Grand maître de l’empire des huns, Attila est le « fléau de dieu » pour les chrétiens. Il laisse dans ses traces un souvenir amer de destruction et de barbarie. Qui est ce grand chef au sens politique avisé et à la soif de pouvoir qui a tant fait trembler l’Europe ?

Le seul roi des huns ?

A l’origine, le peuple nomade des Huns vient des plaines situées à l’est de la Volga. Au fil des ans, il se déplace progressivement à l’Ouest, et étend son empire de la mer Caspienne jusqu’aux Alpes. A la mort de leur oncle Ruga, roi des Huns, Attila et son frère Bleda se partagent l’empire en dyarchie. Mais en 445, Bleda est assassiné par son frère qui accapare l’ensemble des pouvoirs. Le fantasme de puissance d’Attila le pousse à étendre la puissance du peuple huns sur les empires d’Orient et d’Occident. Dépeint comme sanguinaire et violent, le personnage fascine ses contemporains et donne naissance aux légendes les plus farfelues. 

Cultureasy – Sur les traces de Attila – Attila roi des Huns, Eugène Delacroix, 1847 - Source : Wikimédia Commons
Attila roi des Huns, Eugène Delacroix, 1847 – Source : Wikimédia Commons 

Le mystérieux personnage d’Attila

Qui est cet homme qui n’a régné que 20 ans et a tant fait parler de lui ? La description d’Attila est soumise à la subjectivité des différents témoignages à travers le temps. Pour les chrétiens, c’est le diable en personne. En Europe, les récits écrits par les chrétiens nourrissent une image négative d’Attila, dépeint comme un barbare cruel et sanguinaire. Dans les traditions scandinaves ou germaniques, il se décrit de manière beaucoup plus positive. Cependant, rares sont les témoignages de son vivant, ce qui a probablement nourri les différents mythes et légendes.

En 449, l’ambassadeur Priscus rencontre la cour des huns. Il laissera un récit saisissant : « Cet homme était venu au monde pour ébranler sa nation et faire trembler la terre ». L’historien Goth Jordanès nous livre quelques informations sur son physique, qu’il décrira comme petit, avec une large poitrine. Il devait probablement avoir les joues tailladées pour empêcher sa barbe de pousser. Le crâne aplati comme c’était de coutume chez les huns et des traits durs. Néanmoins, il laisse un souvenir terrifiant chez tous ceux qui l’ont côtoyé.

Stratégie du tribut

Une fois le pouvoir entre ses mains, Attila commence par mener des razzias violentes sur l’Empire d’Orient. Fin stratège, Attila demande des tributs à ses riches voisins d’Orient afin de les subordonner et assouvir son avidité. Il envahit ainsi régulièrement les territoires des balkans, situés au sud du Danube. En 447, suite au séisme qui détruit une partie de la muraille de Constantinople, Attila lance une offensive pour prendre la ville. L’empereur d’Orient, Théodose II lui remet un immense butin pour l’en empêcher. Attila lâche Constantinople, désormais plus intéressé par l’Empire d’Occident. 

Attaque de la Gaule du nord

En 451, Attila et ses hommes font trembler les piliers de l’Empire d’Occident. Après avoir franchi le Rhin en plein hiver, ils lancent une violente invasion sur la Gaule. Attila sème la terreur et engage des déplacements de masse de population. Après son passage à Cologne, à Metz, Reims ou Orléans, il ne reste que destruction et chaos. Les huns incendient les villes, prennent des otages, massacrent la population, amassent des butins. On raconte d’ailleurs que là où son cheval passait, l’herbe ne repoussait pas. Finalement, les huns doivent rebrousser chemin devant leur défaite à la bataille des champs catalauniques en Champagne face à l’armée romaine. Attila et ses hommes se replient.

Attila et les Huns, George-Antoine Rochegrosse, 1938 - Source : Wikimédia Commons
Attila et les Huns, George-Antoine Rochegrosse, 1938 – Source : Wikimédia Commons

La conquête de l’Italie

En 452, après sa défaite, Attila se lance dans la conquête de l’Italie du Nord. Après avoir franchi le Danube, son armée fonce sur l’actuelle Vénétie avec cap sur le sud. Les grandes villes telles que Padoue, Vérone, Milan, ou Pavie tombent les unes après les autres. Arrivé aux portes de Rome sans grande résistance, l’empereur romain Valentinien confie la négociation avec Attila au pape Léon 1er. Attila, dont l’armée est très faible suite aux maladies, accepte le traité qui lui lègue un butin généreux. Le danger hunnique se retire enfin de l’Europe pour ne plus jamais revenir.

Une fin tragique

Mort d’Attila, gravure sur bois, 1873 - Source : Wikimédia Commons
Mort d’Attila, gravure sur bois, 1873 – Source : Wikimédia Commons

La mort d’Attila est beaucoup moins glorieuse que son existence, et fait défaut à cet homme puissant et charismatique. En 453, lors de sa nuit de noce avec Ildiko, il s’étouffe en saignant du nez. Ses hommes le retrouve au petit matin, raide et recouvert de sang. Il est inhumé dans le plus grand secret dans un triple cercueil d’or dont personne encore aujourd’hui n’a retrouvé la trace. On dit que même les esclaves qui avaient creusé sa tombe ont été assassinés. Les huns ne survivent pas à la mort de leur chef tant redouté. Affaibli par la peste et par la succession houleuse entre les fils d’Attila, l’empire se disloque deux ans après sa mort.

Attila semble être l’un des ennemis les plus redoutable de l’empire romain d’Orient et d’Occident. Il aura réussi à marquer l’histoire et à bénéficier d’une grande postérité. La personnalité d’Attila continue de fasciner et d’inspirer les hommes.

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Par Alisson Argoud ,

Après des études en littérature, j’ai obtenu un master en urbanisme spécialisé dans la co-construction des espaces urbains avec les habitants. En parallèle j’ai développé des compétences dans divers domaines comme le graphisme, la rédaction, ou la communication en travaillant bénévolement dans diverses associations. Créative et ordonnée, je manie la plume et les mots avec plaisir.

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