Connaissez-vous Cornelia Konrads ? Cette artiste allemande occupe une place importante dans le paysage du land art contemporain.

Cornelia Konrads est née en 1957 à Wuppertal, en Allemagne. Si elle étudie la philosophie et les sciences culturelles, elle décide ensuite de se consacrer professionnellement à la création artistique. Son travail se caractérise par des installations éphémères ou permanentes dans des jardins ou parcs. Dans ce cadre, elle a recours à une grande variété de matériaux naturels (pierre, bois etc.).

L’artiste intervient régulièrement à l’étranger, de la France à la Suède, en passant par le Canada ou encore Taïwan. Elle a par exemple effectué en 2014 une résidence d’artistes à Rikuzentakata, au Japon. En 2015, elle participe au Festival international des Jardins à Chaumont-sur-Loire, dans le Loir-et-Cher.

Partons ensemble à sa rencontre pour en découvrir un peu plus sur son travail et sur sa vision de l’art !

La folie des folies, France, Nantes, 2019 / Cornelia Konrads, tous droits réservés, droits cédés pour la publication de l’article
La folie des folies, France, Nantes, 2019 / Cornelia Konrads, tous droits réservés, droits cédés pour la publication de l’article

Vous avez étudié la philosophie et les sciences culturelles. Quel a été votre parcours pour devenir artiste ?

En fait, j’ai toujours aimé travailler artistiquement. Mais il y a eu quelques tournants dans ma vie, qui m’ont fait prendre conscience que l’art m’est absolument indispensable et qu’il doit être au centre de ma vie. C’est pourquoi « artiste » est selon moi la désignation professionnelle la plus évidente. Mon intérêt pour les questions philosophiques se poursuit tout à fait dans mon travail artistique, mais il y est largement libéré des limites du langage.

Pourquoi avoir choisi le land art comme moyen d’expression ?

Je préfère l’expression « site-specific art », parce que le terme de « land art » est trop connoté par la représentation d’un espace extérieur idyllique. Pour moi, il importe de réagir à un lieu donné. Que ce lieu se trouve dans une forêt ou dans une ville, cela n’a aucune importance. Chaque lieu a sa propre histoire, son énergie particulière, et de nombreux éléments y préexistent (architecture, végétation, luminosité, couleurs, bruits…). Ces éléments forment une certaine texture dans laquelle je souhaite intégrer, ou plutôt tisser, mon travail. À chaque fois, c’est un défi nouveau et très intéressant.

Walkaway, Afrique du Sud, Plettenberg Bay, 2013 /  Cornelia Konrads, tous droits réservés, droits cédés pour la publication de l’article
Walkaway, Afrique du Sud, Plettenberg Bay, 2013 / Cornelia Konrads, tous droits réservés, droits cédés pour la publication de l’article

Quelles sont vos influences et vos inspirations pour votre travail artistique ?

J’aime flâner – flâner dans le sens d’une errance sans but. En flânant, on peut découvrir beaucoup de choses au bord de la route, qui passent souvent inaperçues dès qu’on se déplace avec un but précis : une toile d’araignée, une ombre portée, une empreinte, la rencontre mystérieuse entre des choses et formes étranges. De ces découvertes naissent de nombreuses inspirations. En parallèle, je suis fascinée par des artistes comme Pina Bausch, Rebecca Horn, Eva Hesse, Anish Kapoor etc.

Est-ce que les paysages allemands jouent un rôle dans votre production ? Si oui, de quelle manière ?

Non, pas forcément. Tous les paysages m’intéressent, indépendamment des frontières nationales. Bien sûr, il n’est pas exclu que les paysages de mon enfance soient « archivés » quelque part et influencent mes associations artistiques. Mais ce n’est pas le côté « allemand » de ces paysages qui ressort.

Diriez-vous que votre identité allemande se retrouve dans vos œuvres ?

J’ai beaucoup voyagé et j’ai réalisé la plupart de mes œuvres en-dehors de l’Allemagne. Cela signifie à chaque fois passer quelques semaines sur place et y rencontrer des assistants locaux, des organisateurs, des collègues, des habitants. Ces expériences constituent une grande partie de mon « identité » et se reflètent certainement aussi dans mes œuvres.

Concernant ce qui est spécifiquement allemand dans mon travail ou dans ma personne : ce sont peut-être les personnes auxquelles j’ai eu affaire aux quatre coins du monde qui pourront le mieux y répondre.
J’avoue que je ne sais pas vraiment ce que doit être une « identité allemande ». Le terme me semble trop stéréotypé. J’ai toutefois fait l’expérience que de tels stéréotypes, s’ils sont exacts, ne le sont que de loin.

Quelle que soit sa nationalité, plus on se rapproche d’un individu en apprenant à le connaître, plus ces stéréotypes deviennent flous.

Aujourd’hui, vous travaillez et exposez dans le monde entier. Quel est le pays qui vous a le plus inspiré ?

Red Pavillon, Taiwan, Taipeh, 2007 /  Cornelia Konrads, tous droits réservés, droits cédés pour la publication de l’article
Red Pavillon, Taiwan, Taipeh, 2007 / Cornelia Konrads, tous droits réservés, droits cédés pour la publication de l’article

J’ai vraiment puisé beaucoup d’inspiration dans tous mes voyages. Mais si je dois absolument établir un classement, les pays asiatiques dans lesquels j’ai travaillé arrivent en tête de liste : le Japon, la Corée et Taïwan.

Dans quel pays rêveriez vous de travailler à l’avenir ?

Je suis ouverte à tous les pays. Cependant, depuis peu et pour des raisons évidentes, je m’inquiète de mon empreinte carbone déjà énorme. C’est pourquoi le pays de mes rêves ne doit plus forcément se trouver trop loin.

J’espère que ce portrait vous aura donné envie d’en apprendre davantage sur le travail de Cornelia Konrads. Je vous encourage à faire un tour sur son site internet, qui regorge de photos d’œuvres plus incroyables les unes que les autres : https://www.cokonrads.de/. Et qui sait, peut-être croiserez vous l’une de ses réalisations lors de votre prochain voyage en France, en Allemagne ou ailleurs dans le monde ?

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Propos recueillis par Noémie Wavrer ,

Diplômée d’histoire de l’art, je m’intéresse plus généralement à tout ce qui touche à la culture de près ou de loin. Grâce à ma formation universitaire, je suis très sensible à l’accessibilité de la culture. Quoi de mieux pour cela que d’écrire pour Cultur’easy? Et sinon, mes trois grandes passions dans la vie : les voyages, la gastronomie et l’Antiquité romaine (un drôle de mélange, je vous le concède) !

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