De l’ombre à la lumière, le XVIIIe siècle est synonyme de renouveau intellectuel, scientifique et politique. Découvrez le si célèbre siècle des Lumières … en bref !

Dans l’imaginaire populaire, le règne de Louis XIV est celui du faste, incarné par l’imposant Château de Versailles. La fin de sa vie marque par une certaine austérité et une rigueur religieuse qu’il impose à ses sujets. A la mort du Roi Soleil, Louis XV n’a que 5 ans. Le duc Philippe d’Orléans devient alors régent du royaume. Celui-ci décide de quitter Versailles pour retrouver Paris, qui redevient la capitale du pouvoir, des arts et des intellectuels. Comme l’Histoire nous le montre souvent, après l’austérité religieuse revient la libération des mœurs, des corps mais surtout des esprits. C’est dans ce contexte que naît « le siècle des Lumières ».

L’inspiration anglaise…

Bien que le siècle des Lumières se parle en français. Notamment grâce aux nombreux écrits philosophiques qui s’exportent à travers toute l’Europe. Ce courant puise sa source outre-Manche. En 1688, la Glorieuse Révolution secoue le royaume d’Angleterre. Le roi Jacques II est renversé. Le Parlement offre le trône à Guillaume d’Orange et à la princesse Marie. La Déclaration des droits (« Bill of Rights ») s’impose au nouveau couple souverain. Le royaume de France est lui, toujours régi par la monarchie absolue de droit divin. Nos voisins anglais entérinent un système de monarchie parlementaire, limitant les pouvoirs du roi au profit du Parlement. Cette révolution ne passe pas inaperçue auprès de penseurs et d’intellectuels français qui ne supportent plus l’absolutisme de Louis XIV.

Embarquement de Guillaume d’Orange et de ses troupes pour l’Angleterre (1688) – source : WikiCommons
Embarquement de Guillaume d’Orange et de ses troupes pour l’Angleterre (1688) – source : WikiCommons

… pour une nouvelle politique en France

S’inspirant des institutions anglaises, le sujet de la politique intéresse. Il intéresse particulièrement les philosophes des Lumières qui placent l’Homme au centre de tout. Montesquieu cherche à expliquer les lois existantes et jette les fondements d’une science politique. Son traité De l’esprit des lois est publié en 1748 après plus de 14 ans de travail. Il y développe notamment la théorie de séparation des pouvoirs (exécutif, judiciaire, législatif). Jean-Jacques Rousseau se penche également sur les sciences politiques. Il reprend l’idée classique d’une société dans laquelle tous les individus s’abandonnent à la communauté. Du contrat social ou Principes du droit politique est publié en 1762 et présente les notions de liberté et d’égalité.

Séparation des pouvoirs ? Liberté et égalité ? Si cela vous parle, gardez-le bien en tête…

Statue de Montesquieu – source : Pixabay
Statue de Montesquieu – source : Pixabay

L’avènement de la science moderne

Depuis le XVIe siècle, les scientifiques commencent à contredire les principes obscurantistes. Le monde n’est plus clos, tel le cosmos décrit par les Anciens, mais l’univers apparaît sans limites. En s’inspirant des travaux de Galilée, Copernic, Descartes ou encore Newton mais aussi des méthodes et des instruments mis au point à la Renaissance, les scientifiques progressent dans les mathématiques, la physique, l’astronomie, la chimie. Grâce au développement des salons et des cabinets de curiosités dans toutes les cours d’Europe, les théories s’échangent. Ces dernières amènent aux débats. Plus que cela, elles s’appliquent à l’architecture, à l’agronomie et participent aux prémices de l’industrialisation. La première machine à vapeur est ainsi inventée en 1712 !

Planche d’astronomie tirée de la Cyclopedia de 1728 – source : WikiCommons
Planche d’astronomie tirée de la Cyclopedia de 1728 – source : WikiCommons

Le développement de l’édition

Les théories scientifiques et politiques des Lumières s’exportent grâce au développement considérable de l’édition. Les livres de sciences sont plébiscités par les éditeurs et les journaux. Ces derniers demandent aux scientifiques de vulgariser les théories et les découvertes. Les illustrations y prennent une place plus importante, comme dans L’histoire naturelle de Buffon, publiée en 1749. Elles se retrouvent également dans les livres de voyages, qui remportent un grand succès. Alors que 1 000 titres officiels étaient tirés chaque année en 1720. La veille de la Révolution, 3 500 titres sont tirés. Mais le genre littéraire spécifique aux Lumières est bien le dictionnaire, généraliste ou spécialisé. Une Table alphabétique des dictionnaires est même publiée en 1758 pour recenser toutes les éditions.

Illustration du rhinocéros et de l’hippopotame dans L’histoire naturelle de Buffon – source : WikiCommons
Illustration du rhinocéros et de l’hippopotame dans L’histoire naturelle de Buffon – source : WikiCommons

L’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert

L’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonnée des sciences, des arts et des métiers de Diderot et d’Alembert est l’ouvrage phare du XVIIIe siècle. Au départ de cette aventure éditoriale, l’ouvrage ne devait être qu’une traduction. L’Encyclopédie devait traduire la Cyclopedia ou Dictionnaire universel des arts et des sciences d’Ephraim Chambers de 1728. C’est sous l’impulsion de Jean Le Rond d’Alembert et de Denis Diderot que le projet prend de l’ampleur. Édité entre 1751 et 1772, L’Encyclopédie est l’instrument de l’émancipation des hommes par la diffusion des savoirs. A travers 35 volumes formé de 17 volumes de textes, 11 volumes d’illustrations et 71 818 articles. Diderot et d’Alembert vulgarisent les connaissances philosophiques et scientifiques, critiquent l’absolutisme et le fanatisme religieux. L’ouvrage rencontre un véritable succès. Mais, l’Encyclopédie entre au cœur de polémiques religieuses, ce qui lui vaut une censure du pape Clément XIII en 1759.

Portraits de Diderot (par van Loo en 1767) et d’Alembert (inconnu) – source : WikiCommons
Portraits de Diderot (par van Loo en 1767) et d’Alembert (inconnu) – source : WikiCommons

L’art des Lumières

Dans l’histoire de l’art, le XVIIIe siècle est plus généralement associé au style dit Louis XV qu’au style des Lumières. Le mouvement intellectuel et philosophique joue pourtant un rôle particulier dans les évolutions artistiques. L’art est en effet un élément fondamental de la quête du bonheur individuel que cherchent les philosophes des Lumières. Les artistes s’émancipent du classicisme imposé sous le règne de Louis XIV, des sujets religieux et historiques. Le style rocaille ou rococo en architecture montre l’exubérance de la Régence par l’accumulation d’ornementations en coquillages et éléments naturels. En peinture, les fêtes galantes et les salons deviennent des sujets à part entière.

La Déclaration d’amour, par Jean-François de Troy (1731) – source : WikiCommons
La Déclaration d’amour, par Jean-François de Troy (1731) – source : WikiCommons

Les théories des philosophes des Lumières s’ancrent tout particulièrement au sein des élites intellectuelles françaises. Bonheur individuel, liberté, égalité entre tous, séparation des pouvoirs et critique de l’absolutisme … Toutes ces notions sont le berceau de la Révolution française de 1789 et de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.

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Article concocté par Alexandra Monet ,

Passionnée d’Histoire et de patrimoine, j’ai eu la chance de commencer ma carrière entre les colonnes de Notre-Dame de Paris, et de la poursuivre sur les pas de Madame de Maintenon et de Simone Veil. Je n’en oublie pas la musique, pratiquant guitare et piano, chantant cantiques et airs d'opéra, à qui veut bien m’écouter.

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