Plusieurs centaines de kilomètres de galeries souterraines s’étendent sous la Ville Lumière. Difficilement praticables, interdites à la circulation, les catacombes de Paris abritent bien des secrets. Allumez vos lampes à acétylène, l’exploration commence dans les entrailles de la capitale. Rencontre en cataphilie !
Les catacombes, du grec κατκιροσ (« le royaume des morts »), vient du latin catacumbae (cumbere : reposer, cata tumbas : parmi les tombes). Le néologisme cataphile, a pour étymologie les mots κατα (« en bas ») et φἱλειν (suffixé en « celui qui aime »). Quand le cataphile est celui qui explore les chemins sous-terre, la cataphilie désigne la communauté dont il est membre. Rendez-vous à vingt mètres en-dessous de la surface du sol, en deçà des égouts.
L’histoire commence
Anciennes carrières de calcaire grossier et de gypse, les catacombes parisiennes ont été à l’origine de ses monuments et bâtiments. L’exploitation commence dès la période antique, lors de la construction de Lutèce. D’abord à ciel ouvert, les procédés d’extractions évoluent pour devenir souterrains lors du Moyen-Âge.
À la fin du XVIIIème siècle, plusieurs structures de la rue d’Enfer, ancienne avenue Denfert-Rochereau, s’effondrent. Un nouveau service voit, alors, le jour : l’Inspection des Carrières, dirigée par les autorités royales. Ses missions ? Étudier, cartographier et consolider : depuis, nous disposons de sources indispensables sur les nombreuses galeries existantes. C’est à cette époque, aussi, qu’une infime partie des carrières devient le plus grand ossuaire au monde. Jusqu’en 1814, six millions d’ossements gagneront les souterrains. C’est la naissance des catacombes de Paris.
Exploration sous la surface du sol
Pour descendre à l’intérieur de cet autre versant parisien, deux possibilités. La voie publique, et celle illégale. Les catacombes officielles de la ville, soit son ossuaire, attire un demi-million de visiteur.ice.s tous les ans. L’activité culturelle et touristique devient, en somme, de plus en plus attractive. La visite propose un parcours d’environ 1500 mètres, soit un pourcentage très réduit de la surface réelle des galeries.
En 1955, un arrêté préfectoral interdit l’accès aux anciennes carrières. Au-delà des visites classiques réalisées sous la place Denfert-Rochereau, s’étend un autre monde. Pour le découvrir, il faut d’abord trouver une entrée, souvent (presque) secrète. À soulever au pied de biche, la lourde plaque d’égout (a minima de 50kg). C’est là, que s’offre à vous les immenses réseaux souterrains des anciennes carrières de Paris.
Bienvenue en cataphilie
Les cataphiles bravent les interdits pour leur passion : l’exploration de ces lieux qu’iels connaissent souvent par cœur, et sa préservation. Car, loin des stéréotypes, la cataphilie n’est pas un univers obscur de débauche. Les soirées qui s’y déroulent et qui laissent des traces sont souvent organisées par un public occasionnel. Celui-là même qui risque souvent beaucoup, et ne respecte pas grand-chose.
Car, les multiples tunnels ne sont pas à la portée de tou.te.s. La vigilance est de mise. En dehors de l’amende encourue (60€), il est facile de se perdre ou de se blesser. Si l’ardeur de votre curiosité subsiste, faites appel, pour votre sécurité, à un.e initié.e qui saura vous guider. (Bien que l’on ne vous y encourage pas, préférez toujours la visite officielle)
La cataphilie est aujourd’hui inquiète des détériorations effectuées par l’humain
Aucune volonté de préservation n’a été émise par les politiques publiques. Le patrimoine disparaît par des vols de plaques de rue, des déchets jonchant les salles les plus connues. De sorte que des personnalités cataphiles comme Gaspard Duval, s’attache à réaliser un travail de mémoire. Et cela, en photographiant, aujourd’hui, ce qui ne sera peut-être plus demain.
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Article proposé par Charlotte Gabriel ,