Le 25 juillet 1788 est une date à marquer d’une pierre blanche pour l’histoire de la musique. Wolfgang Amadeus Mozart achève l’œuvre dont nous connaissons tous les premières notes : sa Symphonie n°40.
Une œuvre dont chaque note est de l’or pur, chaque partie un trésor
C’est ainsi que le compositeur allemand Robert Schumann décrit dans Écrits sur la musique et les musiciens la Symphonie n°40 de Mozart. Âgé de 32 ans lors de sa composition, Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) n’en est pas à son coup d’essai en la matière. Son été 1788 est cependant particulièrement prolifique, puisqu’il achève en deux mois trois symphonies. On revient ensemble sur sa Symphonie n°40, mais aussi la vie de celui qu’on désigne souvent comme l’enfant prodige de la musique.
Enfance et jeunesse bercées par la musique
Né à Salzbourg (Autriche) le 27 janvier 1756, il est le fils du compositeur et violoniste Leopold Mozart. Il grandit donc dans un environnement familial très marqué par la musique. Son père lui apprend très tôt le violon, mais Mozart joue également du clavecin dès l’âge de 4 ans. Sa sœur aînée Maria Anna pratique elle aussi le clavecin et le piano.
Véritable prodige de la musique, dès ses 5 ans, Mozart improvise déjà des menuets. À 6 ans, sa sœur et lui se produisent devant le Prince-Électeur de Bavière, puis devant l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche. Entre 1763 et 1766, les deux enfants Mozart voyagent et jouent dans les grandes villes européennes. En 1769, il voyage en Italie avec son père et répond à des commandes de symphonies à Milan. Plus tard, il retourne en Autriche et est nommé organiste de la cour et de la cathédrale de Salzbourg en 1779.
Un compositeur indépendant
Si l’on considère aujourd’hui Mozart comme un génie, c’est parce qu’il a fait le choix de l’indépendance. Au XVIIIe siècle, les compositeurs et musiciens dépendent beaucoup des pouvoirs politiques et religieux, qui leur permettent une rémunération stable. Toutefois, cette situation est parfois pesante pour les compositeurs, dont les œuvres sont soumises au contrôle de leurs employeurs. En tant qu’organiste de la cour, Mozart doit donc conformer ses compositions aux désirs du prince-archevêque de Salzbourg.
Lassé par ce statut qui ne lui permet pas de laisser libre cours à son inspiration, Mozart quitte Salzbourg en 1781. Il s’installe à Vienne, où il devient un compositeur indépendant, répondant librement aux commandes qu’il souhaite. Cette liberté lui permet de s’exprimer pleinement dans ses œuvres.
En 1787, Joseph II, empereur du Saint-Empire, nomme Mozart musicien de la chambre impériale et royale. Wolfgang Amadeus Mozart meurt à Vienne le 5 décembre 1791, à seulement 35 ans.
Une œuvre prolifique
Mozart a composé plus de 800 œuvres, dans des genres variés. On lui connaît une quarantaine de symphonies et une vingtaine d’opéras, dont les emblématiques La Flûte enchantée et Don Giovanni. Il signe aussi une trentaine de concertos, principalement pour piano et orchestre, mais aussi pour clarinettes ou flûtes. Enfin, Mozart est à l’origine de sonates pour piano, de quatuors à cordes, de sérénades et d’œuvres de musique sacrée.
Le genre de la symphonie est très apprécié dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Nombreux sont les compositeurs qui s’y consacrent. À l’été 1788, Mozart compose pas moins de trois nouvelles symphonies entre juin et août. Sa Symphonie n°39 en mi bémol majeur est achevée le 26 juin 1788, suivie le 25 juillet par la Symphonie n°40 en sol mineur. À peine plus de deux semaines après, le 10 août 1788, il termine la Symphonie n°41 en ut majeur, dite Jupiter.
La Symphonie n°40 en sol mineur
Une symphonie se découpe en trois ou quatre parties, appelées des mouvements. Ces mouvements se distinguent facilement les uns des autres. Si le premier mouvement est rapide (dit allegro), le deuxième est plus lent. Il est suivi d’un menuet, un mouvement modéré. Le dernier mouvement est à nouveau rapide.
La Symphonie n°40 respecte ce découpage en trois mouvements : un premier mouvement rapide, puis un menuet, et enfin un mouvement rapide. Sa tonalité en sol mineur lui confère une atmosphère tragique, voire funèbre, et un sentiment de fragilité. Certains évoquent la mort prématurée de sa fille Theresia Maria Anna le 29 juin 1788 comme raison possible de ce choix.
En 1791, Mozart modifie sa partition, en y ajoutant des clarinettes. Ce remaniement est inédit pour l’époque, puisqu’avant Beethoven (1770-1827), les clarinettes n’étaient pas intégrées dans les symphonies.
Postérité de la Symphonie n°40
La Symphonie n°40 est aujourd’hui l’œuvre de Mozart la plus célèbre et la plus jouée. Elle est emblématique de la musique classique. Ce statut lui vaut d’être fréquemment reprise et réinterprétée par des artistes de tous horizons. En 1971, le compositeur et pianiste argentin Waldo de Los Ríos propose son arrangement avec guitare électrique et batterie.
Sur sa chanson « Les Spécialistes » (1985), Léo Ferré emprunte un extrait de la Symphonie n°40. L’album Les Loubards a d’ailleurs été enregistré avec un orchestre symphonique à Milan, où Mozart a séjourné un certain temps. En 2022, -M- reprend l’air du même passage de la Symphonie n°40 pour le refrain de sa chanson « Fellini ». On la retrouve également dans des films. C’est par exemple le cas dans une scène de Le Grand Blond avec une chaussure noire (1972), réalisé par Yves Robert.
Mozart, aujourd’hui
Au-delà de sa Symphonie n°40, l’héritage de Mozart est perceptible un peu partout. On rencontre ses œuvres dans de nombreux films, comme son Concerto pour clarinette dans le merveilleux Out of Africa de Sydney Pollack (1985). Des films plus ou moins biographiques sont inspirés par la vie de Mozart. Citons notamment Aimé des dieux de Basil Dean (1936) ou encore Amadeus de Miloš Forman (1984), devenu un grand classique.
Vous vous souvenez certainement aussi de la comédie musicale qui a emballé la France entre 2009 et 2011 : Mozart, l’Opéra Rock ! Mise en scène par Olivier Dahan, elle retrace la vie de Mozart, en alternant des œuvres du compositeur et des chansons pop-rock. Le spectacle connaît un grand succès et parcourt pendant deux ans la France, la Belgique et la Suisse.
Idée visite : devenue un musée, la maison natale de Mozart (Salzbourg) est l’une des institutions les plus visitées en Autriche. À voir absolument si vous souhaitez en apprendre davantage sur la vie de ce génie de la musique !
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Article concocté par Noémie Wavrer ,