Qui ne s’est pas un jour senti trop bien ciblé par une publicité, trompé par un média, manipulé par un discours ? Et y aurait-il un lien avec la propagande ? Pour en savoir plus, faisons donc un petit tour d’horizon.

Certains la qualifient d’art, d’autres de mensonge. Ce qui est certain, c’est qu’elle est une forme d’instrumentalisation de la communication. En (très) bref la propagande vous dira quoi penser, plutôt que comment. Nous avons tous en tête des exemples de propagande étudiés en cours d’Histoire. Mais elle peut prendre plusieurs formes et être aussi politique, voire commerciale. Comment, alors, démêler le vrai du faux ?

La propagande dans l’Histoire

En tant qu’ensemble de pratiques qui rend incontournable une idée, une doctrine ou une personne la propagande est un instrument de communication de masse efficace. De cette posture au contrôle il n’y a qu’un pas qui n’est, heureusement, pas toujours franchi. Prisée de tout temps, et imposée comme pratique courante depuis la fin du 19e siècle avec l’affaire Dreyfus, la propagande est jugée un outil légitime et bénéfique de transmission de faits communément admis à la population.

Mais dès le début du 20e siècle, la propagande donne une ampleur sans précédent à certaines idéologies telles que le nationalisme et ses dérives totalitaires. De l’Allemagne hitlérienne à l’URSS de Staline et aux Etats-Unis, en passant par les régimes de Vichy ou mussolinien, elle est généralisée. La Guerre Froide par exemple, est avant tout une guerre de l’information, menée par une propagande excessive de chacun des bords. Ainsi, la propagande inonde l’espace public d’informations très orientées voire mensongères, notamment par une multitude d’affiches, afin d’influencer l’opinion.

Affiche pour l'Exposition coloniale, agricole et industrielle de Strasbourg (1924), par Jean Jacoby (Wikimédia)
Affiche pour l’Exposition coloniale, agricole et industrielle de Strasbourg (1924), par Jean Jacoby (Wikimédia)

La propagande en politique

La propagande est issue de la rhétorique, art de convaincre par le discours développé à l’époque de la Grèce Antique, berceau de la politique et de la démocratie. Au fondement de la politique donc, une nécessité de convaincre le peuple par les moyens de communication disponibles. Chaque politique nécessite ainsi sa propre propagande, de manière à crée le consentement de la société.

La communication politique aujourd’hui est indissociable des médias, qui se sont démultipliés avec les avancées technologiques. Cela  permet une propagande encore plus présente et une action plus efficace sur la pensée et même sur les comportements des masses, avec une inondation de nos moyens de communication, notamment par internet et les réseaux sociaux.

Affiche de propagande communiste chinoise, photographiée par ©Paul Narvaez (Flickr)
Affiche de propagande communiste chinoise, photographiée par ©Paul Narvaez (Flickr)

C’est souvent bien visible à des moments clés tels que les élections ou les conflits armés : l’espace public, et depuis quelques temps privé (via les réseaux sociaux), sont saturés de communications qui empêchent l’opinion de dévier du chemin qu’on cherche à lui tracer. Cela ne se limite pas cependant aux grands sujets politiques. L’évolution et l’omniprésence de la propagande américaine à travers le monde par la publicité en constitue un bon exemple. Vient automatiquement à l’esprit une certaine boisson gazeuse qui transmet encore de nos jours l’idéal du « rêve américain ».

Les dérivés de la propagande

Doit-on alors penser que publicité et propagande sont synonymes ? Nous dirons plutôt que la publicité est sur le fil. Son but principal reste de faire connaître son objet et d’attirer les consommateurs. Nous avons cependant tous en tête des exemples bien connus de manipulation par les placements de produits et le matraquage. Car qui arrive encore à se soustraire à la publicité de nos jours ? Tout porte ainsi à penser qu’avec l’ère numérique, nous assistons à l’essor d’une propagande ultra-personnalisée, grâce au big data et à ses algorithmes.

En témoigne la pratique désormais incontournable de la fake news, qui participe à une tentative de désinformation globale par la manipulation des médias et de la pensée publique. D’où l’importance de rester vigilant afin d’éviter d’être berné, en recoupant par exemple l’information depuis diverses sources.

Fake news, par ©Nijwam Swargiary (Unsplash)
Fake news, par ©Nijwam Swargiary (Unsplash)

Finalement, la propagande constitue certes, tout un art, mais un art de la manipulation. Et soutenue par son acolyte de l’ombre, la censure, elle s’immisce partout, même dans les sociétés réputées les plus démocratiques ou dans les sujets apparemment les plus anodins. Il s’agit alors de former son esprit critique afin de retrouver une forme de pensée et d’action plus libres.

Pour découvrir encore plus d’articles inspirants, téléchargez l’application Cultur’easy sur Applestore ou Playstore.

Par  Ophélie Gasiglia ,

Culturomaniaque toujours en vadrouille, je suis une habituée du syndrôme de Stendhal. Véritable couteau-suisse des métiers du livre et de la culture, je suis à la fois libraire aux goûts éclectiques, jeune rédactrice et aspirante traductrice. Mes marottes : les mythes et légendes, les cultures hispaniques, les danses du monde, et le chocolat !

Commenter cet article


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.