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Le port du bijou nous est-il accessoire ou indispensable ? Bien qu’il ne soit pas nécessaire à notre survie, il répond à des besoins humains à la fois innés (le plaisir esthétique) et acquis (le symbolisme culturel).

Je vous fais une confession : lorsque j’ai commencé à travailler sur cet article, je n’ai pas tout de suite su comment l’appréhender. Vous parler de l’histoire de l’art du bijou ? Intéressant, certes, mais pas assez philosophique à mon goût. J’ai donc décidé de laisser ma plume glisser le long de la signification des mots qui composent ce titre :  “Le bijou, l’art de l’accessoire indispensable”.

Street art

Cette notion d' »accessoire indispensable » m’intrigue. S’il on en croit le dictionnaire, les mots « accessoire » et « indispensable » sont des oxymores.

Selon le Larousse, un accessoire est un « élément variable qui complète la toilette » ou, plus largement, « ce qui n’est pas l’essentiel, chose secondaire. »

Quant à l’indispensable, il se définit comme un élément « dont on ne peut se passer ; vital. »

Un accessoire, qui a vocation à être secondaire, peut-il donc être qualifié de vital ? Si la création et le port de bijoux ne sont pas essentiels à notre survie, ils répondent pourtant à plusieurs de nos besoins humains. Lesquels ? Penchons-nous sur la question.

Le plaisir esthétique

Selon Darwin, qui ne s’est pas contenté d’écrire sa théorie de l’évolution, le plaisir esthétique est inhérent au genre humain.

L’expérience de la beauté nous fascine au point de nous encourager à prendre les décisions les plus adaptées à notre survie. L’astuce de l’évolution consiste à rendre nos proches beaux, à leur faire exercer une sorte de magnétisme pour nous donner plaisir à les regarder, tout simplement. “Ok”, vous êtes peut-être en train de penser, “je savais déjà que l’attirance entre humains était indissociable à la survie de notre espèce, mais qu’en est-il des objets” ?

Et bien, figurez-vous que nous avons retrouvé des traces d’objets artistiques qui remontent à la Préhistoire. C’est la preuve que l’être humain a un goût inné pour les représentations virtuoses. Nous trouvons la beauté dans le savoir-faire nécessaire à la fabrication d’objets d’art.

Ces derniers sont façonnés pour fonctionner comme ce que les Darwinistes appellent des « signaux d’aptitude physique ». La création d’une œuvre d’art requiert des compétences attirantes : intelligence, maîtrise de la motricité, capacité de planification, conscience et parfois accès à des matériaux rares (tiens tiens, nous parlions justement de bijoux…).

Sur des dizaines de milliers de générations, ces compétences ont permis d’améliorer le statut de celles et ceux qui les possédaient et d’obtenir un avantage reproductif.

L’art du bijou est l’une de nos manières de représenter la beauté, et c’est en cela qu’il est inhérent au genre humain. Notre sensibilité à l’expression de l’émotion dans l’art restera ancrée en nous aussi longtemps que la race humaine existera.

Le symbolisme

Le symbole est au sentiment ce que l’allégorie est à la pensée.

Alain, philosophe français

Porter un bijou est un acte profondément symbolique, culturel et identitaire. Porter un bijou, c’est porter un message. De tout temps, cet accessoire nous a permis de signifier notre appartenance à un groupe, à un peuple ou même à une personne. Un bijou peut aussi traduire nos croyances politiques et religieuses, ou encore notre affiliation professionnelle ou ethnique.

Un bijou peut aussi avoir une fonction magique. En effet, on attribue des vertus protectrices à bon nombre de pierres et amulettes. (Saviez-vous que l’ambre repousse le mal, car son odeur rebute les esprits malveillants ? A bon entendeur !)

Au cours du 20ème siècle, le bijou est aussi devenu un accessoire de mode incontournable, un objet décoratif qui complète une tenue ou met en valeur (voire érotise) certaines parties du corps. L’avènement des bijoux de fantaisie a rendu cet accessoire accessible à tou.te.s. Choisir de porter un bijou ou un autre est aujourd’hui un moyen d’exprimer sa personnalité, de choisir ce que l’on veut montrer de soi. Et ce, que l’on soit un homme ou une femme.

Les bijoux symbolisent également l’attachement et l’amour. La plupart de ces accessoires que nous chérissons nous ont été offerts ou transmis par des proches, ce qui les rend indémodables. Ces bijoux font partie de notre histoire personnelle et leur valeur (sentimentale) est inestimable, qu’il s’agisse de haute joaillerie ou de pacotilles.

Ce n’est pas pour rien que le mot “bijou” est utilisé pour qualifier des éléments rares et précieux….

Les bons souvenirs sont des bijoux perdus.

Paul Valery

Si notre appétence pour la beauté est innée, notre goût pour les symboles est profondément culturel. La symbolique que nous accordons aux objets est un acquis social qui traverse les âges. Que serions-nous sans nos marqueurs socio-culturels ? Selon un proverbe africain, “Un homme sans culture, c’est comme un zèbre sans rayure.”

Les bijoux ont beau ne pas être indispensables à notre survie, ils font profondément écho à notre humanité

Ils répondent à la fois à notre besoin inné de plaisir esthétique, ainsi qu’aux marqueurs socio-culturels qui constituent le genre humain. Les bijoux véhiculent un nombre invraisemblable d’émotions et de symboles intemporels. Alors, les bijoux, accessoires ou indispensables… ?

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Article proposé par Chloe Van Dooren ,

Rédaction de contenus

Rédactrice et coach de 31 ans, Chloé est animée par la curiosité. Comment les êtres humains fonctionnent-ils ? Pourquoi développent-ils certains comportements ? Comment sont-ils arrivés là où ils sont aujourd’hui ? Ces interrogations guident sa vie et ses écrits… Toujours saupoudrés d’humour et de fantaisie.

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