Mathématicien, géomètre, physicien et astronome italien, Galilée est un véritable touche-à-tout, aussi curieux que précurseur. À la découverte de Galilée, symbole de la rupture scientifique du XVIIe siècle.

Le XVIIe siècle est le grand siècle des sciences. À l’image de Galilée, c’est désormais l’expérience qui prime. On n’observe plus seulement, on agit. Que cela soit dans les mathématiques, la physique ou l’astronomie, les avancées vont bon train. Et les progrès des outils le permettent aussi. C’est dans cet état d’esprit que la révolution scientifique débute. Mais cela va aussi à l’encontre de l’Église. À l’image de Galilée et son procès. Ses observations et sa conception de l’univers sont le symbole de la rupture scientifique du XVIIe siècle. Une vision, qui, en son temps, divise autant qu’elle fascine.

Galilée, un savant précoce 

Galileo Galilei voit le jour le 15 février 1564 à Pise, dans le nord de l’Italie. Il est issu d’une vieille famille florentine. Dès son plus jeune âge, Galilée montre une habileté avec les machines. À dix-sept ans, il entre à l’université de Pise où il étudie la médecine. Il abandonne rapidement cette discipline et se passionne pour les mathématiques. Le terme regroupe à l’époque plusieurs de nos disciplines actuelles comme l’astronomie et la physique.

En 1583, à seulement 19 ans, il effectue ses premières expériences célèbres. Il observe alors les oscillations du lustre de la cathédrale de Pise qu’un sacristain vient d’allumer. Celui-ci se balance sous la voûte. Grâce à ses précieuses observations, il découvre l’isochronisme des pendules. Il constate alors que la période de leurs oscillations ne dépend pas du poids du lustre, mais de la longueur de la chaîne de suspension. Ce sont les prémices de ses études sur la chute des corps.

Portrait de Galilée (wiki commons/collections.rmg.co.uk)
Portrait de Galilée (wiki commons/collections.rmg.co.uk)

La loi de la chute des corps

En 1592, il part à Padoue pour enseigner les mathématiques à l’université. Galilée y poursuit ses propres études. La légende raconte que le scientifique s’intéresse à la chute des corps depuis le sommet de la tour de Pise. Il y laisse tomber des objets de tailles différentes. Son but est de mesurer le temps de chute d’objets de poids et natures différentes. Il arrive à la conclusion que ce temps de chute est le même pour tous les corps, peu importe leurs natures, poids et tailles. Au contraire de ce qu’affirme Aristote.

En 1602, ses travaux prennent une autre ampleur, grâce à l’aide d’un plan incliné. Lors d’une expérience, il fait rouler des billes sur des plans de diverses natures. Avec l’idée de forces de frottement, Galilée démontre que le mouvement de chute est uniformément accéléré. Même si le plan est incliné. Le savant présente ses études en 1604, et établit la loi de la chute libre des corps.

La lunette astronomique de Galilée 

Malgré ses avancées sur la physique moderne, Galilée fait sa renommée essentiellement grâce à l’astronomie. Le XVIIe est un véritable siècle de révolution scientifique. Autant en termes d’avancées et de découvertes, que dans le progrès des outils. Les scientifiques construisent de plus en plus eux-mêmes leurs outils. Et Galilée ne déroge pas à la règle. En 1609, l’astronome vit alors à Venise.

La ville la plus réputée d’Europe dans l’industrie du verre, apprend alors l’existence de la lunette, inventée par les Hollandais. À l’époque, elles sont plus un jouet grossissant environ 7 fois les objets qu’un outil d’observation. Dès lors, il veut améliorer l’objet et en réalise de nombreuses versions. Rapidement, le scientifique obtient une lunette pouvant grossir jusqu’à 30 fois. Mais son véritable progrès réside surtout dans son utilisation avec l’idée de la tourner vers le ciel. Ses résultats sont probants, la découverte des reliefs de la Lune ou encore celle des taches du Soleil.

Lunettes astronomiques de Galilée exposée au musée Galileo de Florence (Wiki Commons/Sailko/https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed.en)
Lunettes astronomiques de Galilée exposée au musée Galileo de Florence (Wiki Commons/Sailko/https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed.en)

L’héliocentrisme, une véritable rupture  

Les découvertes de Galilée bouleversent véritablement la conception de l’univers du XVIIe siècle. En 1610, il observe que des étoiles tournent autour de Jupiter. Des travaux s’opposant ainsi au géocentrisme d’Aristote qui veut que la Terre soit l’axe central autour duquel tournent tous les astres. Mais ses théories divisent déjà au sein de la communauté scientifique et de l’Église. Ses observations rendent plausible l’hypothèse héliocentrique, mais ne peuvent encore le prouver.

Le scientifique originaire de Pise défend ouvertement l’hypothèse de Nicolas Copernic. Objet de polémique, qui dit que la Terre et les autres planètes tournent autour du Soleil. Infirmant ainsi le système de Claude Ptolémée (savant grec de l’Antiquité) qui veut que la Terre soit au centre de l’univers. Toujours la même année, Galilée est nommé premier mathématicien de l’université de Pise et philosophe du grand-duc. Il continue alors de défendre et d’enseigner les théories de Copernic. Ce qui ne fait pas l’unanimité parmi la communauté scientifique et l’Église.

Illustration de l'Héliocentrisme (Wiki Commons) 
Illustration de l’Héliocentrisme (Wiki Commons) 

Le procès de Galilée

Ses découvertes et théories sont le parfait exemple d’une rupture scientifique du grand siècle des sciences. Mais cela ne plaît pas à tout le monde. Ce qui lui vaut de se faire rapidement de nombreux ennemis parmi une grande partie des érudits européens. En 1616, l’inquisition lui interdit de diffuser ses thèses. Il reçoit l’ordre de ne plus enseigner. Mais l’apparition de trois comètes en 1618 le ramène à l’astronomie. Il compte tout de même des amis au sein de l’Église. Parmi eux, Urbain VIII, pape entre 1623 et 1644. Mais en 1632, il publie le « Dialogue sur les deux grands systèmes du monde », dans lequel il réaffirme les idées de Copernic.

Cela lui vaut un nouveau procès en 1633 devant le tribunal de l’inquisition, qui l’accuse d’hérésie pour sa défense de l’héliocentrisme. Il doit alors renier ses idées. C’est à ce moment que selon la légende, il déclare : “Et pourtant, elle tourne !”. Il échappe à la prison, mais meurt le 8 janvier 1642.

Galilée avant le Saint-Office, peinture de Joseph-Nicolas Robert-Fleury de 1847 (wiki commons/https://respvblica.com/galileo-galilei-before-the-holy-office-in-the-vatican-by-robert-fleury/)
Galilée avant le Saint-Office, peinture de Joseph-Nicolas Robert-Fleury de 1847 (wiki commons/https://respvblica.com/galileo-galilei-before-the-holy-office-in-the-vatican-by-robert-fleury/)

En son siècle, les théories de Galilée font polémiques et vont à l’encontre de la vision de l’univers prédominant

En son siècle, les théories de Galilée font polémiques et vont à l’encontre de la vision de l’univers prédominant. Elles sont vite confirmées par la suite et l’Église décide alors de le réhabiliter. Toutes ces idées novatrices montrent bien cette rupture scientifique du XVIIème siècle. Il n’y a pas de doute que Galilée en est le symbole. Ses théories sont aujourd’hui des références scientifiques.

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Par Vincent Bouin ,

Ayant grandit en Île-de-France, Vincent se passionne très vite par l'histoire, le sport et le journalisme. C'est tout naturellement, qu’il s’oriente vers une licence d'histoire, avant de poursuivre sur un Master Journalisme. Aujourd'hui il continue d'écrire et n'oublie pas ses premiers amours, l'histoire et le sport.

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