Aujourd’hui, la plupart des déchets sont recyclables. Pour autant, ils constituent une catastrophe écologique toujours plus préoccupante. Il apparaît que la solution la plus viable consisterait à traiter le problème à sa source.

On a longtemps pensé que les déchets « disparaissaient » tout bonnement dans les poubelles, puis dans les incinérateurs. Incinérer les détritus permet effectivement de réduire leur masse de 70 à 90 %. Mais tout n’est pas si simple. D’abord, il reste un long chemin à parcourir en termes de recyclage. Il n’est pas toujours effectué et, pour la plupart des matières concernées, n’est pas possible indéfiniment. Du reste, tous les déchets n’atterrissent pas nécessairement dans les poubelles. Comment peut-on éradiquer le problème des déchets si ce n’est en cessant d’en produire autant ?

Les déchets : une catastrophe écologique pour les océans

Amas de déchets dans une poubelle
Amas de déchets dans une poubelle

Ce n’est plus un secret aujourd’hui. Les océans sont surchargés en déchets, pour la plupart en plastique. Depuis les débuts de l’ère industrielle, l’utilisation de cette matière ne fait que croître. Son faible coût, sa praticité encouragent les industriels à produire des objets en plastique de toute sorte. Le jetable est par ailleurs devenu monnaie courante. Des mesures gouvernementales françaises et européennes ont récemment été prises dans le cadre de la lutte contre la crise écologique. 367 millions de tonnes de plastique ont été produites en 2020. Il faut dire que ces nouvelles lois visent à réduire progressivement la production d’ustensiles jetable, mais ne contrent pas la première source de production de déchets plastiques : les emballages.

Quelle que soit la nature des tous ces objets en plastique, ils se retrouvent sur le sol, portés par le vent… qui les entraîne dans les égouts, puis dans les nappes phréatiques, ou bien dans les ruisseaux ou directement dans les fleuves… jusque dans les mers et océans. On estime qu’environ 10 à 15 millions de tonnes de plastique sont déversées dans les océans chaque année ! Avec ces rejets massifs, se sont formés les 5 fameux « continents de plastique », ces amas de déchets impressionnants qui tournoient continuellement au carrefour de courants marins, les gyres océaniques.

Ces débris, fragments et objets entiers peuvent devenir des pièges pour les animaux marins

Un petit morceau peut être confondu par les poissons avec une proie, les filets à canettes peuvent être pris pour des méduses par les tortues… Une fois ingéré, le plastique est totalement indigeste pour les habitants des mers. Trop volumineux, il peut également boucher les voies respiratoires. Alors, il provoque la mort par indigestion ou par asphyxie. Ces dernières années, des cétacés ont été trouvés à plusieurs reprises échoués sur les plages, l’estomac gorgé de déchets. À ce stade-là, difficile d’occulter le problème. En outre, les particules de plastiques sont de véritables éponges à bactéries. Elles peuvent transporter celles-ci sur des centaines de kilomètres, ce qui entraîne des perturbations au sein des écosystèmes marins.

Un recyclage des déchets insuffisant

Système de tri  par poubelles de couleur
Système de tri par poubelles de couleur

Dans les années 90, la plupart des villes de France étaient déjà équipées de poubelles de tri de couleur jaune, verte… On ne recyclait alors que le papier, le carton et les métaux. À présent, le plastique lui aussi est devenu recyclable. Pour autant, il est de notoriété publique que seul un quart des déchets plastiques sont recyclés en France. Tandis qu’en Allemagne, ce chiffre s’élève à 50%. En cause, l’insuffisance des équipements en raison de leur coût élevé. La plupart des déchet plastiques en France font l’objet d’une valorisation énergétique : on utilise l’énergie générée par leur incinération pour alimenter le chauffage urbain. L’idée n’est pas mauvaise. Mais il n’en demeure pas moins que les émissions de fumées d’usines d’incinération sont génératrices de CO2 et de dioxine.

Dans les pays défavorisés, les centres de recyclage sont insuffisants en nombre, et les déchets finissent bien souvent dans des décharges à ciel ouvert. Partout à travers le globe, si le citoyen lambda est plutôt bon trieur au sein de son foyer, il tend à relâcher ses efforts dans les espaces publics et sur ses lieux de vacances.

Or, on suppose que le plastique qui se perd dans la nature met entre 400 et 1000 ans à se décomposer.

De plus, le plastique n’est pas la seule source de déchets qui représente un enjeu environnemental important. Un problème plus insidieux est en train de se profiler tout doucement : la pollution électrique et électronique. Peu recyclés, les appareils omniprésents dans notre quotidien comme les ordinateurs, tablettes et smartphones contiennent des substances toxiques qui finissent elles aussi dans la nature. Ces DEEE (déchets d’équipements électriques et électroniques) devraient être dépollués et certaines pièces recyclées. D’après le CNRS, leur impact écologique est loin d’être anodin.

La solution : fermer le robinet à détritus

Quand bien même nous procéderions à un recyclage systématique, si tant est que cette solution soit seulement possible, elle ne saurait suffire à résoudre le problème des déchets. En effet, la plupart des matières recyclables ne le sont qu’un nombre limité de fois. Le papier se réutilise environ 5 à 10 fois, le plastique seulement 2 ou 3 fois… quant aux métaux, s’ils sont théoriquement recyclables à l’infini, ils perdent en qualité au fil des recyclages. Quant au verre, s’il est vraiment recyclable à l’infini, demeure le problème des émanations de fumées d’usine. La production industrielle a un prix conséquent au niveau environnemental.

Accessoire zéro déchet
Accessoire zéro déchet


Afin de réduire notre impact écologique, la meilleure solution reste de traiter le problème à sa source en réduisant considérablement la production globale de déchets. En d’autres termes, consommer moins mais mieux. Le mouvement zéro déchet préconise divers moyens concrets pour y parvenir. Notamment, le recours aux objets réutilisables au détriment du jetable. Bon à savoir : le lavage régulier d’un essuie-tout réutilisable consomme par ailleurs moins d’eau que le traitement de la cellulose destinée à fabriquer de l’essuie-tout jetable. L’usage de matières compostables qui peuvent être rendues à la nature au lieu de la polluer serait également bénéfique : brosses à cheveux et à dents en bambou, brosse à vaisselle en fibres de noix de coco, etc.

Les World Clean up Day et autre Journée internationale de l’environnement aident à la sensibilisation mais ne suffiront pas à une prise de conscience généralisée.

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Par  Sandra Novelli ,

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