On connaît tous ces sculptures de chien ou de tulipes qui ressemble à des ballons gonflés par le clown du coin à la fête foraine. Sauf que ce n’est pas de là qu’elles viennent, mais du cerveau et des mains de Jeff Koons, artiste plasticien. Aujourd’hui, il serait l’artiste vivant le plus cher du monde. Mais qui est-il vraiment ? Quelles études l’ont mené jusqu’ici ? CV de l’un des artistes les plus réputés de sa génération.

Profil de Jeff Koons

Jeff Koons

Nom : Jeffrey Koons

Surnom : Jeff

Date et lieu de naissance : 21 janvier 1955, à York, Pennsylvanie, États-Unis

Enfants : Shannon Rodgers, Ludwig Maximillian Koons, Sean Kyah Koons, Kurt Koons, Eric Koons, Scarlet Koons & Blake Koons

Fonction : Artiste plasticien,

Secteur d’activité : Art

Langue parlées : Anglais

Formation

Né à York, d’un père marchand de meuble et décorateur d’intérieur et d’une mère couturière, le jeune Jeffrey se passionne très rapidement pour la création artistique. Il découvre l’esthétique, les couleurs et leur association en travaillant aux côtés de son père. Il entame des études artistiques dans les années 70, d’abord au Maryland Institute College of Art à Baltimore, puis à l’Institut des Beaux-Arts de Chicago. C’est au milieu des années 80, que Jeff Koons va commencer à se faire un nom.

Son art s’inscrit dans l’héritage du pop art et est considéré comme la croisée des chemins entre les ready-mades de Marcel Duchamp et les objets du quotidien démesurés de Claes Oldenburg. Certains diront même un petit côté Walt Disney… Ce qui est sûr, c’est que l’univers de l’enfance et le kitsch sont sa marque de fabrique.

Koons est également un artiste atypique, tant dans son art que dans les « scandales » qu’il peut provoquer.

Anecdotes

Artiste très controversé, les anecdotes polémiques pourraient être nombreuses. En voici quelques-unes.

À l’âge de 9 ans, son père expose de vieux tableaux copiés et signés par son fils dans la vitrine de son magasin afin d’attirer les visiteurs.

Il ne réalise plus (vraiment) ses œuvres lui-même

À l’image d’Andy Warhol, Jeff Koons a créé un studio (ressemblant à une usine) dans un loft à SoHo, avec une trentaine d’assistants. Chacun d’entre eux étant affecté à un aspect différent de la production de son travail (un mode de fonctionnement similaire à « L’Usine » de Warhol). Aujourd’hui, son usine fait 1 500 m² et Koons « collabore » avec 90 à 120 assistants réguliers. Il a mis au point un système de couleurs par numéros afin que chaque assistant puisse exécuter ses œuvres comme si elles avaient été réalisées d’une seule main… Oserais-je dire de sa main ?

L’art du plagiat

Jeff Koons a été condamné à plusieurs reprises pour plagiat : en 1992 pour sa sculpture String of Puppies, en 1993 pour avoir représenté un personnage de Garfield, etc… Mais celle ayant peut-être le plus de retentissement en France, est celle qui mêle l’enseigne Naf Naf. En 2018, l’entreprise l’accuse d’avoir plagié une de leur publicité avec son œuvre  Fait d’hiver. En février 2021, Koons est définitivement condamné pour contrefaçon par la Cour d’appel de Paris. Qui lui dénie par ailleurs, le droit de se prévaloir de l’exception de parodie, son œuvre ne constituant pas explicitement une manifestation de raillerie ou d’humour.

Fait d’hiver de Naf Naf à droite et l’œuvre de Koons à gauche, cc Franceinfo
Fait d’hiver de Naf Naf à droite et l’œuvre de Koons à gauche, cc Franceinfo

Expériences

D’artiste inconnu à superstar multimillionnaire

À ces débuts, Jeff Koons ne roulait pas sur l’or. Pendant ses études, il travaille comme responsable de guichet des abonnements au MoMA et vend des fonds de placement pour financer son train de vie. Parallèlement, l’artiste tente des expériences artistiques, créant ainsi sa première œuvre : The New. Il commence alors à être repéré par le milieu artistique new-yorkais. Ses débuts sont pourtant difficiles.

À court d’argent, il retourne chez ses parents en Floride et travaille comme démarcheur politique. Revenant à New-York en 1985, il présente sa série Equilibrium. Malin, il devient courtier en matières premières à Wall Street afin de financer sa production artistique. Des qualités qui lui viennent sûrement dès son plus jeune âge où, il fait du porte-à-porte avec son père pour vendre des rubans, dentelles et autres accessoires et vend du Coca-Cola sur un parcours de golf.

Roi de la provocation

Ici pas question de parler des polémiques d’appropriation culturelle et de plagiat, mais bien de son côté sulfureux. Marié à une actrice pornographique dans les années 90, ils réalisent ensemble des œuvres provocantes. D’autres de ses œuvres sont sujettes à provocation, comme son exposition en 2008 dans les salons et jardins du Château de Versailles, ou encore, le Bouquet de tulipes offert par Koons en hommage des attentats de Paris (quelle classe celui-là !), qui n’avaient – selon certains – pas l’apparence de tulipes, mais plutôt de mini-saucisse.

Jeff in the Position of Adam, 1990 cc Jeff Koons
Jeff in the Position of Adam, 1990 cc Jeff Koons

Compétences

Un débrouillard hors-pair ****

D’artiste sans un sou à multimillionnaire, Jeffrey Koons a dû se débrouiller pour financer son train de vie et son art. Une expérience brillamment réussie, bien que son talent y soit pour quelque chose.

Un homme engagé **

Qu’il s’agisse de politique ou de social, Jeff Koons a à cœur d’œuvrer dans « le bon sens ». Peu de temps après son divorce en 1994, il s’est engagé auprès du Centre International pour les enfants disparus et exploités et a permis la création du Koons Family Institute of International Law and Policy (ICMEC). Côté politique, il fait un don de 50 000$ à un comité d’action politique (Correct the Record) qui soutenait la campagne présidentielle d’Hillary Clinton en 2016.

Artiste plasticien *****

Pour en arriver là aujourd’hui, il est indéniable que Jeff Koons a su démontrer ses talents pour la sculpture et l’esthétisme.

Ses œuvres les plus connues

Rabbit, 1986

Michael Jackson and Bubbles, 1988

Puppy, 1992

Balloon Dog, 1994

Hulk, 2004

Seated Ballerina, 2017

Et après ?

Récemment, Jeff nous a fait part de son ambition d’envoyer ses œuvres sur la Lune. La Pace Gallery, qui représente l’artiste a fait cette annonce en mars 2022. Le projet appelé « Moon Phases » consiste à envoyer une série d’œuvres physiques sur l’astre de la nuit, via une fusée lancée depuis le Kennedy Space Center. Et pour rester dans l’air du temps, le plasticien a également décidé de vendre ces œuvres sous forme de NFT. Point positif ? Les recettes des ventes seront reversées à Médecins sans frontières.

Dans un avenir proche, nous découvrirons probablement de nouvelles œuvres signées Jeff Koons. Bien que comme il ne confectionne plus ses œuvres, certains peuvent le railler et ne plus le considérer comme un artiste plasticien. Mais qu’on le veuille ou non, Jeff Koons reste l’artiste le plus célèbre au monde.

Pour découvrir encore plus d’articles inspirants, téléchargez l’application Cultur’easy sur Applestore ou Playstore.

Article concocté par Clara Lefevre-Manond,

Née à Lille, passée par les Deux-Sèvres, Clara est revenue dans la capitale des Flandres pour ses études. Danseuse classique, elle a aussi fait du tennis. Sportive, elle ne laisse pas un challenge lui saper le moral. Souriante et généreuse, voilà comment la qualifier. Mais attention, sous ses yeux bleus, se cache un sacré caractère : qui s’y frotte s’y pique !

Commenter cet article


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.