Après avoir bousculé les codes de l’économie avec la cryptomonnaie, la technologie blockchain s’invite dans le marché de l’art. Posséder une œuvre virtuelle infalsifiable est désormais possible grâce au crypto-art ! Nouvelle tendance geek ou véritable intérêt dans le monde de l’art ?

Le crypto-art, une nouvelle expression artistique

Depuis quelques années, un nouveau mouvement artistique émerge. Il s’agit du crypto-art, une forme d’expression et d’acquisition numérique de l’art. Il peut prendre la forme d’images, de vidéos ou de morceaux de musique.

Le crypto-art, c’est pouvoir acheter des œuvres virtuelles originales dans leur entièreté ou en sélectionner certaines parties. Comme ce fut notamment le cas avec la toile 14 Small Ecletric Chair d’Andy Warhol dont 31,5% a été vendu en crypto-art.

Tout comme l’art traditionnel, l’art crypto permet plusieurs répliques de l’œuvre, sauf que chacune d’entre elles est unique et vérifiée.

Une numérisation du marché de l’art, qui attire de plus en plus de jeunes artistes et qui remet en jeu les codes stricts de cette industrie.

Ce phénomène a été amplifié par une récente vente aux enchères de l’artiste Beeple. Pour la première fois, un crypto-artiste a vendu son œuvre pour la modique somme de 69,3 millions de dollars. Son collage numérique Everydays : the first 5 000 days le hisse au rang du troisième artiste vivant le plus cher au monde après les très célèbres Jeff Koons et David Hockney.

 Everydays : the first 5 000 days  de l'artiste Beeple
Everydays : the first 5 000 days de l’artiste Beeple

Les NFT, la technologie qui cartonne

Mais concrètement, comment cela fonctionne-t-il ? Eh bien, le crypto-art s’appuie sur la technologie de la blockchain, à l’instar des cryptomonnaies.

Chaque œuvre possède ainsi un titre propriété numérique infalsifiable, unique et non interchangeable. C’est ce que l’on appelle un NFT, à savoir un « non fongible token » ou jeton non fongible en français. Né du monde du jeu vidéo, ce jeton cryptographique était très réputé dans le milieu informatique. Puis, il est devenu populaire avec les cybermonnaies. Désormais, il fait sensation dans le milieu de l’art où il révolutionne les pratiques.

Ce qui séduit les artistes et les acheteurs ? Le caractère d’exception qu’il assure. Chaque pièce d’art crypto est identifiée avec un numéro de série numérique exclusif et immuable. Dans le jargon, on appelle ça la « tokenisation ». Une petite révolution puisque jusque-là les œuvres d’art et les créations numériques étaient fongibles. Avec le NFT, au revoir les copies, vous êtes assuré d’être l’heureux propriétaire d’une pièce originale !

Un vent nouveau pour les artistes

Côté artiste, l’émergence du crypto-art est un avantage de taille.

Tout d’abord, l’authenticité est un sujet majeur dans le monde de l’art, car il est souvent compliqué de prouver le caractère original d’une pièce. Les artistes sont copiés et font face à la circulation de faux. Mais l’art crypto change la donne. Il permet une protection complète de l’œuvre d’art grâce au NFT et empêche la possibilité de reproduction.

À côté de cela, le crypto-art offre aux artistes la possibilité de monnayer leurs œuvres facilement. Eh oui, il faut savoir que le monde de l’art est un monde impitoyable et fermé. Pour de nombreux artistes, il est difficile de percer et de se faire un nom auprès des galeries et des collectionneurs. Avec cette nouvelle technologie, en quelques clics, ils peuvent vendre leur pièce facilement et de manière sécurisée, sans perdre un centime.

Le crypto-art accroît donc fortement leur indépendance face aux galeries. Et facilite aussi le lien direct entre artistes et acheteurs.

Une tendance qui séduit des nouveaux profils d’acheteurs

Habituellement, le monde de l’art traditionnel attire des profils d’acheteurs plutôt spécifiques et conventionnels. Mais c’était sans compter sur le crypto-art, qui renverse les tendances puisqu’il séduit de toutes nouvelles cibles.

C’est le cas notamment avec les millennials pour lesquels acheter une œuvre numérique est un acte concret, contrairement aux autres générations.

De plus, les NFT captent l’attention de profils bien précis qui découvrent l’art sous une nouvelle facette. Le côté nerd de la chose intéresse les fins connaisseurs de l’univers cryptographique, les ingénieurs informatiques et les gamers.

Pour surfer sur l’opportunité de toucher un nouveau public, certaines maisons de vente aux enchères ont également pris le parti du crypto-art. C’est notamment le cas, par exemple, de la fameuse maison Chritie’s.

Le crypto-art, un renouveau du marché de l’art traditionnel ?

Même si la technologie du crypto-art reste encore en maturité, le marché des NFT s’est envolé au 1er trimestre 2021. En générant plus de 2 milliards de dollars, la révolution des NFT ne fait que commencer !

Poussé par l’ultra-numérisation des objets, l’art crypto fait son bout de chemin dans le très prisé monde de l’art. Le premier marketplace français dédié à l’art, KAZoART, l’a bien compris et se lance à son tour dans ce phénomène.

Solution aux falsifications et piratages que connaissent actuellement les œuvres, le crypto-art n’a pas fini de séduire. Plus qu’une tendance, il faut voir cette nouvelle forme d’art comme une extension de l’art actuel. Grâce à elle, le marché de l’art pourrait devenir plus transparent, décentralisé et fluide.

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Par  Margaux Simonnet ,

D’abord attachée de presse et chef de projet événementiel, j’ai pris le virage de la rédaction web après une aventure néo-zélandaise. Ma curiosité intarissable se nourrit dans mes voyages et la culture sous toutes ses formes. Ce qui m’anime ? La découverte et le partage de sujets exaltants.

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