La journée internationale des droits des femmes est célébrée dans le monde entier le 8 mars. Elle est le symbole d’un monde évolutif mais inégalitaire, où les femmes, et non la femme, permet de libérer la parole sur la place qu’elles occupent. Souvent mises à l’écart, les actions visibilisent les femmes à travers des manifestations et une sensibilisation dans nos sociétés patriarcales. Cette journée est l’occasion de ne pas oublier d’où nous venons et surtout de définir où nous allons.
La journée internationale des droits des femmes fait souvent polémique, tant elle est parfois incomprise ou détournée pour en faire une journée pour la femme. D’ailleurs, l’association Pépites Sexistes nous sensibilise au marketing flemmard de certaines marques, dont certaines “pépites” sont présentes lors de cette journée. Alors, il est temps de comprendre quelles sont les origines du 8 mars, qui sont les femmes qui ont manifesté pour nos droits, quels sont les objectifs de cette journée. Car il est question de la condition des femmes dans notre société, d’égalité, de politique, d’économie et non de soin et de beauté. Alors découvrez les 5 choses à savoir sur la journée internationale des droits des femmes.
1. L’origine de la journée Internationale des droits des femmes
Cette histoire commence aux Etats-Unis, à partir de 1909. Les femmes socialistes décident de créer la “Journée nationale des femmes” afin de célébrer l’égalité des droits civiques. Cependant, elle prend un tournant différent en août 1910 lors de la deuxième conférence internationale des femmes socialistes à Copenhague. En effet, l’allemande Clara Zetkin, journaliste et militante, fera voter le principe d’une journée internationale annuelle, mais sans date précise. Ainsi, le 19 mars 1911 se tenait la première édition de manifestations regroupant plusieurs pays tels que l’Autriche, l’Allemagne, le Danemark et la Suisse. Cette journée regroupa plus d’un million de manifestant.e.s pour les droits des femmes.
Cependant, c’est seulement en 1977 que l’Organisation des Nations Unies (ONU) officialise le 8 mars comme étant la journée internationale des droits des femmes.
Qu’en est-il en Russie ?
Tandis qu’en Russie, le 3 mars 1913, la “Journée internationale des ouvrières” est célébrée. Dès 1914, elle se décale au 8 mars lors d’une manifestation qui marquera le début de la révolution russe. Cependant, il faudra attendre 1921 pour que l’Union Soviétique officialise cette date.
2. Les objectifs du 8 mars
La journée internationale des droits des femmes est une journée d’actions et de sensibilisation pour la lutte des droits des femmes. Dans les années 70, des mouvements féministes ont profité de cette date, devenue symbolique, pour revendiquer l’égalité des droits politiques et sociaux. Les thématiques telles que la légalisation de l’avortement ou l’égalité au travail font également parties des combats du 8 mars. Ainsi, à l’international, différentes actions s’organisent lors d’événements variés pour réfléchir et échanger sur l’égalité entre les genres.
De plus, cette journée permet de constater l’évolution de la condition des femmes à travers les années et réfléchir aux prochaines actions. Par ailleurs, elle se focalise sur ces femmes qui ont participé à la création, la vie sociale, politique et économique. De nombreuses femmes, dans une multitude de domaines, permettent de montrer l’exemple comme Marie Curie, Rosa Bonheur, George Sand, Rosa Parks, Simone Veil…
3. L’apparition officielle de la journée internationale des droits des femmes en France
De nombreuses manifestations ont eu lieu le 8 mars 1982 en France. Cependant, le discours du président de la République François Mitterrand et la réception à l’Elysée favorisent son apparition en France. La réception accueillait 450 femmes pour représenter les milieux socio-professionnels et les associations afin d’annoncer de nouvelles mesures concernant les droits des femmes.
Parmi ces nouvelles mesures, nous pouvons citer : le remboursement de l’avortement par la Sécurité sociales en septembre 1982 ; le lancement d’un projet de loi anti-sexiste ou la loi sur l’égalité de sexe devant l’emploi ; la suppresion de la notion de “chef de famille” ; la mise au point d’un système de récupération des pensions alimentaires ou encore l’instauration d’un quota de 30% de femmes aux élections municipales et régionales.
Suite à ces événements et avec le soutien d’Yvette Roudy, la ministre déléguée aux droits des femmes, la France reconnaît officiellement le 8 mars comme étant la Journée internationale des droits des femmes.
4. Le thème du 8 mars en 2023
L’ONU imagine des thèmes dès la création de « the International women’s day » en 1996. Le premier thème fut “ Celebrating the past, Planning for the Future » soit “Célébrer le passé, planifier le futur”. Ainsi, les discussions, les mobilisations et la sensibilisation suivent une seule et même direction.
L’année dernière, le thème était « L’égalité aujourd’hui pour un avenir durable». Tandis que pour cette année 2023, il s’agit « Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes ». L’occasion de mettre en avant la technologie dans notre société actuelle. Les avancées considérables que nous avons faites ces dernières années et qui ne cessent de continuer. C’est le cas récemment avec l’apparition de ChatGPT qui vient bousculer davantage nos habitudes technologiques. Notre société est connectée, nous sommes connectées, nos emplois sont connectés. Cependant, “37% des femmes n’utilisent pas internet”.
5. Quelques dates clés concernant les droits des femmes en France
La 5ème et dernière information à connaître sur cette journée symbolique sont les dates clés synonyme de l’avancement des droits des femmes dans notre société française. Il ne faut pas oublier tout le chemin parcouru et que rien n’est dû.
Avant 1980
Le 21 avril 1944 : Droit de vote des femmes.
Le 27 octobre 1946 : l’égalité entre les hommes et les femmes est inscrite dans le Préambule de la constitution.
13 juillet 1965 : Loi du 13 juillet offre la possibilité aux femmes d’exercer une profession et d’ouvrir un compte en banque sans l’accord de leur mari.
19 décembre 1967 : Loi Neuwirth. Proposition de loi pour autoriser la contraception puisque la pilule contraception était interdite. Elle est adoptée à l’Assemblée Nationale le 19 décembre 1967.
17 janvier 1975 : Loi Veil. Simone Veil parvient à faire voter un texte de loi pour légaliser l’IVG (Interruption volontaire de grossesse).
11 juillet 1975 : La loi portant réforme du divorce autorise le divorce par consentement mutuel.
Après 1980
20 janvier 1982 : Le Conseil des ministres adopte la proposition de Yvette Roudy de faire du 8 mars 1982 une journée pour les droits des femmes.
8 mars 1982 : Première journée nationale des droits des femmes.
23 mars 2006 : La loi du 23 mars 2006 concernant l’égalité salariale entre les femmes et les hommes renforce les droits des femmes afin de supprimer les écarts de rémunération et lutte contre les discriminations au travail.
6 août 2012 : La loi redéfinit le harcèlement sexuel, renforce les sanctions et déploie de fortes mesures de prévention contre le harcèlement dans le monde professionnel.
2 août 2021 : cette loi étend la PMA (Procréation médicalement assistée) aux couples de femmes et aux femmes célibataires.
7 octobre 2022 : Une proposition de loi visant à inscrire le droit à l’IVG dans la Constitution est déposée à l’Assemblée nationale.
Rien n’est acquis, ni nos droits, ni nos corps
Rien n’est acquis, ni nos droits, ni nos corps. Nous avons pu le constater en cette année 2022, où le droit à l’avortement a été retiré dans de nombreux pays comme les Etats-Unis, la Pologne, la Hongrie. C’est d’ailleurs pour cette raison, qu’en France, une proposition de loi constitutionnelle vise “à protéger et à garantir le droit fondamental d’interruption volontaire de grossesse”. La journée internationale des droits des femmes est primordiale, essentielle, symbolique. Elle questionne notre société patriarcale, pousse aux actions et à la sensibilisation : des hommes ; des femmes ; des enfants pour que les mentalités, et nos droits, puissent continuer d’évoluer, et non régresser.
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Par Celia Chabaudie ,
