Il y a près de 720 ans, le chevalier écossais William le Waleys, dit William Wallace, était fait prisonnier à Glasgow. Il était l’un des acteurs majeurs de la résistance écossaise face aux volontés d’expansion de l’Angleterre qui sévissaient dans le pays depuis la fin des années 1200. Wallace est aujourd’hui reconnu comme une figure historique majeure de l’Écosse. Son histoire a été largement valorisée par la suite dans la culture populaire.

Statue de William Wallace à Bemersyde, Geograph.co.uk
Statue de William Wallace à Bemersyde, Geograph.co.uk

En 1296, l’Angleterre envahit l’Écosse

Cette date marque le début d’une série de conflits de souveraineté qui durent jusqu’en 1357. William Wallace, né vers 1270, fait partie des acteurs centraux de la résistance écossaise contre les Anglais. Il accède à la postérité par son épopée au cours de laquelle il construit une armée entière afin de les combattre. Après avoir libéré plusieurs villes dont Édimbourg, il est nommé « gardien du royaume d’Écosse ». Wallace est cependant arrêté à Glasgow en 1305 et exécuté sous vingt jours.

Le XIVe siècle écossais : un âge de bouleversements

Lors de l’enfance de William Wallace, l’Écosse était dirigée par le roi Alexandre III. Après avoir apporté une stabilité politique et économique au royaume, il meurt sans enfant en 1286. Sa petite-fille Margaret, seule héritière légitime, n’a que trois ans : elle est trop jeune pour gouverner. La noblesse du royaume crée alors une régence, celle des Gardiens de l’Écosse. Ceux-ci assurent l’administration du territoire en attendant que Margaret soit en âge de régner. La jeune reine meurt cependant quelques années plus tard, à huit ans.

Suite à son décès, de très nombreux prétendants au trône émergent. Afin d’éviter toute partialité, la noblesse a recours au roi d’Angleterre Édouard Ier et lui demande de prendre une décision. Celui-ci profite de sa position de force pour poster son armée à la frontière anglo-écossaise et force l’Écosse à se déclarer comme « État vassal » dirigée par Édouard Balliol. Celui-ci rompt son serment en 1296 et s’allie avec la France mais est rapidement vaincu par l’Angleterre. Il est contraint de céder de nouveau son royaume à l’envahisseur la même année.

William Wallace et son épopée (1297-1298)

Statue de William Wallace au château d’Édimbourg, Wikimedia Commons
Statue de William Wallace au château d’Édimbourg, Wikimedia Commons

L’enfance de William Wallace est peu connue, mais il serait peut-être d’ascendance noble voire chevalière. Il doit sa première apparition dans les textes à l’assassinat de William de Heselrig, shérif anglais de Lanark. Beaucoup de seigneurs d’importance rejoignent ensuite sa cause. Parmi ceux-ci, on compte l’évêque de Glasgow, et Robert Bruce, futur roi d’Écosse.

Le fait d’armes majeur de la compagnie de Wallace est le siège de Stirling, au nord-ouest d’Édimbourg. Alors qu’ils sont presque trois fois moins nombreux que les Anglais, les Écossais parviennent à libérer la ville en éliminant près de 3000 hommes ennemis.

Wallace dirige par la suite son armée vers Aberdeen, Dundee, Perth puis Berwick, qui sont libérées. En 1298, il est proclamé gardien du royaume d’Écosse. Le roi d’Angleterre Édouard Ier doit intervenir lui-même pour reprendre le contrôle de la situation. L’armée écossaise de William Wallace est vaincue le 22 juillet 1298 : c’est la fin de son épopée.

Une capture et une exécution symbolique

Plaque commémorative de William Wallace au palais de Westminster, Wikimedia Commons
Plaque commémorative de William Wallace au palais de Westminster, Wikimedia Commons

Suite à cette défaite, William Wallace est de nouveau un fugitif. Il échappe quelques années aux Anglais en se réfugiant en France puis retourne en Écosse entre 1303 et 1304. L’ancien gardien du royaume est finalement arrêté le 3 août 1305 près de Glasgow. L’auteur de la capture est John de Menteith, noble écossais fidèle au roi d’Angleterre.

Wallace est rapidement transféré à Londres, où les autorités le condamnent à mort. Les causes invoquées sont la haute trahison envers le souverain, le crime et le sacrilège. Fin août, il est exécuté au palais de Westminster : il a alors 35 ans. Il subit une mise à mort très violente réservée aux parjures. Il est traîné par des chevaux sur plusieurs kilomètres, pendu, éventré, décapité et démembré. Le roi d’Angleterre fait exposer différentes parties de sa dépouille dans différents endroits du royaume. Sa tête est déposée sur le pont de Londres.

Sa mise à mort ne fait cependant qu’attiser la volonté d’indépendance des Écossais. Robert Bruce, entre-temps, reprend la direction militaire du royaume. Il parvient à rallier la noblesse à sa cause et est proclamé roi en 1306. Son armée défait les Anglais à Bannockburn en 1314 et l’indépendance du royaume est finalement actée en 1328.

Une figure culturelle populaire

Mel Gibson est William Wallace dans Braveheart
Mel Gibson est William Wallace dans Braveheart

La production culturelle relative à Wallace la plus connue est sans doute le film Braveheart réalisé par Mel Gibson en 1995. Celui-ci y tient le rôle-titre. Le film a reçu des critiques mitigées. La dureté des combats ainsi que l’opiniâtreté écossaise y sont bien retranscrites. En revanche, la réalité scientifique concernant les relations entre Wallace et Bruce reste toute relative. Robert Bruce y est ainsi dépeint comme un personnage ambigu, d’abord secrètement engagé pour l’Angleterre. Le film remporte 5 Oscars.

Une partie du deuxième volet du jeu vidéo Age of Empires s’inspire de l’épopée de Wallace. La production en propose une conception uchronique. En effet, lorsque la joueuse ou le joueur gagne, l’Écosse gagne la guerre à Falkirk et permet à Wallace de continuer ses combats.

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Par Sarah Gouin-Béduneau ,

Sarah est historienne de l’art et s’est spécialisée dans la gestion du patrimoine culturel. Elle aime toutes les formes de création visuelle, s’intéresse énormément à la musique et au patrimoine industriel et travaille actuellement dans la conservation et la documentation des biens mobiliers.

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