Derrière les artistes se cachent très souvent des muses. Amour, amitié, sexualité, féminité, ils sont nombreux à s’être inspiré ou avoir pris pour modèle, leur femme, leur amante, leur conjointe. Picasso, Riviera, Dali, Éluard, Tinguely… qu’importe le domaine artistique, l’amour n’a pas de frontière. Mais qui sont ces muses rendues célèbres par leurs amours ? Car, une muse ne se résume pas à son artiste.

Les muses, inscrites dans l’Histoire depuis toujours

Dans la mythologie grecque, les Muses sont les neuf filles de Zeus et Mnémosyne (déesse de la mémoire). Elles étaient associées à Apollon, le dieu des Arts. Chacune d’entre elle, étant une allégorie de l’art, elles représentent la musique, le chant, la danse, la comédie, l’astronomie, la poésie épique, la poésie lyrique et érotique, l’histoire et enfin la rhétorique. Les Muses apportent inspiration et imagination aux artistes. La mythologie grecque nous montre que depuis la nuit des temps, les femmes ont inspiré les poètes, les peintres, les sculpteurs…

Apollon et les neuf muses
Apollon et les neuf muses

Simonetta Vespucci, muse de la Renaissance

C’est sans doute une des muses les plus connues et méconnues à la fois. Elle est la première femme à être identifiée comme une muse d’artistes, car elle n’a pas inspiré qu’un seul homme. Née en 1453 en République de Gênes, Simonetta Vespucci a épousé le cousin du navigateur Amerigo Vespucci. Installée à Florence, pendant le règne de Laurent le Magnifique, elle a ébloui toute la ville et toute la Cour par sa beauté. Saluée comme la plus belle femme de tout Florence, Simonetta Vespucci va, par exemple, être imaginée en Cléopâtre par Piero di Cosimo. Mais c’est Sandro Botticelli qui va s’inspirer au plus de la belle Simonetta. Elle a servi de modèle pour plusieurs de ses œuvres, madones, portraits mythologiques… mais surtout ce serait elle, derrière la Naissance de la Vénus de Botticelli.

Olga Khokhlova, muse parmi les muses

Il faudrait presque consacrer un papier entier aux muses de Pablo Picasso . Avant la plus connue : Jacqueline Roque, il y a eu Fernande Olivier, Marcelle Humbert, Marie-Thérèse Walter, Dora Maar et Françoise Gilot. Mais il y a surtout eu la danseuse Olga Khokhlova. Rencontré à Rome en 1917, le jeune Picasso s’est immédiatement entiché de la jeune femme, alors qu’il était chargé de concevoir les costumes et les décors de Ballets russes où dansait Olga. La danseuse devient la maîtresse du peintre, puis sa femme en juillet 1918 et devient Olga Ruiz Picasso. Durant toutes les années de leur vie commune, Olga Khokhlova a été un modèle important pour Pablo Picasso, on retrouve plusieurs œuvres où elle est présente comme « Olga Khokhlova à la mantille, 1917 » ou encore « Olga pensive, 1923 ». Avant d’être l’épouse de Picasso, Olga était une danseuse étoile aux côtés de Sergueï Diaghilev.

Olga Khokhlova vers 1916
Olga Khokhlova vers 1916

Gala, influenceuse d’artistes

Elena Ivanovna Diakonova, dite Gala, à été la muse de Paul Éluard et de Salvador Dali. Le premier, qu’elle a rencontré jeune à Davos, fut son premier amour. Éluard, d’un an son cadet, est tombé sous le charme de l’impétuosité, de la culture et la beauté de la jeune femme alors âgée de 18 ans. Dès lors, elle a inspiré Paul Éluard dans sa poésie amoureuse, un élan qui n’a jamais quitté le poète, même après leur séparation. Avant d’épouser Dali et de rompre avec Éluard, Gala est devenue l’amante de Max Ernst. Comme Dali après lui, Ernst a peint Gala ou s’est inspiré de ses traits. Gala Éluard, puis Gala Dali a ainsi inspiré des artistes de tout bord, poésie, peinture, sculpture, photographie… Éluard va lui dédier des poèmes, que l’on retrouve dans l’ouvrage Lettres à Gala, et Dali des peintures. Gala était une étudiante brillante, qui avait eu l’autorisation de travailler dans la Russie des Tsars, fait plutôt rare. Elle se passionnait aussi pour la photographie.

Galatée aux sphères, 1952, huile sur toile, 65 x 54 cm, © Salvador Dalí, Fundació
Gala-Salvador Dali / Adagp, Paris 2020
Galatée aux sphères, 1952, huile sur toile, 65 x 54 cm, © Salvador Dalí, Fundació
Gala-Salvador Dali / Adagp, Paris 2020

Edie Sedgwick, les muses n’évoluent pas que dans les Beaux-arts

Les muses sont souvent évoquées dans la peinture et la poésie, mais très peu dans les autres formes d’art. Dans la musique, les artistes s’imprègnent pourtant aussi des femmes, de leur féminité et de leur beauté. C’est le cas ici avec la mannequin et actrice Edie Sedgwick. Façonnée par Andy Warhol (et aussi sa muse), Edie était l’icône de la Factory et des sixties. Elancée, fine, aux cheveux platines, la jeune femme fascine tout le gotha new-yorkais. Parmi ses proches on compte les Velvet Underground qui ont écrit (à la demande de Warhol) une chanson à son effigie. En 1967 naissait alors Femme Fatale, titre en son honneur. Edie Sedgwick a également inspiré le chanteur Bob Dylan, avec lequel elle a eu une brève relation. La chanson « Just Like a Woman », paru sur le 33 tours Blonde on Blonde lui est dédié. Le portrait de la sublime jeune femme est immortalisé dans la pochette de l’album.

femme fatale – Velvet underground

Les muses sont des femmes libres, belles, indépendantes,

Très souvent cultivées ou artistes elles-mêmes, elles sont nombreuses à avoir inspiré les artistes avec leur beauté et leur charme. L’Histoire met en avant leurs physiques avantageux, leurs histoires de cœur, leurs destins tragiques parfois, et bien sûr, qui elles ont influencé et comment. Mais on ne raconte que peu souvent leurs
histoires et leurs vies personnelles, leurs vies en dehors de leurs amants artistes. Aujourd’hui, la Culture leur rend de plus en plus hommage de part des expositions comme « Gala Dali, la muse surréaliste » dans Les Baux-de-Provence ; ou des livres comme L’indolente de Françoise Cloarec ou encore Les modèles et leurs peintres d’Olivier Renault.

Serge Gainsbourg a eu de nombreuses muses, dont l'actrice Jane Birkin avec laquelle il aura une fille, Charlotte
Serge Gainsbourg a eu de nombreuses muses, dont l’actrice Jane Birkin avec laquelle il aura une fille, Charlotte

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Par  Clara Lefevre-Manond ,

Née à Lille, passée par les Deux-Sèvres, Clara est revenue dans la capitale des Flandres pour ses études. Danseuse classique, elle a aussi fait du tennis. Sportive, elle ne laisse pas un challenge lui saper le moral. Souriante et généreuse, voilà comment la qualifier. Mais attention, sous ses yeux bleus, se cache un sacré caractère : qui s’y frotte s’y pique !

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