Louis XIV ou l’absolutisme royal à son apogée. Le règne du roi-soleil voit la mise en place du pouvoir à Versailles dès 1682. C’est parti pour la découverte de Versailles, le “roi-soleil” et la société de cour.

Louis XIV, “L’État c’est moi”

Louis XIV en 1648 (Wiki Commons/TYLWYTH ELDAR)
Louis XIV en 1648 (Wiki Commons/TYLWYTH ELDAR)

Le jeune Louis XIV voit le jour en 1638 au château Neuf de Saint-Germain-en-Laye (résidence royale de 1659 à 1680). À la mort de Louis XIII en 1643, le jeune Louis devient roi. Âgé seulement de 5 ans, c’est sa mère, Anne d’Autriche, et le cardinal Mazarin, qui assurent la régence. Une période marquée par une dynastie instable et les temps de Frondes, entre 1648 et 1653. Cette période se déroulent en deux temps. La Fronde parlementaire, puis celles des Princes, demandent l’aide de l’Espagne et engagent une campagne militaire contre les troupes royales. 

C’est d’ailleurs là, que le roi devient méfiant envers la noblesse, et commence à montrer sa volonté de la domestiquer. En 1655, devant le parlement qui conteste des édits royaux, Louis déclare : « L’État c’est moi”. Cela symbolise toute son ambition et son désir d’absolutisme. Louis XIV prend seul le pouvoir à la mort de Mazarin le 10 mars 1661. Le royaume est plus puissant que jamais. 

Le château de Versailles, pour une centralisation du pouvoir royal

Louis XIII découvre Versailles lors d’une partie de chasse en 1607. Il décide d’y édifier un premier relais de chasse en 1623. Moqué, il demande à son architecte, Philibert Le Roy, une reconstruction. Mais cela n’a encore rien d’une demeure royale avec seulement quelques aménagements jusqu’à sa mort. De son côté, celui qu’on surnomme le “roi-soleil” depuis 1662, découvre les lieux en 1641. Son père l’y envoie avec son frère Philippe pour échapper à une épidémie de petite vérole. 

Il y retourne en roi dix ans plus tard avant d’y aller régulièrement. C’est bien lui qui revient à la création du château, idéalement placé. Ni trop près de Paris, ni trop loin. C’est en 1682, que le roi vient y installer sa nouvelle demeure royale. Le château de Versailles centralise le pouvoir. Un immense chantier confié aux meilleurs architectes, et notamment Charles Le Brun et André Le Nôtre. La grandeur et la richesse du château répondent également à son envie de réunir autour de lui toute sa cour.

La cour autour du roi-soleil 

Gravure du bal donné par Louis XIV en 1682 (Wiki Commons)
Gravure du bal donné par Louis XIV en 1682 (Wiki Commons)

Soucieux de sa gloire et de son pouvoir, le roi vit au milieu d’une cour de plusieurs milliers de personnes. Tout pouvoir émane du roi. C’est lui qui gouverne. Louis XIV et sa cour royale vivent au milieu d’un grand faste servis par un peuple de laquets et domestiques. Tout se passe à Versailles. Les “puissants” s’y réunissent autour du roi qui se met en scène, autour des ballets et opéras notamment. Cela permet les triomphes de célèbres favorites, comme Louise de La Vallière ou l’altière marquise de Montespan. Les grands auteurs comme Racine et Molière sont aussi des courtisans. 

La cour est bien loin de l’image de la pauvreté en Province caractérisant la petite noblesse. Mais cette époque n’est pas seulement celle du pouvoir, mais aussi celle de l’image et du prestige. C’est pourquoi, tous sont désireux d’être vus à la cour. Louis XIV y dispense ses faveurs, comme les terres et les titres.

La mise en scène du pouvoir 

La chambre du roi Louis XIV (Wiki Commons)
La chambre du roi Louis XIV (Wiki Commons)

L’émulation est très présente à Versailles, tout comme le luxe. C’est vu comme un privilège de faire partie de la cour du “roi-soleil”. Tout cela à l’image du château, aussi beau, vaste, grandiose et luxueux. Cela doit être la vitrine du plus grand des royaumes. Il doit tout dominer. À ses yeux, exercice et manifestation du pouvoir se mêlent. Tout doit être plus grand, plus beau, comme le nombre de domestiques. C’est à l’image de son pouvoir. 

Chaque action de sa part en devient un spectacle grandiose, avec ses courtisans comme spectateurs. Les gestes les plus intimes du souverain comme le lever, le coucher, le repas, la promenade sont vus comme des actions d’état. Tout est tourné autour du roi. Mais cette vie coûte cher aux nobles, qui doivent notamment s’habiller à la mode. Mais c’est un sacrifice qu’ils sont prêts à faire pour approcher le roi et être vu par lui. Tout est fait pour lui plaire. 

Une cage dorée pour la noblesse 

La cour royale, centrée autour d’un seul personnage, le roi, est une cage dorée pour la noblesse. C’est le lieu où elle est enfermée et domestiquée en quelque sorte. Cette mécanique assigne à chacun son rang, sa fonction précise selon l’heure. Qui a accès au roi et qui peut s’asseoir en sa présence est aussi régit par ce système. Selon les jours, il peut y avoir de 3000 à 10 000 personnes. À la fin du règne, le château accueille 4000 habitants. Toute cette foule impose des règles. 

C’est l’étiquette qui affirme les rangs. Les nobles cherchent davantage les privilèges qu’à comploter. Ils ne se mêlent plus de la politique. Les « grands personnages” de la cour n’ont donc plus vraiment de puissance. C’est une façon pour le monarque d’avoir la mainmise sur les nobles. C’est là toute la réussite du “roi-soleil” dans son projet de centraliser le pouvoir et réunir toute sa cour pour mieux la contrôler.  

Le château de Versailles représente toute la richesse, la grandeur et la beauté du royaume. Versailles lui permet d’y centraliser son pouvoir. Et d’y réunir toute sa cour autour lui. Des courtisans qui vivent pour et avec le roi, leurs privilèges et être vus. Tout dans le paraître, dans le grandiose. Le château de Versailles reste la demeure royale jusqu’en 1789, malgré une interruption entre 1715, à la mort de Louis XIV, et 1722. 

Pour découvrir encore plus d’articles inspirants, téléchargez l’application Cultur’easy sur Applestore ou Playstore.

Par Vincent Bouin ,

Ayant grandit en Île-de-France, Vincent se passionne très vite par l'histoire, le sport et le journalisme. C'est tout naturellement, qu’il s’oriente vers une licence d'histoire, avant de poursuivre sur un Master Journalisme. Aujourd'hui il continue d'écrire et n'oublie pas ses premiers amours, l'histoire et le sport.

Commenter cet article


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.