Vous connaissez probablement la pierre philosophale si vous êtes fan d’Harry Potter ou de Fullmetal Achmimist. Objectif suprême de l’alchimie, partez à la découverte de ce mystérieux élixir de longue vie.

Les premiers écrits découverts sur la pierre philosophale datent de 300 après J.-C.

REPRODUCTION EXACTE ( AVEC LES TACHES ET LES DEMI-TEINTES) DU FRONTISPICE D’UN VIEUX LIVRE D’ALCHIMIE (Procédé de la Maison Poirel, 38, rue de la Tour-d’Auvergne, à Paris)
REPRODUCTION EXACTE ( AVEC LES TACHES ET LES DEMI-TEINTES) DU FRONTISPICE D’UN VIEUX LIVRE D’ALCHIMIE (Procédé de la Maison Poirel, 38, rue de la Tour-d’Auvergne, à Paris)

A partir du Moyen-Âge, les arabes propagent le mythe de la pierre, en arabe « Al-Kimiya », à travers l’Europe. Selon la légende, cette pierre posséderait des propriétés extraordinaires. Elle serait un remède à toutes les maladies, prolongerait la vie humaine et transformerait les métaux vils en pierres précieuses ou en or. Durant plusieurs siècles, et notamment à la renaissance, les alchimistes tenteront de percer sans succès le mystère de la pierre philosophale.

A partir du XVIIIème siècle, les avancées de la chimie moderne classent l’alchimie au rang de pratique obscure et moyenâgeuse. Le mythe de la pierre philosophale continue néanmoins de susciter l’imagination et a donné naissance aux histoires les plus rocambolesques.

Un processus de fabrication complexe

La recette de fabrication de la pierre philosophale reste ténébreuse. Selon les écrits, la première étape consiste à trouver une matière première dans les profondeurs de la terre. Cette matière doit ensuite être dissoute en eau. L’eau superflue est évacuée par volatilisation pour former une matière visqueuse. Enfin, après avoir séparé les éléments les plus subtiles, les « esprits purs » doivent s’unifier et former la pierre.

Au cours des différentes transformations, la couleur de la matière évolue. La couleur noire représente la calcination, le blanc le lessivage, et le rouge l’incandescence. Ces opérations aboutissent au Grand Œuvre, c’est-à-dire l’obtention de la pierre rouge, soit la pierre philosophale. Certains alchimistes comme Nicolas Flamel ou Cagliostro prétendent avoir atteint cette étape finale mais aucune preuve ne peut le démontrer.

Quand Newton joue aux apprentis alchimistes

« Preparation of Mercury for the Stone », Source : https://www.chemistryworld.com
« Preparation of Mercury for the Stone », Source : https://www.chemistryworld.com

Newton a sans aucun doute eu une influence majeure sur la science. Nous lui devons notamment la théorie des lois de physique, la loi universelle de la gravitation ou encore le télescope à réflexion. Mais le scientifique est beaucoup moins connu pour sa fascination pour l’alchimie. En effet, Newton a étudié pendant des années la méthode de transformation du plomb en or. La Chemical Heritage Foundation a récemment dévoilé un manuscrit signé de se main qui révèle une recette pour obtenir une substance qu’il appelle « mercure philosophique ».

Il s’agirait de l’un des principaux ingrédients pour la fabrication d’une pierre philosophale. Ses recherches sur l’alchimie ont néanmoins été volontairement cachées au public par ses héritiers afin de ne pas décrédibiliser son œuvre scientifique. Si Newton n’a probablement jamais réussi à créer la pierre, son travail a apporté de nombreuses contributions à la science moderne.

L’alchimie, source d’inspiration pour la science

L'alchimiste, Cornelis Pietersz Bega, 663. Source : Wikimédia Commons
L’alchimiste, Cornelis Pietersz Bega, 663. Source : Wikimédia Commons

L’approche des alchimistes était tout à fait différente de la méthode expérimentale moderne. Aujourd’hui, celle-ci consiste à poser une hypothèse et mener une expérience pour la valider si elle correspond aux prévisions. En revanche, les alchimistes partaient d’un principe irréfutable et tentaient d’arriver à leur fin par des expériences multiples. S’ils échouaient, ils rejetaient l’expérience (et pas le principe initial) et essayaient de nouveau. C’est ainsi qu’au cours de leurs expériences laborieuses pour atteindre le « Grand œuvre », les alchimistes ont fait des découvertes surprenantes.

Par exemple, certains éléments chimiques jusqu’alors inconnus ont été par hasard révélés. C’est le cas du bismuth, de l’arsenic, du minium, de l’éther, ou de l’antimoine. Certains procédés techniques ont aussi été inventés à cet effet, comme le bain-marie, la distillation, la métallurgie, ou la cristallisation… L’alchimie a ainsi permis de grandes avancées offrant aux futurs scientifiques une base pour mener leurs recherches.

La science a-t-elle résolu le mystère de la pierre philosophale ?

A la fin du XVIII ème siècle, Lavoisier expose sa théorie des corps simples et des corps composés. Cette découverte est le point de départ de la résolution du mystère de la transmutation des métaux. En effet, le plomb et l’or sont composés d’atomes. Le plomb contient 82 protons et 126 neutrons et l’or 79 protons et 118 neutrons. Pour changer le plomb en or, il faut donc retirer des protons et des neutrons au plomb. Pour cela, il est nécessaire de modifier la structure du noyau, ce qui demande une énergie considérable et très couteuse.

Le prix de revient de l’or fabriqué de cette manière est donc largement plus élevé que le prix du marché. Si cette méthode a été écartée rapidement, il n’empêche que les alchimistes doivent se retourner dans leur tombe !

Bien que la pierre philosophale n’ait probablement jamais existée…

…elle reste une source d’inspiration importante notamment dans la pop culture, mais aussi du point de vue de la philosophie. Dans un sens plus spirituel, l’évolution de la pierre brute à la philosophale est un symbole de développement personnel, le passage de l’homme commun à l’homme éveillé. A méditer…

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Par  Alisson Argoud,

Après des études en littérature, j’ai obtenu un master en urbanisme spécialisé dans la co-construction des espaces urbains avec les habitants. En parallèle j’ai développé des compétences dans divers domaines comme le graphisme, la rédaction, ou la communication en travaillant bénévolement dans diverses associations. Créative et ordonnée, je manie la plume et les mots avec plaisir.

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