« Vous ne devez jamais avoir peur de ce que vous faites quand vous faites ce qui est juste » Rosa Parks
Profil de Rosa Parks
Nom : Rosa Louise McCauley Parks
Date et lieu de naissance : 4 février 1913 à Tuskegee (Alabama)
Date et lieu de décès : 4 octobre 2005 à Détroit (Michigan)
Activité : Militante pour les droits civiques
Formation
Rosa Parks naît en 1913 dans un village d’Alabama. Ses parents, charpentier et institutrice, l’envoient à la Montgomery Industrial School for Girls, fondée par des familles blanches du Nord pour les enfants noirs, à Montgomery. La ségrégation, notamment dans les états du sud des Etats-Unis est très présente. Rosa se souviendra toute sa vie de l’image de son grand-père qui montait la garde la nuit, arme au poing, devant sa ferme pour se défendre contre les actions violentes du Ku Klux Klan (société secrète terroriste suprémaciste blanche). Le KKK incendie d’ailleurs à deux reprises son école. Elle commence ensuite ses études secondaires l’Alabama State Teachers College for Negroes mais ne les termine pas en raison de la maladie de sa mère et sa grand-mère.
Expériences
Un éveil militant
De 1930 à 1955, Rosa exerce plusieurs métiers mais principalement celui de couturière. En 1932, elle se marie avec Raymond Parks, un coiffeur, militant pour les droits civiques. Il fait partie de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP). Encouragée par son mari, elle reprend ses études et les termine, accédant ainsi à un niveau d’études, rarement atteint pour une femme noire à cette époque. Elle rejoint aussi la NAACP en 1943 et devient la secrétaire d’Edgar Nixon.
Un acte devenu un symbole
Le 1er décembre 1955, Rosa Parks rentre d’une journée de travail. Elle s’assoit dans le bus qui la ramène chez elle sur la première rangée du milieu à côté d’autres Noirs. Les lois du comté de Montgomery réservaient les premiers rangs aux Blancs et ceux du fond aux Noirs. Ces derniers pouvaient aussi prendre les places du milieu mais devaient céder leur place si un Blanc la demandait. C’est ce qui est arrivé ce jour précis à Rosa Parks quand le chauffeur en voyant la montée de plusieurs Blancs lui demande de leur laisser la place. Trois hommes obtempérent mais Rosa Parks refuse. « Les gens ont toujours cru que je n’avais pas cédé ma place parce que j’étais fatiguée. Ce n’est pas vrai. (…) J’étais surtout fatiguée de capituler. » Rosa Parks est arrêtée, jugée et inculpée de désordre public.
Un élément déclencheur
Ce n’était pas le premier acte de ce genre. Jackie Robinson, en 1944, le premier joueur de la ligue professionnelle de base-ball refusait de rester dans la partie du bus réservée aux Noirs. Ou encore à Montgomery même, la jeune Claudette Colvin, avait elle aussi refusé de laisser sa place à un Blanc en mars 1955. Mais c’est l’acte d’une dame anonyme de 42 ans, jugée responsable, qui devient un symbole et qui déclenche une vague de protestations. Dès le lendemain de son emprisonnement, le pasteur de Montgomery, alors inconnu à cette époque, Martin Luther King dirige le boycott de la compagnie de bus. Ce boycott dure plus d’un an et met en péril la compagnie. Il s’arrête avec l’intervention de la Cour suprême des Etats-Unis statuant par l’arrêt Browder v. Gayle que la ségrégation dans les bus est anticonstitutionnelle.
Une icône des droits civiques
Suite à cet acte de résistance, Rosa Parks devient une icône pour le mouvement des droits civiques. Elle quitte Montgomery en 1957, lassée des attaques menées contre ses partisans, et s’installe à Detroit. Rosa y travaille comme couturière avant de rejoindre le représentant démocrate afro-américain du Michigan, John Conyers. Elle continue son engagement et participe à certaines marches. Une décennie plus tard, les lois ségrégationnistes sont abolies par le Civil Rights Act en 1964. Et le Voting Rights Acts permet le droit de vote en 1965. Pour son acte de résistance à Montgomery, Rosa Parks reçut de nombreuses récompenses : la Médaille Spingarn, la plus haute récompense du NAACP, la Médaille présidentielle de la Liberté en 1996 par l’exécutif américain ou encore la Médaille d’or du Congrès en 1999. Elle porte avec fierté son surnom de « mère du Mouvement des droits civiques » jusqu’à la fin de sa vie.
Compétences
Transmission *****
En 1987, Rosa Parks crée le Rosa and Raymond Parks Institute for Self Development. La transmission de son engagement aux jeunes générations est au cœur de son projet. Des visites en bus sont organisées afin que ces derniers découvrent les lieux symboliques du mouvement des droits civiques.
Influence ****
Le magazine Time a listé Rosa Parks comme l’une des vingt figures les plus importantes du XXe siècle en 1999.
Et après ?
A la mort de Rosa Parks, un hommage national lui est rendu dans la Rotonde du Capitole des Etats-Unis. Un privilège réservé d’habitude aux hommes politiques et aux soldats ! De l’annonce de son décès à son enterrement, les premières places des bus de Montgomery restèrent vacantes. Recouvertes d’une photographie de Rosa Parks entourée d’un ruban noir, on pouvait y lire : « La société des bus RTA rend hommage à la femme qui s’est tenue debout en restant assise.». Le geste si symbolique de la « mère des droits civiques » avait dépassé les frontières. De nombreux hommages furent rendus un peu partout dans le monde.
Pour découvrir encore plus d’articles inspirants, téléchargez l’application Cultur’easy sur Applestore ou Playstore.
Par Segolene Lhommee,
