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Face au réchauffement climatique et aux activités humaines, des espèces menacées d’extinction disparaissent un peu plus chaque année. Une journée de sensibilisation y est dédiée : le 11 mai.

Cette journée mondiale a pour objectif d’avertir le grand public et le domaine scientifique du constat inquiétant qui pèse sur les différentes espèces. Chaque année, ce sont plus de 20 000 animaux et plantes qui sont menacées de disparition imminente. Un chiffre vertigineux qui fait craindre que notre planète entre dans sa sixième extinction de masse. La préservation de la biodiversité devient une urgence essentielle.

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Sur quel critère une espèce est considérée menacée ?

Parmi les espèces menacées, le tigre est sur la liste des animaux en voie d'extinction
Parmi les espèces menacées, le tigre est sur la liste des animaux en voie d’extinction

L’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) est chargée de tirer un bilan objectif de l’évolution de la biodiversité dans le monde. Elle dresse une liste rouge des espèces menacées qui est régulièrement mise à jour pour suivre l’état de la situation. Cet inventaire participe à évaluer l’ampleur des enjeux, les progrès réalisés et les défis à accomplir.

Sur cette liste, chaque espèce est classée dans l’une des neuf catégories : éteinte (EX), éteinte à l’état sauvage (EW), en danger critique (CR), en danger (EN), vulnérable (VU), quasi-menacée (NT), préoccupation mineure (LC), données insuffisantes (DD), non évaluée (NE). Pour qu’une espèce soit menacée d’extinction (CR, EN ou VU), cinq critères sont étudiés : la taille de la population, le taux du déclin, le degré de peuplement, l’aire de répartition géographique et la fragmentation de la répartition.

Quelques chiffres-clé sur les espèces en danger

Pour bien se rendre compte de l’urgence à laquelle nous faisons face, sur les 150 388 espèces étudiées au niveau mondial, il ressort que 42 108 sont en danger. Cela représente 13 % des oiseaux, 21 % des reptiles, 28 % des crustacés, 27 % des mammifères, 37 % des requins et des raies, 41 % des amphibiens.

D’après le rapport Planète Vivante publié par WWF, le nombre d’espèces n’a jamais autant chuté à un rythme si élevé. En 40 ans, près de 60 % des animaux sauvages ont disparu. Dans les zones tropicales, ce chiffre passe à 89 % à cause de la déforestation.

La cause de ces extinctions massives ? L’impact de l’Homme qui engendre un important déclin de la vie sauvage à cause de pratiques invasives : la déforestation, le commerce illégal, la pêche intensive, l’agriculture non-soutenable. À cela, s’ajoute le réchauffement climatique qui modifie la biodiversité. Le niveau de la mer augmente, les glaciers reculent, les océans sont de plus en plus acides.

En conséquence, l’environnement devient non propice au développement et à la prospérité de certaines espèces, ce qui entraîne petit à petit leur disparition.

11 exemples d’espèces disparues ces 60 dernières années

Parmi les espèces éteintes depuis les années 1960, on compte :

  • Le grizzly mexicain, éradiqué en 1964.
  • L’otarie du Japon, disparue en 1974, à cause de la chasse et du braconnage pour sa graisse et sa peau.
  • Le bruant à dos noirâtres, éteint depuis 1987, suite à des traitements insecticides dans son habitat naturel.
  • L’huîtrier des Canaries, que l’on n’a plus vu depuis 1994, car il y a eu une baisse de disponibilité des crustacés et donc de source de nourriture.
  • Le pic à bec ivoire, mort en 1994, victime de braconnage intensif pour son bec, sa huppe rouge et sa tête.
  • Le tigre de Java, éteint en 1994, suite à la perte de son habitat naturel pour les besoins de culture des Hommes.
  • Le bouquetin des Pyrénées, disparu en 2000.
  • Le canard d’Oustalet, disparu en 2004 après l’altération de son habitat par les Hommes.
  • Le dauphin de Chine, éteint en 2006. Sa disparition a été causée par une circulation trop élevée de bateaux dans son fleuve, empêchant le bon déplacement de ces cétacés. Il a aussi été victime de captures, de collisions, de blessures et de la pollution de l’eau.
  • Le phoque moine des Caraïbes, déclaré éteint en 2008, suite à la chasse importante qu’il a subi pour sa graisse.
  • Le rhinocéros noir d’Afrique de l’Ouest, disparu en 2011, suite au braconnage intempestif malgré un placement sous protection. D’autres espèces de rhinocéros sont d’ailleurs proches de l’extinction.

Les espèces menacées qui pourraient disparaître dans un futur proche

Parmi les espèces menacées, l'ours blanc est sur la liste des animaux en voie d'extinction
Parmi les espèces menacées, l’ours blanc est sur la liste des animaux en voie d’extinction

De multiples espèces sont considérées comme étant en voie de disparition. On peut citer de façon non-exhaustive l’abeille, la baleine bleue, le thon rouge, le kangourou, le panda, l’ours brun, l’ours noir, le paresseux, le phoque, le koala, le requin blanc, la loutre géante, la raie manta géante, l’aigle impérial, le vautour, le lémurien, le rhinocéros de Java.

Et parmi les 10 espèces les plus en danger, il y a l’aigle royale, le tigre, la tortue luth (éteinte à 95 %), la salamandre géante de Chine, l’éléphant de Sumatra, le marsouin du golfe de Californie, le saola, l’ours blanc, la baleine franche d’Amérique du Nord, le papillon monarque.

Plus que jamais, il est essentiel de préserver ces espèces pour éviter leur disparition de la planète.

Des solutions pour combattre l’extinction des espèces

Même si le constat est alarmant, la disparition des espèces n’est pas une fatalité. Des efforts émergent pour redonner vie aux habitats terrestres et marins malmenés. La restauration des écosystèmes participe à sauver des espèces de l’extinction. Un combat qui porte ses fruits puisque 6 espèces sont sorties de l’extinction : l’antilope Saïga, les gorilles, les jaguars, les dugongs, l’alsophis antiguae (serpen), les butors.

Grâce aux programmes de restauration des populations, il est possible de limiter les risques de disparition. C’est le cas au Népal, où la population de tigres a doublé en 10 ans. Mais aussi en Europe, qui a réintroduit le bison d’Europe dans l’espace sauvage. Il est alors passé de la catégorie « vulnérable » à « quasi-menacé » grâce aux efforts de conservation.

Par ailleurs, des actes simples peuvent faire la différence. À votre échelle, vous pouvez œuvrer à la préservation de l’environnement et des espèces. Pour cela, vous pouvez choisir de consommer de manière plus responsable, de réduire votre empreinte carbone, d’utiliser moins de papier et de plastique, de devenir bénévole dans un sanctuaire ou un refuge.

À plus grande échelle, WWF et TRAFFIC (un programme créé conjointement avec l’UICN), ont lancé la Wildlife Crime Initiative. L’objectif est de lutter contre le braconnage et le commerce illégal afin que ces activités ne soient plus menaçantes pour les espèces sauvages.

Vous souhaitez faire un geste à votre échelle, informez vous et/ou faîtes un don via ce lien.

Quand la science s’en mêle et fait revivre des espèces éteintes

Le dodo, espèce disparue, prêt à ressurgir du passé ?
Le dodo, espèce disparue, prêt à ressurgir du passé ?

Depuis quelques années, des chercheurs se penchent sur la possibilité de ramener à la vie des espèces disparues. Non, vous ne rêvez pas… Il sera peut-être bientôt possible de croiser un mammouth, un dodo ou un tigre de Tasmanie !

L’objectif de cette folle idée tout droit sortie de Jurassic Park ? Pallier l’impact de l’Homme sur la biodiversité en recréant des espèces éteintes. Et grâce à la science, c’est presque possible ! Faire renaître une espèce disparue fait appel à des séquençages d’ADN ancien, au clonage ou à la production d’utérus artificiels.

Un projet de « désextinction » qui fait débat dans le monde scientifique et qui soulève de nombreuses questions éthiques, juridiques, écologiques et de biodiversité. Quels seraient les avantages et les inconvénients à voir renaître des espèces mortes depuis des millénaires ? Comment réintroduire ces espèces pour qu’elles soient dans une bonne interaction avec l’espace contemporain, les autres animaux et les humains ? Quel rapport entretenons-nous avec le vivant ? Quel serait le risque sanitaire ? Quelles sont les limites ? Des interrogations pour l’instant sans véritables réponses puisqu’il y a des arguments favorables et des objections.

Affaire à suivre…

Et vous, qu’en pensez-vous ? Faut-il continuer à essayer de recréer des espèces éteintes et les réintroduire dans notre environnement ?

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Par Margaux Simonnet ,

Rédaction de contenus

D’abord attachée de presse et chef de projet événementiel, j’ai pris le virage de la rédaction web après une aventure néo-zélandaise. Ma curiosité intarissable se nourrit dans mes voyages et la culture sous toutes ses formes. Ce qui m’anime ? La découverte et le partage de sujets exaltants.

1 Comment

  1. MME LAVALLETTE BRIGITTE Répondre

    Triste constat de ce que l’homme peut faire à son environnement, ne peut-on lier le respect de la nature avec les avancées technologiques ???

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