Le 11 juin 1982, le film E.T l’extraterrestre de Steven Spielberg, sort aux États-Unis. Plus de 40 ans après, ce chef-d’œuvre émeut toujours autant les petits comme les grands.
Film culte des années 1980, E.T l’extraterrestre est l’une des œuvres les plus abouties de Steven Spielberg. En imaginant une histoire d’amitié entre un petit garçon solitaire et une créature singulière d’une autre planète, Spielberg a créé un phénomène mondial. Ce qui est d’ailleurs en rupture avec l’image traditionnelle des méchants aliens. Grâce à des effets spéciaux exceptionnels, le film devient une référence de science-fiction. Retour sur ce long-métrage devenu un classique intergénérationnel.
E.T, le plus sympathique des extraterrestres
Tout le monde connaît l’histoire de ce petit alien abandonné sur Terre. Lui qui se lie d’amitié avec Elliot, un petit garçon. Celui-ci recueille la créature, alors cachée dans la cabane à outils de sa maison de la banlieue de Los Angeles et met au courant son frère et sa sœur. Les enfants entreprennent diverses actions pour l’aider à retrouver ses congénères, tout en le dissimulant au gouvernement américain à sa recherche…
Ce film culte innove en matière de science-fiction. À une époque où les extraterrestres n’avaient rien d’attachant dans le septième art, Spielberg prend le contre-pied et fait d’E.T un compagnon mignon. L’étrange visiteur venu de l’espace tisse une forte amitié avec Elliott. Il est sensible, maladroit et très expressif. Le cinéaste invite le spectateur à partager l’empathie et l’innocence de cet être qui n’est, au final, pas si différent de nous.
Le personnage d’E.T introduit une nouvelle forme de vie extraterrestre. Il est à contre-courant des effrayants envahisseurs que représentent les aliens dans les films de l’époque. D’ailleurs, E.T était, à l’origine, pensé pour être une suite horrifique de Rencontres d’un 3e type, avant de changer de direction et de devenir une œuvre familiale.
En somme, on peut dire qu’E.T l’extraterrestre est un merveilleux essai sur la tolérance et l’altérité.
La naissance d’E.T à l’écran
Pour créer le petit alien, Spielberg s’inspire de ses propres souvenirs d’enfance et notamment de son ami imaginaire. Ce qu’il souhaite avant tout, c’est qu’E.T incarne l’innocence. Mais comment faire pour réaliser un extraterrestre amical, qui n’effraie pas le jeune public ?
Dans les années 80, les effets spéciaux n’étaient pas ce qu’ils sont aujourd’hui. Les images de synthèse et autres technologies n’existaient pas. Il fallait donc faire appel à des spécialistes des effets spéciaux. C’est ce que Steven Spielberg fait en confiant le projet à Carlo Rambaldi, connu pour avoir créé le King Kong en 1976 et l’Alien de Ridley Scott en 1979. Celui-ci va imaginer le visage amical de l’extraterrestre à partir d’une image d’Albert Einstein que Spielberg lui montre et de son chat himalayen Kika. Il dessine les plans mécaniques détaillés et fabrique une maquette, tout de suite validés par Spielberg. C’est ainsi que commence la construction en taille originale du robot E.T.
Quatre E.T nécessaires au tournage
Pour donner vie à E.T, sur le plateau de tournage et à l’écran, trois animatroniques sont créées, c’est-à-dire des marionnettes robotisées et maniées à distance.
Doté d’une armature en aluminium, de câbles et de grands yeux bleus, les marionnettes d’E.T sont des bijoux uniques d’ingénierie. Elles sont composées de 85 articulations mécaniques servant à faire bouger le nez, les yeux, les paupières, le cou, les bras. Sur le tournage, elles ont nécessité une douzaine de personnes pour les animer et garantir une parfaite synchronisation des mouvements.
Mais ce n’est pas tout. Pour le besoin de certaines scènes, un costume de plus de 20 kilos a aussi été réalisé. Celui-ci était porté par un acteur de petite taille, Pat Dilon.
Ces effets spéciaux sont précurseurs pour l’époque et donnent véritablement vie à cette créature venue d’un autre monde. Comme l’explique Spielberg « Nous le considérons tous comme un organisme vivant qui respire, c’est une vraie créature, je pense que pour moi, d’après mon expérience, il est la huitième merveille du monde du cinéma ».
Des récompenses élogieuses
En sortant E.T, Spielberg révolutionne le cinéma de divertissement en réalisant un blockbuster pour enfant. Le film a tout pour plaire aux petits comme aux plus grands. On y trouve de l’humour, de l’émotion et plein d’effets spéciaux. Dès sa sortie, le long-métrage connaît un succès immédiat et est salué par la critique.
Il dépasse Star Wars épisode IV et explose le box-office, dont il sera à la tête pendant 11 ans. E.T l’extraterrestre devient le film le plus rentable de tous les temps, avec 793 millions de dollars de bénéfice (pour 10,5 millions de dollars d’investissement), jusqu’à la sortie de Jurassic Park en 1993.
En 1983, le film est nommé dans 9 catégories aux Oscars et en remporte 4 :
- l’Oscar des meilleurs effets spéciaux,
- l’Oscar de la meilleure musique originale,
- l’Oscar du meilleur son,
- l’Oscar du meilleur mixage.
La même année, le chef-d’œuvre de Spielberg reçoit plus de 30 récompenses à l’international, dont le Golden globe du meilleur film dramatique.
Le triomphe du film est tel qu’il ressort deux fois en salles, en 1985 et en 2002, dans une version remastérisée.
L’héritage E.T
Ce chef-d’œuvre cinématographique a marqué Hollywood et toute une génération. Il a contribué à inspirer plusieurs œuvres de sci-fi, dont la série à succès Stranger Things produite par Netflix.
Également, le petit alien aux grands yeux bleus a participé à légitimer la pop culture et a envahi les magasins avec des produits dérivés de toutes les sortes : poupées, livres, t-shirts, jeux vidéo. On peut même le retrouver dans une attraction dédiée au parc Universal Studios d’Orlando en Floride.
Par ailleurs, la célèbre scène d’E.T et d’Elliott à vélo dans les airs deviendra, quelques années plus tard, le logo de la société de production du réalisateur, Amblin Entertainment. Même si E.T a réussi à repartir dans l’espace, il reste bien « toujours là », dans la mémoire et le cœur du public.
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Par Margaux Simonnet ,