Approchez et découvrez l’histoire fascinante du club des 27 qui regroupe des artistes maudits tous disparus dans de terribles circonstances au même âge.

Le club des 27
Le club des 27

Vous avez forcément un jour entendu parler de cette soi-disant malédiction qui touche les artistes talentueux et les frappe d’une mort violente à l’âge de 27 ans. Mais qu’en est-il exactement ? D’où vient cette légende ? Si vous voulez en apprendre un peu plus sur ces personnalités atypiques, vous êtes au bon endroit.

Quelle est l’origine du mythique Club des 27 ?

4 morts en 3 ans

La naissance de cette légende vient du fait qu’entre 1969 et 1971, Brian Jones, Jimi Hendrix, Janis Joplin et Jim Morrison sont morts tragiquement au sommet de leur gloire. Pour tous, c’est à peu près le même schéma qui se répète. Un abus d’alcool, de drogues et une dépression, le tout associé à un succès trop fulgurant et c’est l’explosion en plein vol.

L’histoire du club des 27 aurait pu s’arrêter à ces 4 disparitions, mais c’était sans compter sur celle de Kurt Cobain 25 ans plus tard, en 1994 qui se tire une balle dans la tête. La mère de ce dernier a dit lors d’une interview: “Alors, ça y est, mon fils a rejoint ce fichu club…” . La presse s’est emparée de cette déclaration pour faire ressurgir le mythe du club des 27. Mais il faut savoir que la mère de Kurt Cobain évoquait son histoire familiale en disant cela. En effet, 2 oncles de Kurt se sont suicidés par balle de la même façon que lui. N’en déplaise aux médias, la malédiction était ressuscitée. Amy Winehouse rejoint le club en 2011.

Le contexte historique

Concernant les morts rapprochées de Brian Jones, Jimi Hendrix, Janis Joplin et Jim Morrison, il semble important d’évoquer le contexte historique de cette époque. Ils font tous partie du baby-boom, de la génération après-guerre. Leurs parents ont vécu la violence et les privations et leurs enfants ne rêvent que de liberté et d’amour.

Ils mettent le plaisir au centre de tout. “Sex, Drugs and Rock and Roll” devient le quotidien d’un grand nombre d’entre eux. La drogue va devenir un moyen de libération du corps et de l’esprit, le refus et la transgression de la société. Une vraie épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes. La cocaïne est en train de s’implanter de façon massive aux Etats-Unis. Rappelons de plus que le pays est enlisé dans la guerre du Viêtnam et que ce conflit est devenu très impopulaire auprès de la jeunesse et des artistes. Le mouvement “Peace and Love” se déploie et milite contre la violence et l’armement nucléaire. Il est donc légitime de penser que peut-être sans toute cette atmosphère très particulière les choses se seraient passées différemment.

Quand le mal-être prend racine dans l’enfance

Entrons maintenant un peu plus dans la vie intime de ces membres du club des 27, acteurs du rock afin de mieux les comprendre. Nous allons voir que chacun d’entre eux a vécu un traumatisme durant l’enfance, qui les suivra tout au long de leur courte existence.

Brian Jones

The Rolling Stones Live on the TAMI Show 1964 (Brian Jones Plays His VOX Teardrop Guitar)

Son traumatisme

La sœur de Brian Jones meurt d’une Leucémie alors que celui-ci est encore très jeune. Il ne guérira jamais complètement de cette disparition. Pourquoi elle et pas lui, voilà la pensée qui l’obsède. Il développe de l’asthme suite à cet événement tragique, une pathologie qu’il gardera tout au long de sa vie.

Sa vie ensuite

À 19 ans Brian a déjà 3 enfants de 3 femmes différentes et consomme de l’alcool et de la drogue. Il sait jouer de plusieurs instruments et il fonde les Rolling Stones. À leurs débuts, c’est lui qui influence tous les autres membres du groupe et s’impose comme le leader. Mais petit à petit, le magnétisme de Mick Jagger se déploie et il lui vole la vedette. Keith Richard quant à lui, séduit sa compagne du moment et Brian Jones revit en quelque sorte le traumatisme de la perte. Il s’enfonce un peu plus dans la drogue et l’alcool, son caractère devient difficile. Il se met de plus en plus en marge du groupe et se fait virer de celui-ci en juin 1969.

Sa mort

Un mois après son départ des Rolling Stones, le 3 juillet 1969, il sera retrouvé sans vie au fond de sa piscine. Il avait consommé ce soir-là de l’alcool et des somnifères, on suppose donc qu’il s’est endormi en voulant se baigner et qu’il s’est noyé. Quelques jours plus tard, les Rolling Stones donnent un énorme concert gratuit à Hyde Park devant 250 000 spectateurs… Symboliquement c’est une nouvelle naissance pour le groupe.

Jimi Hendrix

Son traumatisme

Jimi Hendrix a vraiment eu une enfance affreuse. Il est le fils d’une mère de 17 ans qui se drogue. Sa mère donne naissance à 2 filles (sœurs de Jimi) victimes de malformations consécutives à sa consommation de stupéfiants. Et comme si cela ne suffisait pas Jimi est battu durant toute son enfance.

Sa vie ensuite

Jimi Hendrix part à l’armée, et c’est là qu’il intègre un groupe de soul. Doté d’une créativité extraordinaire, il importe son style à Londres et intègre la scène underground. C’est quelqu’un qui aime la musique par-dessus tout, Il innove constamment. Grand showman, il est considéré comme un génie. On disait de lui qu’il pouvait même jouer de la guitare sans toucher les cordes. Dans le milieu qu’il fréquente tout son entourage consomme de la drogue et il ne fait pas exception à la règle et en prend beaucoup trop.

Sa mort

Jimi Hendrix, est mort d’une overdose de médicaments le 18 septembre 1970. Sa compagne prenait des somnifères pour dormir. Un soir il a voulu en prendre lui aussi. La posologie habituelle est de ½ comprimé avant de se coucher, il en a pris 9 entiers ce qui lui a été évidemment fatal.

Janis Joplin

Janis Joplin – Piece Of My Heart

Son traumatisme

Janis Joplin est persécutée à l’école dès l’âge de ses 5 ans. Elle sera durant toute sa scolarité harcelée et humiliée par les autres élèves. Elle était surnommée par ses camarades :

  • creep = l’affreuse,
  • pig = le cochon,
  • freak = le monstre.

Elle a été même élue “garçon le plus moche du lycée”. Pas facile donc de se construire dans de telles conditions.

Sa vie ensuite

Elle était souvent en marge des autres, car elle adorait lire, peindre et surtout elle admirait la musique noire ce qui était très mal vu au Texas. Elle quitte l’Etat pour aller à San Francisco en 1963. Considérée comme rebelle et libérée, elle consomme de la drogue dès son adolescence. Sa voix, inspirée du blues, est déchirante, ce qui donne parfois l’impression qu’elle hurle son désespoir. Dotée d’une personnalité tourmentée d’écorchée vive. Elle dit d’elle-même qu’elle est “victime de ses tripes” tant son trop-plein de sensibilité et d’émotion sont difficiles à gérer. Elle boit beaucoup et tombe dans l’héroïne. Tout le monde s’était rendu compte que la jeune femme était en train de perdre pied.

Sa mort

Le 4 octobre 1970, tout juste deux semaines après la disparition de Jimi Hendrix, elle est retrouvée morte dans sa chambre d’hôtel d’une overdose d’héroïne. Elle a été incinérée et ses cendres ont été dispersées d’un avion au-dessus de l’Océan Pacifique.

Jim Morrison

Riders on the Storm – The Doors HD

Son traumatisme

Le père de Jim Morrison était un militaire très strict. Il n’y a jamais eu dans sa famille de châtiment corporel mais, il était victime de violence verbale. Son père pratiquait de vraies séances d’humiliation. Il en découle forcément des idées antimilitaristes.

Jim raconte aussi que lorsqu’il était petit il a été témoin d’un gros accident qui mettait en cause un camion remplis de migrants au Nouveau-Mexique. Il restera hanté à jamais par ces images de sang et de chaos.

Sa vie ensuite

Jim Morrison est un garçon rebelle et très intelligent, qui se revendique lui-même comme un poète maudit. Doté d’une beauté incroyable et d’un charisme magnétique, le personnage est fascinant. Très vite, il consomme du cannabis associé à de l’alcool, puis du LSD et enfin de l’héroïne. Lorsqu’il se produit sur scène, c’est l’hystérie collective, la musique des Doors associée au chant de Jim est complètement hypnotique. Elle est faite d’ascensions, d’envolées et de re-descentes, on le ressent aussi bien à travers la musique que la voix de son chanteur. Ce que l’on peut dire c’est qu’il est tout à fait possible de planer en écoutant les Doors et cela en étant totalement sobre. Au sommet de sa gloire, il boit de plus en plus : sa transformation physique est impressionnante. Il vient habiter à Paris qui malheureusement pour lui est l’un des épicentres de l’héroïne à l’époque.

Sa mort

La version officielle établie que Jim Morrison est mort dans sa baignoire d’une crise cardiaque. Mais pour beaucoup il est décédé tout simplement d’une overdose d’héroïne dans un club et le corps aurait été déplacé. Il n’y a pas eu non plus d’autopsie ce qui fait que sa mort a donné lieu à une multitude de rumeurs et de fantasmes divers et variés. Sa tombe, située au cimetière du Père-Lachaise à Paris en est l’une des plus emblématiques et continue de rassembler les foules.

Kurt Cobain

Nirvana – Smells Like Teen Spirit (Official Music Video)

Son traumatisme

Le traumatisme premier de Kurt Cobain est le divorce de ses parents qu’il vit extrêmement mal. Il y a dans sa famille de lourds antécédents psychiatriques. Comme on l’a dit plus haut, deux de ses oncles se sont suicidés par balle. Il a également, lors de son adolescence, découvert un jeune homme pendu dans la forêt.

Sa vie ensuite

Kurt Cobain se met à boire dès l’âge de 13 ans. Ses influences musicales sont très très variées et c’est ce qui fait qu’il aura un style à part. Il est malgré tout obsédé par la musique punk. Mais ce qui fait son originalité réside dans le fait que sa musique est très mélodieuse et tout à coup complètement discordante. Il invente un nouveau style de jeu de guitare en renversant certains accords. C’est autant une destruction musicale qu’une destruction personnelle qui s’opère. En effet Kurt, a une profonde détresse en lui, un mal de vivre qui lui colle à la peau et qu’il noie dans l’alcool et la consommation de drogues.

Sa mort

Kurt se suicide d’une balle dans la tête le 5 avril 1994. Il y avait eu d’autres tentatives auparavant. Quelques jours après une lettre de suicide sera retrouvée citant Neil Young : “Mieux vaut brûler franchement que s’éteindre à petit feu”.

Amy Winehouse

Amy Winehouse – Valerie (Acoustic, Live, Best Quality)

Son traumatisme

Amy Winehouse s’est toujours sentie coupable d’aimer son papa infidèle et égoïste, et elle s’est sentie responsable de la séparation de ses parents.

Sa vie ensuite

Amy a toujours chanté depuis son très jeune âge. Sa voix extraordinaire est digne des grandes divas noire-américaines. C’est toujours assez impressionnant de l’entendre lorsque l’on voit son physique frêle. Sa musique évoque le jazz, la soul et le blues. À la base Amy est quelqu’un d’assez timide et sensible, le fait d’avoir rencontré le succès très rapidement et d’être très médiatisé l’a fragilisé. Elle a une personnalité encline aux addictions. Elle boit beaucoup et se drogue. Petit à petit elle présente physiquement tous les signes d’autodestruction et d’automutilation. Elle est en mauvaise santé. C’est triste à voir, car elle vit en plus dans une époque où tout est relayé dans le monde entier.

Sa mort

Amy Winehouse, est retrouvée morte dans son appartement de Londres à la suite d’une surconsommation d’alcool. La dose était 5 fois supérieure à la normale. Elle venait pourtant de sortir d’une cure de désintoxication.

Alors que dire à la lecture de tous ces destins brisés ?

Le club des 27 est-il une légende ? La malédiction, existe-t-elle ou est-ce seulement un moyen d’alimenter les fantasmes des fans ? Tout ce que l’on peut dire, c’est que certains se sont amusés à faire des statistiques et qu’il n’y a aucun pic de mortalité à 27 ans chez les artistes. On pourrait faire également un article sur tous ceux qui ont flirté avec le club des 27 et ont bien failli faire partie de cette fameuse liste (Otis Redding, Alan Wilson, Robert Johnson, Tupac…Et bien d’autres encore).

Et j’ai envie de terminer par cette phrase de Jim Morrison : “l’avenir est incertain et la fin est toujours proche”.

Par Laure Techer-Grue,

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Laure, 45 ans et Varoise depuis toujours. Diplômée de Lettres Modernes, j’ai été longtemps assistante commerciale. Très curieuse, avec une soif d’apprendre intarissable, j’aime lire, écrire et le pouvoir des mots me fascine. Je suis aujourd’hui rédactrice web et ce métier me permet de me reconnecter à mes envies et mes passions.

2 Commentaires

  1. Brigitte Lavallette Répondre

    Que de destins brisés dont l’histoire débute dès l’enfance,tellement triste,bravo pour votre article

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