Depuis aussi longtemps que la recherche permet de l’affirmer, l’art a toujours suscité des émotions. Cependant, il est des œuvres qui créent de véritables polémiques ! Leurs matériaux ou leur signification peuvent en effet soulever des questionnements voire des controverses.
Nombre d’artistes, particulièrement depuis le XXe siècle, ont eu à cœur de bouleverser les codes de leur milieu. Certaines innovations ont fait date par les polémiques qu’elles ont fait naître. Tout en provocation, elles ont fait scandale parmi les publics et les médias. Voici 20 des œuvres qui ont transgressées les règles de l’art !
Portrait de Madame X, John Singer Sargent (1884)
Dès sa création, cette peinture suscite l’indignation du fait de son modèle. Il s’agissait de la femme du banquier Gautreau, dont Sargent avait promis de ne pas dévoiler le nom. Cependant, le public l’a reconnue et sa robe légère a fait scandale !
The Long Awaited, Patricia Piccinini (2008)
Les œuvres de Piccinini ont choqué nombre de visiteurs lors de ses expositions. Leur réalisme et leur hybridité sont en effet très perturbants. Entre monstres, animaux et enfants, Piccinini n’a pas fini de faire parler.
Immersion (Piss Christ), Andres Serrano (1987)
Pour réaliser cette photographie, Serrano a rempli un verre avec son sang et son urine. Il y a ensuite plongé un crucifix de plastique. On imagine facilement pourquoi l’œuvre a été vandalisée à plusieurs reprises.
Comedian, Maurizio Cattelan (2019)
En 2019, Cattelan, le « sale gosse » de l’art contemporain, a exposé Comedian, une simple banane scotchée à un mur. Elle a aussitôt été considérée comme une arnaque par l’opinion publique. Sa valeur : 120 000 dollars, ce qui a renforcé cette désapprobation.
My Bed, Tracey Emin (1999)
Exposée en 1999, My Bed est un simple lit défait, entouré d’objets du quotidien disposés comme dans une chambre. L’œuvre a choqué les visiteurs de la Tate, peu habitués à l’intrusion du privé dans la sphère publique.
Autumn Rhythm, Number 30, Jackson Pollock (1950)
Cette peinture fait partie des œuvres de Pollock les plus critiquées à cause de sa technique, le dropping. Celle-ci consistait à faire goutter de la peinture sur le support. Le public et la critique ne trouvaient pas cette méthode réellement artistique.
L’Origine du monde, Gustave Courbet (1866)
Cette toile célébrissime était si polémique en son temps que son propriétaire ne la montrait que très peu. Elle était exposée dans son cabinet privé. Seuls des amis proches pouvaient la voir lorsqu’il la dévoilait de derrière son rideau.
Ice Watch, Olafur Eliasson (2018)
L’œuvre de l’artiste danois consistait en des blocs de glace déposés dans Londres. Ils fondaient, pour attirer l’attention sur le changement climatique. Cependant, ils avaient été importés du Groenland avec des moyens de transport très polluants. Ce contraste a été jugé malvenu et a suscité la controverse.
Le Baiser, Gustav Klimt (1908)
Cette toile a été remise en question lors de sa création du fait de son sujet. La polémique était liée au couple représenté. La critique se demandait s’il s’agissait de Klimt et d’Emilie Flöge, créatrice de mode.
Bouquet de tulipes, Jeff Koons (2018)
Koons a offert cette œuvre à Paris après les attentats du 13 novembre 2015. Elle a été de suite vilipendée par de nombreuses personnes du fait de son aspect kitsch, propre à l’artiste. Son prix (3.5 millions d’euros) a lui aussi fait parler. En effet, Koons n’avait donné que les dessins, et non la production.
The End, Heather Phillipson (2020)
cc-by-sa/2.0 – © PAUL FARMER – geograph.org.uk/p/6601531
Cette œuvre d’art public se situe dans la même veine que le Bouquet de tulipes. Elle figure une cerise et une mouche sur un monceau géant de crème glacée. L’œuvre a fait scandale parmi les londoniens pour son kitsch et son contraste avec le paysage urbain.
Domestikator, Joep Van Lieshout (2015)
La sculpture architecturale de Van Lieshout devait initialement être exposée dans le cadre de la FIAC (Foire Internationale d’Art Contemporain) à Paris. C’est le Louvre qui lança la polémique en s’y opposant en raison de son caractère explicitement sexuel.
Fontaine, Marcel Duchamp (1917)
Il s’agit sans doute de l’œuvre la plus disruptive de cette liste. Pour celle-ci, Duchamp a retourné un urinoir avant de déclarer son statut d’œuvre d’art. Questionnant les principes de création plastique et d’auctorialité en vogue à son époque, Duchamp a subi les affres de la critique. Cette Fontaine a ensuite renouvelé toute l’histoire de l’art.
Le Sacre du Printemps, Igor Stravinsky (1913)
Cet opéra est sans doute le plus gros scandale de l’histoire de la musique et de la danse. Les rythmes agressifs et sans mélodie, les dos ronds et les jambes pliées des danseurs ont choqué l’opinion.
Tree, Paul McCarthy (2014)
Exposée sur la très chic place Vendôme, cette œuvre a fait scandale par sa forme, évoquant à la fois un sapin de Noël et un jouet sexuel.
La Pyramide du Louvre, Ieoh Ming Pei (1983)
Construite pour canaliser les flux de visiteurs, la Pyramide est aujourd’hui un incontournable de Paris. Cependant, sa construction fut l’objet d’un grand débat. Ses détracteurs estimaient qu’elle allait détruire la beauté des Tuileries et gâcher le musée.
Autoportrait au collier d’épines et colibri, Frida Kahlo (1940)
Ce tableau a fait parler le public du fait de son symbolisme. Les épines, Huitzilopochtli (dieu guerrier aztèque) et la panthère noire, signe de malchance, évoquent Diego Rivera. Il s’agissait de l’ex-mari de la peintre, avec qui elle venait de divorcer en raison de la violence de leur relation.
32 boîtes de soupe Campbell, Andy Warhol (1962)
Avant d’être une icône du pop art, cette œuvre a suscité l’indignation. Son aspect mercantile s’opposait à la philosophie du courant alors le plus en vogue, l’expressionnisme abstrait.
Dirty Corner, Anish Kapoor (2015)
Exposée en 2015 dans les jardins de Versailles, cette œuvre a choqué beaucoup de visiteurs. Certains y ont vu une offense à l’histoire et une profanation mémorielle. Dirty Corner a été vandalisée avec des inscriptions royalistes et antisémites.
Princesse X, Constantin Brancusi (1916)
La forme phallique très suggestive de l’œuvre a créé de nombreuses polémiques en son temps. Refusée au Salon d’Antin, elle a fait scandale au Salon des Indépendants en 1920.
Pour découvrir encore plus d’articles inspirants, téléchargez l’application Cultur’easy sur Applestore ou Playstore.
Par Sarah Gouin-Béduneau ,
