termes de magnitude, 2017 fut une année record.

Les océans offrent un quadrillage exceptionnel de failles volcaniques idem aux coutures d’un ballon. La lave vient remodeler régulièrement 80% de cette croûte terrestre.

Des espèces qui perdurent depuis des milliers d’années

Le coelacanthe, poisson préhistorique vivant dans les abysses
Le coelacanthe, poisson préhistorique vivant dans les abysses

L’Homo Sapiens n’a que 200 000 ans environ comparé à certaines espèces qui comptabilisent 400 millions d’années. Comme notamment le nautilus qui n’a pratiquement pas évolué morphologiquement. Parmi ces espèces parcourant le fond des mers, on trouve le requin lutin ou requin gobelin qui peuple les eaux jusqu’à 1300 m de profondeur depuis 125 millions d’années. Le limulidae dont la similitude morphologique se rapproche des espèces fossiles d’il y 500 millions d’années. Le coelacanthe, ce poisson légendaire avec 350 millions d’années d’existence, espèce menacée dont il ne reste que 300 individus aux Comores.

Le biologiste marin, photographe et plongeur Laurent Ballesta a d’ailleurs sorti des clichés époustouflants de ce poisson vivant dans les grands fonds. La lamproie 360 millions d’années d’existence dont l’ensemble ressemble à une tentacule munie de dents. Le céphalocaride, crustacé primitif de 200 millions d’années visible jusqu’à 1500 m de fond. La famille des esturgeons peuplant l’hémisphère nord depuis 200 millions d’années peuvent atteindre jusqu’à 5 m de longueur. Le requin lézard occupe depuis 150 millions d’années le plateau continental et vit à 1570 m de profondeur et a une période de gestation de 3 ans et demi…

Les courants océaniques, régulateurs du climat

Les courants marins
Les courants marins

Les eaux profondes des océans comme les eaux de surface se déplacent et créent de puissants courants océaniques. Ils sont dus aux écarts de température et de salinité des masses d’eau. L’un des courants océaniques le plus connu s’appelle le Gulf Stream. Il s’agit d’un courant d’eau chaude de surface qui part du Mexique et se déplace vers l’Europe. Il poursuit sa route vers les régions polaires pour se mélanger aux eaux froides de l’Atlantique Nord. Ces courants froids profonds réchauffés sous les tropiques refont surface dans les océans Indien et Pacifique.

L’énergie solaire stockée en Equateur est transportée grâce aux vents et courants vers d’autres latitudes où elle est transférée finalement à l’atmosphère. Ainsi, les océans participent à la régulation du climat grâce aux échanges thermiques entre les courants marins et l’atmosphère. Et comme la nature est bien faite, un puits de carbone s’active. Une zone de l’océan qui est capable d’absorber le dioxyde de carbone atmosphérique. Environ 30% des rejets de CO² sont absorbés par les océans. C’est grâce à cette pompe que les océans participent à la régulation du climat en limitant l’effet de serre.

Le monde du silence en danger

Bon nombre d’espèces marines peuplent les eaux des océans. Certaines ont déjà disparu sans retour possible pendant que d’autres restent en danger. Il existe néanmoins des solutions à ces fléaux. En contrôlant par exemple la pêche intensive, en produisant moins de pollution plastique… Ou en luttant contre le réchauffement climatique qui se répercute sur la température de l’eau des océans.

Les mesures de sauvegarde des espèces marines sont diverses. Il existe des associations, structures et fondations qui luttent sans vergogne contre la disparition des mammifères marins et de la faune marine. La Sea Shepherd , comprenez « berger de la mer » est une ONG qui œuvre pour la défense des océans et l’une des plus actives au monde. Fondée en 1977 par le capitaine Paul Watson, ce canadien intervient avec ses équipes sur les atteintes illégales à la vie marine et écosystèmes marins sur le globe terrestre.

Des eaux avec un trafic maritime dense

Zones économiques mondiales
Zones économiques mondiales

La libre circulation des mers et des océans dépend de la convention de Montego Bay en 1982 signée par les Nations Unies (sauf Etats-Unis) avec un découpage des espaces maritimes. Chaque zone est ainsi soumise à une réglementation précise (ZEE- Zone Economique Exclusive). Face à ces nombreux acteurs, ces espaces convoités sont devenus des facteurs de conflits et de rivalités. Avec des enjeux d’appropriation de ressources, la convention ne suffit pas à endiguer ces conflits. On parle ici de ressources pétrolières, de ressources halieutiques, de gisements, de pêche industrielle, de l’océan glaciale arctique convoité par l’armée russe et chinoise, des espaces de piraterie dans le détroit de Malacca en mer de Chine, de naufrages pétroliers et accidents industriels.

On estime que 8 millions de tonnes de déchets plastiques sont rejetés dans l’Océan mondial. Ils sont inéluctablement récupérés par les courants marins. Une prise de conscience collective de la nécessité de protéger l’océan mondial commence à immerger. Grâce à certains actes percutants basés sur des études scientifiques, certaines organisations non gouvernementales indiquent qu’il est indispensable de protéger le tiers des océans d’ici à 2030.

Les meilleurs films et documentaires autour des océans

Parce qu’on protège mieux quand on comprend en images l’Océan, si vaste et si fragile. Nous avons la possibilité de (re)mettre la nature au cœur de nos vies.

« Océan » documentaire de Jacques Perrin et Jacques Cluzeau, un hymne à la faune et la flore marines avec une petite tortue vers sa 1ère immersion.

« Planet ocean » documentaire de Yann Arthus Bertrand et Brian Skerry, des images aériennes et sous-marines époustouflantes

« Blue » film de Keith Scholey et Alastair Fothergill, les aventures d’un jeune dauphin dans l’espace sous-marin

« Chasing coral » documentaire de Jeff Orlowski, une alerte sur la disparition des récifs coraliens

«  L’homme dauphin » film documentaire de Lefteris Charitos, l’apnéiste Jacques Mayol disparu en 2001 raconté par  Jean-Marc Barr dont il a joué le rôle dans le Grand Bleu.

« Mission blue » film documentaire de Robert Nixon et Fisher Stevens avec l’océanographe Sylvia Earle, filmée durant 4 ans pour défendre les océans.

Un Festival incontournable des images sous-marines a lieu chaque année à Marseille www.feisme.com

Par Magali Bouchez,

Rédaction de contenus

Originaire du nord, végétarienne depuis l’enfance, curieuse boulimique et passionnée, j’ai essayé de me limiter aux langues, à l’art, au sport. Essayer fut un doux euphémisme. Parents fatigués par mon envie de globe trotteur. Ce qui me touche le plus : la cause animale. Suite à un burn out, j’ai découvert la méditation, effet salvateur garanti.

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