Reine de France au destin funeste, Marie-Antoinette passionne autant qu’elle divise.

Longtemps considérée comme une belle écervelée agaçante, Marie-Antoinette rejetait effrontément les injonctions de son rang, désireuse d’échapper à ses fonctions. 

De l’Autriche à l’échafaud, à la découverte de cette reine, malgré elle.

Le 2 novembre 1755, l’Impératrice Marie Thérèse donne naissance à son quinzième enfant, Maria Antonia Josepha Johanna,à Vienne. Très jeune, la future reine de France est une enfant espiègle, charmeuse et farceuse.

Son père, François de Lorraine, lui transmet son goût pour les arts, la musique et la danse. En 1756, la France se rapproche de l’Autriche, son ennemi héréditaire. Afin de conforter cette alliance fragile, un mariage semble inévitable.

Quelques années plus tard, alors que Marie-Antoinette est âgée de quatorze ans, sa mère décide dans une ambition diplomatique, d’unir sa fille au dauphin de la couronne de France, Louis Auguste de Bourbon, futur Louis XVI. Elle quitte alors définitivement l’Autriche ainsi que sa famille pour s’installer à la Cour de France.

Le 16 mai 1770, Marie-Antoinette épouse le futur roi de France dans la Chapelle royale du Château de Versailles. Une cérémonie somptueuse qui se conclut en désastre. Alors qu’un feu d’artifice est tiré, une fusée tombe sur les pièces d’artifice prévues pour le bouquet final. Un important incendie se déclare, créant une véritable panique chez les invités qui, tentant de fuir, se piétinent les uns les autres.

Plusieurs morts sont alors à déplorer ainsi que des centaines de blessés. Les deux époux bouleversés et tous les deux âgés d’une quinzaine d’années n’hésitent pas à aider les victimes.

Un refus des conventions

Marie-Antoinette, Louis XVI et la famille royale
Marie-Antoinette, Louis XVI et la famille royale

A présent à la Cour de France, Marie-Antoinette ne se sent pas épanouie, subissant à la fois les railleries de ceux qui désapprouvent l’alliance franco-autrichienne et refusant de se plier aux injonctions de sa fonction.

L’hypocrisie de la cour l’agace et elle compte bien le faire comprendre. Elle refuse ainsi d’adresser la parole à la favorite Madame du Barry, ne cesse de fréquenter des courtisans et laisse libre cours à son tempérament de moqueuse. Un comportement que sa mère ne tolère pas lui implorant d’être modérée et de se plier à ses obligations.

Mais la future reine ne l’entend pas de cette oreille et refuse de restreindre ses plaisirs pour sa fonction. Le 10 mai 1774, à la mort de Louis XV, son époux accède au trône de France. Une catastrophe pour Marie-Antoinette, désormais reine qui considère qu’ils sont beaucoup trop jeunes pour régner.

Mais ce qui fragilise surtout la pérennité de la dynastie est l’absence d’héritier, la mariage n’ayant pas été consommé. Finalement, le couple royal accueille en 1778 leur premier enfant, Marie-Thérèse Charlotte de France.

Marie-Antoinette ne s’est cependant toujours pas assagie.

Elle profite de son nouveau statut pour donner libre cours à ses envies. Elle s’isole régulièrement avec une compagnie qu’elle choisit elle-même dans ses appartements privés, le petit Trianon et le Hameau.

Inédit pour une reine, elle se joint au public, assiste aux courses de chevaux, lance des modes extravagantes et dépense sans compter dans des diamants, à l’insu du roi, qui paie les dettes de son épouse sans piper mot et qui l’encourage dangereusement dans ses plaisirs, tant qu’elle ne vient pas s’immiscer dans la politique de la France.

Marie-Antoinette agit ainsi davantage comme une favorite qu’une reine, s’affairant à dilapider l’argent publics pour son bon plaisir et passant ses journées avec ses conquêtes masculines et féminines.

L’ennemie du peuple

Illustration, exposition "Marie-Antoinette, métamorphose d'une image" à la Conciergerie
Illustration, exposition « Marie-Antoinette, métamorphose d’une image » à la Conciergerie

Le comportement oisif et dépensier de la reine lui vaut une grande impopularité. Suite aux différentes crises qui traversent le pays et à la banqueroute du Royaume, Marie-Antoine est calomniée, considérée comme la  responsable des maux qui touchent le pays.

Pour une fois, elle assume ses responsabilités de souveraine et se présente au balcon de Versailles, à la foule, qui réclame sa mise à mort. Elle s’enferme alors au Palais des Tuileries.

Bouleversée par la situation, la mort de son fils, le dauphin Louis-Joseph, pendant les États généraux n’arrange rien. Elle se laisse séduire par l’idée d’une contre-révolution.  La tension monte et la Reine apprend que sa tête est mise à prix. Elle convainc donc son mari de quitter Versailles et de s’éloigner un peu de Paris.

Marie-Antoinette et Louis XVI sont arrêté à Varennes en 1791.

Au début de l’année 1793, la Convention vote à la majorité pour la mort du roi, qui est décapité le 21 janvier. Marie-Antoinette est mise en prison à la Conciergerie, haut lieu de détention pendant la Révolution Française et qui accueille aujourd’hui le palais de Justice.

Après une vaine tentative d’évasion, connue sous le nom du Complot de l’œillet, on l’accuse lors de son procès d’être responsable des maux des français mais aussi injustement d’inceste à l’égard de son fils. Un dossier vide mais qui lui vaut  tout de même d’être condamné à la guillotine.

Le 16 octobre 1793, elle monte sur l’échafaud Place de la Révolution et est guillotinée.

Marie-Antoinette sur l'échafaud
Marie-Antoinette sur l’échafaud

Le destin tragique de Marie-Antoinette et son refus du conformisme ont inspiré de nombreuses représentations cinématographiques, où de prestigieuses actrices lui ont prêté leurs traits telles que Diane Kruger ou encore Kirsten Dunst dans le film de Sofia Coppola.

Couverture de la Bande dessinée "Mémoires de Marie-Antoinette"
Couverture de la Bande dessinée « Mémoires de Marie-Antoinette »

Par Caroline Garnier,

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