Les dessins animés Disney ont jalonné la jeunesse de milliers d’enfants, distillant film après film leurs rythmes entêtant et leurs parfums merveilleux. Mais quelles empreintes ont laissé ces films sur les adultes qui ont grandi avec ?

« Et si c’est comme je l’ai rêvé, que se passera-t-il après ? / – Oh une chose passionnante… vous devrez trouver un nouveau rêve ! ». En cherchant à rassurer Raiponce, Flynn lui ouvre les portes d’un monde incroyable où il est possible de réaliser son rêve et d’en avoir de nouveaux. Les films Disney sont pour beaucoup d’enfants, nés avant les années 2 000, les premiers longs métrages auxquels ils ont eu accès. Simba, Peter Pan, Mulan, Pongo, Belle et les autres ont été leurs premiers héros et sources d’inspiration. Depuis des décennies les parents qui ont aimé les Disney les montrent à leurs enfants. Mais quelle est cette magie qui traverse les générations et donne aux Disney une place particulière dans la construction d’adulte de ceux qui les regardent ?

Disney, l’appel de l’aventure et la promesse d’un monde merveilleux

Tous les films Disney ont cette particularité d’embarquer leurs héros dans des aventures qu’ils n’ont pas toujours voulues mais qui se révèlent malgré tout fantastiques. C’est l’appel de l’aventure chanté par Belle dès le début du film : « je veux vivre autre chose que cette vie ! ». L’enfant plonge dans des univers peuplés de magie, de princes et princesses, de dragons et d’animaux qui parlent.

Film Disney : Peter Pan, les enfants partent pour le Pays imaginaire
Peter Pan, les enfants partent pour le Pays imaginaire

Ajoutez à cela les chansons qui font la force des Disney et qui font les beaux jours de concerts dédiés pour se replonger dans nos univers fantastiques préférés (avec ou sans enfants d’ailleurs). Ces airs entêtants que l’on n’oublie jamais et qui rythment l’évolution des héros tout au long de l’histoire.

Dans ces paysages merveilleux, les enfants rencontrent ainsi les premiers personnages auxquels ils vont s’identifier et qui seront des références communes pour un grand nombre d’entre eux.

Comme une envie d’incarner les héroïques personnages de Disney

Les enfants s’amusent à ressembler à leurs héros préférés. Ils se déguisent, jouent à Robin des Bois et au Capitaine Crochet. Ils veulent comme le Prince Philippe combattre une reine maléfique pour sauver la Belle aux bois dormant, comme les Aristochats devenir un « cats » ou comme Mulan s’engager pour épargner son père.

Mulan se battant
Mulan se battant

Ces premières identifications participent à construire l’enfant. Elles dessinent sa vision du monde et la place qu’il voudra y prendre. Très souvent d’ailleurs les personnages Disney grandissent au cours du film et apprennent de leurs erreurs. Dans Le Roi Lion, Simba désobéit à son père avant de retrouver « le droit chemin ». Raiponce transgresse les règles en sortant de sa tour pour aller réaliser son rêve. Elle doute, elle a peur, mais elle avance et elle n’est pas seule. Ces aventures initiatiques, toujours accompagnées d’humour et de musique sont pensées par les studios Disney comme des « modèles positifs » pour le futur adulte.

Les Disney ou comment apprendre les préceptes de bonne conduite

Les Disney peuvent alors être perçus comme des condensés de préceptes de bonnes conduites pour les enfants. Les héros veulent faire le bien et sauver leurs proches. Les valeurs de la famille, de l’amitié, de la parole donnée et de l’amour y sont prônées et influencent l’enfant. Rouky devenu chien de chasse se souviendra de son amitié avec Rox et ne le tuera pas. Pongo et Perdita ne se contenteront pas de sauver leurs enfants mais aussi les dizaines d’autres chiots dalmatiens orphelins.

Rox et Rouky, deux amis que tout devait opposer
Rox et Rouky, deux amis que tout devait opposer

Les Disney sont ainsi l’occasion pour l’enfant d’expérimenter des sentiments d’adulte face à des situations difficiles. La mort des parents dans Bambi, l’injustice dans La Belle et le Clochard, la jalousie dans Cendrillon, la trahison, le pardon et la rédemption dans Le Roi Lion, sont autant d’expériences qui touchent directement la sensibilité des plus jeunes.

Cendrillon après que ses sœurs ont déchiré sa robe pour l'empêcher d'aller au bal
Cendrillon après que ses sœurs ont déchiré sa robe pour l’empêcher d’aller au bal

Les Disney plus récents tendent quant à eux à être plus proches de la réalité des enfants. Dans Zootopie par exemple, l’intrigue nous plonge dans une grande ville hétéroclite ou grands prédateurs et petits mammifères tentent de cohabiter malgré les stéréotypes. L’héroïne Judy, une lapine, parviendra à devenir policière comme elle en rêve et à se faire respecter en déjouant une intrigue sur fond de haine « raciale ». Question décor nous sommes assez loin des châteaux enchantés !

Les dessins animés Disney retoqués pour leurs stéréotypes de genre

Le Prince Philippe et Aurore dans La Belle au Bois dormant
Le Prince Philippe et Aurore dans La Belle au Bois dormant

« Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants », c’est ainsi que finissaient les Disney de princesse jusqu’aux années quatre-vingt. On montrait à la petite fille que le « rêve absolu » était d’épouser le prince charmant, celui qui la protègerait toujours du mal et au petit garçon qu’il devait être courageux et téméraire pour se montrer digne et honorable.

Raiponce questionnant Flynn
Raiponce questionnant Flynn

Depuis ces rêves stéréotypés disparaissent des studios Disney et les personnages féminins ne se contentent plus d’être passives. Dans La Reine des Neiges, Kristoff tente de dissuader Anna d’épouser le prince Hans en avançant qu’elle le connaît à peine. Une façon humoristique de déconstruire tous les Disney précédents ; et Pocahontas… ne se marie même pas à la fin !

Les Disney, des films d’animation destinés autant aux enfants qu’aux adultes

Walt Disney a imaginé ses premiers films en s’inspirant de contes et ouvrages occidentaux qu’il a simplifiés à l’extrême pour les rendre universellement compréhensibles. Les histoires de Grimm, Perrault, Victor Hugo ont ainsi vu leur fin tragique et violente disparaitre au profit de happy end très romancés. Les films Disney peuvent ainsi être des portes d’entrée vers la littérature classique pour ceux qui en grandissant désirent découvrir la véritable histoire des héros de leur enfance.

Reste qu’en général, celles et ceux qui ont grandi avec les Disney continuent de les regarder et de découvrir les nouveaux. Il y a d’ailleurs plusieurs niveaux de langage dans les Disney et les revoir adultes est très intéressant : des sous-entendus érotiques et références historiques prennent alors tout leur sens.

Aujourd’hui les studios Disney tournent leurs classiques d’animation en films et donnent la parole aux « méchants » avec les films sur Maléfique ou Cruella d’enfer. Une façon de déstigmatiser le « mal » et de questionner le caractère parfois trop manichéen des dessins animés Disney ?

Pour ceux tombés dans les Disney étant petit, il y a fort à parier qu’ils continueront de les suivre tout au long de leur vie. Ces films sont porteurs de magie et de rêves à réaliser. Ils confrontent les enfants à tous l’éventail des sentiments humains, heureux et tristes, à travers des personnages de tous horizons historiques, géographiques, humains ou animaux. Chaque film est aussi le témoin de son époque avec ses questionnements sociaux et ses valeurs parfois obsolètes. Mais une chose est sûre : on a tous le droit de rêver !

Et vous, quel Disney a le plus marqué votre enfance ?

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Par  Marie Duris,

A la fois rêveuse et quelque peu hyperactive, j’aime chiner de nouvelles inspirations dans les expositions d’art et m’inviter chez les grands personnages de notre histoire. La culture nourrit mon imaginaire et me permet d’innover au quotidien au-delà du bitume parisien. Je vois toujours le verre à moitié plein !

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