Hockey, poker, baseball, football américain : Les États-Unis vibrent pour ces sports emblématiques. Intéressons nous à ce dernier, le football américain. A la fois physique et stratégique, ce sport parfois perçu comme violent n’est pas qu’un défouloir pour bodybuilders sous testostérone. Réflexion, vitesse et mémoire jouent aussi un rôle important et sont des critères indispensables à la réussite dans ce domaine. Partons à la découverte du football à la sauce US !

Aux origines, une évolution du rugby

Pexels – Patrick Case
Pexels – Patrick Case

Sport populaire aux États-Unis, c’est une véritable institution. Un vrai sport national. Le football américain allie un mélange de stratégie, de physique et de jeu d’équipe.

Aux origines de ce sport, on retrouve le rugby et le soccer. Introduits dans les universités américaines dans les années 1860. Le rugby, jugé trop brutal et violent, évolue alors sous l’impulsion des écoles. Harvard, Yale ou Princeton établissent de nouvelles règles. Le but est alors de rendre le jeu plus sûr et organisé. Ces modifications posent les bases du football américain moderne.

Au fil des années, de nouvelles règles voient le jour pour rendre le jeu excitant et compétitif. C’est en 1880 que le nombre de joueurs sur le terrain est fixé à 11. Et en 1882 que le touchdown est introduit. Les joueurs ne doivent alors plus poser le ballon derrière la ligne d’en-but adverse. Ils doivent uniquement la franchir, cuir en main.

Un jeu de gagne terrain physique et stratégique

Pexels – Joe Calomeni
Pexels – Joe Calomeni

Jeu physique et stratégique de gagne terrain, le football américain voit s’opposer deux équipes. Deux fois 11 joueurs sur un terrain de 100 yards (91 mètres). Cependant, quand on s’y intéresse un peu, on comprend vite que les subtilités sont nombreuses… Et les règles pas simples à assimiler.

Pour faire court, il faut franchir la zone d’en-but adverse pour inscrire des points. Et ce au cours des quatre quarts-temps que dure un match.

Chaque équipe est composée de différentes escouades qui se succèdent sur le terrain.

Attaque, défense, équipes spéciales, chacun des 50 à 100 joueurs trouve sa place dans l’une de ces formations. Il peut lancer, recevoir, courir, bloquer ou botter.

En attaque, l’équipe dispose doit remplir des contrats successifs lui offrant 4 tentatives pour franchir 10 yards, jusqu’à atteindre la « end zone ».

En défense, l’objectif est simple : arrêter la progression de l’équipe offensive adverse.

Pour les équipes spéciales, les rôles sont plus précis : dégager le ballon au pied, tenter un « Field goal » en envoyant au pied le ballon entre les poteaux, retourner le ballon le plus loin possible dans le camp adverse après un coup d’envoi…

Une fois les rouages bien compris, le but est finalement simple, marquer plus de points que son adversaire !

Les corps mis à rude épreuve

Photo Karl SCHEUER
Photo Karl SCHEUER

Le football américain est souvent considéré comme un sport violent et dangereux en raison de la nature physique du jeu. Les joueurs sont exposés à des collisions brutales, des plaquages puissants et des impacts répétés. Ce qui peut entraîner des blessures graves, notamment des commotions cérébrales, des fractures et des déchirures ligamentaires.

Les commotions cérébrales y sont particulièrement préoccupantes. Les coups à la tête peuvent causer des lésions cérébrales traumatiques à court et à long terme. Des études ont révélé que les joueurs de football américain professionnels et amateurs peuvent développer des problèmes neurologiques. Des efforts sont faits pour rendre le jeu plus sûr. Notamment par l’application de règles visant à limiter les plaquages dangereux… Et l’utilisation de l’équipement de protection adéquat et de meilleure qualité, année après année. Cependant, malgré ces mesures, le risque de blessures reste élevé dans ce sport.

Tout le monde a sa place dans l’équipe

Team – A.Mocq
Team – A.Mocq

Le football américain fait la part belle à l’inclusion. En effet, chaque poste nécessite un gabarit différent, ce qui permet à tous de pouvoir intégrer une équipe.

On peut ainsi trouver sur le terrain de véritables athlètes musculeux. Notamment sur des postes défensifs tels que celui de linebacker qui nécessite vitesse et puissance d’impact pour arrêter les coureurs.

Les plus grands et minces sont habituellement affectés aux postes de receveurs de passes, en attaque. Ou de cornerback, en défense en un contre un sur ces mêmes receveurs.

Plutôt petits et trapus ? Les coureurs aussi appelés running back, doivent avoir de bons appuis. Et savoir se faufiler entre les défenseurs tout en résistant aux placages.

Quant aux athlètes plus lourds et imposants, ils trouvent leur place parmi les hommes de ligne offensive ou défensive. En attaque, ils poussent pour ouvrir des trous. Permettant alors au running back de percer la ligne défensive adverse tout en protégeant leur quarterback. En défense, ils font tout leur possible pour ouvrir des brèches. Permettant ainsi d’aller « sacker » ou plaquer le quarterback avant qu’il n’ait le temps de distribuer le ballon.

Aux USA, le sport national

Pixabay – Texas Longhorns
Pixabay – Texas Longhorns

Le football américain est souvent considéré comme le sport national des États-Unis. Particulièrement en raison de sa très grande popularité et de son impact culturel. Il est profondément enraciné dans la société américaine et est suivi par des millions de fans à travers le pays.

Il occupe une place centrale dans la culture américaine. Surtout pendant la saison de la National Football League (NFL), qui se termine en apothéose avec le Super Bowl. L’un des événements sportifs les plus regardés chaque année dans le monde. Les matchs de football américain rassemblent familles et amis. Autour des téléviseurs, des stades ou des fêtes, c’est alors un sentiment de camaraderie et de convivialité qui s’installe.

Ce sport est pratiqué à différents niveaux et dès leur plus jeune âge par les citoyens américains. La pratique universitaire suscite un fort engouement et offre une compétition féroce. Les joueurs de football américain professionnels sont considérés comme des icônes et des modèles pour les jeunes. Entretenant les rêves de belle carrière et de succès pour les athlètes les plus talentueux. Malgré les préoccupations concernant la sécurité et les blessures, le football américain continue de captiver l’imagination des Américains. De jouer un rôle important dans leur identité sportive nationale.

La NFL, entre sport et spectacle

Pixabay – Foundry
Pixabay – Foundry

Les meilleurs joueurs s’affrontent au sein de la NFL (National Football League). Championnat professionnel fermé dont les 32 franchises brassent en moyenne plus de 450 millions de dollars par saison chacune.

Chacun des 272 matchs que compte une saison est suivi par plus de 65000 personnes au stade. Beaucoup plus en tenant compte des diffusions télévisées dans le monde entier. Le 57ème Superbowl a été suivi par plus de 500 millions de téléspectateurs. Ils ont pu assister à la victoire des Chiefs de Kansas City, mais aussi au célèbre spectacle de la mi-temps.

Ce show accueille les plus grandes stars mondiales, qui se produisent entre les publicités vendues à prix d’or.

Rihanna, Jennifer Lopez, Coldplay, Prince, Rihanna, Madonna, Bruce Springsteen, The Rolling Stones, Paul Mc Cartney… Tous se bousculent pour saisir l’opportunité de participer à cet évènement international, le 8ème en termes d’audience.

Et en France ?

Casquedediamant – A.Mocq
Casquedediamant – A.Mocq

Le plus haut niveau de compétition fédérale, en France, est le championnat Elite. Un réel écart de niveau existe entre les leaders et les équipes qui luttent pour éviter la relégation.

Les Black Panthers de Thonon-Les-Bains, le Flash de La Courneuve et les Blue Stars de Marseille jouent les premiers rôles. Les haut-savoyards ont d’ailleurs été sacrés champions de France le 1er juillet 2023 aux dépens des Phocéens.

Une semaine plus tôt, la finale de la coupe d’Europe CEFL opposait ces mêmes leaders. Black Panthers face au Flash de la Courneuve. Dans la première finale franco-française de l’histoire de cette coupe continentale. Le football américain, en France, semble donc avoir le vent en poupe.

La création, début 2023, d’une franchise parisienne (Paris Musketeers) au sein de la ligue professionnelle privée ELF (European League of Football) apporte une nouvelle opportunité aux meilleurs athlètes de basculer de l’amateurisme au professionnalisme.

Aujourd’hui, de nombreux jeunes joueurs quittent les clubs français pour aller parfaire leur formation. Notamment au sein des CEGEP canadiens. Avant de venir gonfler les rangs des équipes seniors en Elite, haussant inévitablement le niveau du championnat national.

Pour les meilleurs, le rêve d’intégrer l’intouchable NFL est possible au prix de gros efforts. Le Niçois Junior Aho a intégré l’effectif des Minnesota Vikings pour disputer la pré-saison 2023. Suivant les traces de ses prédécesseurs. Anthony Mahoungou, Anthony Dablé, Philippe Gardent ou Marc Angelo Soumah ont tous été écartés avant le début de saison régulière. Seul Richard Tardits a pu réellement jouer, pendant quatre saisons de 1989 à 1992, avec les New England Patriots.

En bref

Aujourd’hui, le football américain est un sport profondément enraciné dans la culture américaine. Avec des millions de fans passionnés dans le monde entier et des joueurs de renommée internationale. Il continue d’évoluer avec de nouvelles règles et des avancées technologiques pour améliorer l’expérience des joueurs et des spectateurs, avec toujours la même ferveur et le même engouement.

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Par Aurélien Mocq ,

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