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Date aujourd’hui inscrite dans tous les livres d’Histoire, le 21 juillet 1969 l’Homme pose pour la première fois le pied sur la Lune. Ce jour-là, trois américains passent à la postérité et entrent dans la légende de l’aérospatiale. Du V2 à Saturn V, de von Braun à Armstrong, retour sur 30 ans de prouesses technologiques et de limites repoussées.

URSS vs USA, un contexte de fortes tensions

Dès la capitulation de l’Allemagne nazie, deux « blocs » idéologiquement contraires s’opposent. Celui de l’Est derrière l’URSS communiste et celui de l’Ouest derrière les États-Unis capitalistes. Pendant 45 ans, ces deux ensembles seront en lutte permanente. C’est la Guerre Froide. La « course à l’espace » (1957-1975) en est l’illustration la plus médiatisée et la plus utilisée par les différentes propagandes. Cette compétition a pour origine les missiles V2 développés par le nazi Wernher von Braun.

Street art

Récupéré par les américains en 1945 lors de l’opération Paperclip, von Braun sera le grand artisan de leurs succès. Les soviétiques, eux, profitent du matériel et des usines de production abandonnés par les nazis dans leur fuite. Le programme spatial soviétique est alors entre les mains de Sergueï P. Korolev. Contre toutes attentes, ces-derniers remportent les premières manches de l’affrontement :

  • 4 octobre 1957, Spoutnik 1 est le premier satellite artificiel placé en orbite terrestre.
  • 3 novembre 1957, Laïka est le premier être vivant mis en orbite terrestre.
  • 12 avril 1961, Youri A. Gagarine est le premier homme envoyé dans l’espace.
Wernher von Braun alors directeur du centre de vol spatial « Marshall » de la NASA / NASA-MSFC / domaine public / via Wikimedia
Wernher von Braun alors directeur du centre de vol spatial « Marshall » de la NASA / NASA-MSFC / domaine public / via Wikimedia

« We choose to go to the Moon » (Nous choisissons d’aller sur la Lune), la réponse américaine

Face à ces nombreux succès soviétiques, le président américain John Fitzgerald Kennedy (JFK) annonce l’envoi d’un homme sur la Lune avant 1970. Habitués aux secondes places (la seule exception notable étant le premier vol piloté par un animal avec Ham le chimpanzé), les américains investissent environ 60 milliards de dollars en 11 ans pour combler leur retard. Le programme Gemini (1961-1966) a pour objectif de préparer au voyage vers la Lune. Les 12 missions expérimentent l’apesanteur, les sorties extravéhiculaires, les arrimages de vaisseaux spatiaux, ainsi que les séjours longs dans l’espace (14 jours).

Vient enfin le programme Apollo (1961-1972). Suite directe du discours de Kennedy, ce programme de 17 missions rétablit le leadership américain dans la course à l’espace. À son plus fort, le programme mobilise 380 000 personnes et les expertises de 200 universités. Trois de ces heureux élus entrent dans la légende un certain 21 juillet 1969…

Le président américain John Fitzgerald Kennedy lors de son discours à l’université Rice, le 12 septembre 1962 / Robert Knusden / domaine public / via Wikimedia
Le président américain John Fitzgerald Kennedy lors de son discours à l’université Rice, le 12 septembre 1962 / Robert Knusden / domaine public / via Wikimedia

Armstrong, Collins et Aldrin, héros nationaux

En vue de la mission Apollo 11, trois membres d’équipage principal sont sélectionnés en janvier 1969. Neil A. Armstrong est désigné commandant de la mission, Michael Collins pilote le module de commande et de service (CSM – Columbia), et Edwin « Buzz » Aldrin le module lunaire (LM – Eagle). Tous trois sont d’anciens pilotes de chasse de l’US Navy ou de l’US Air Force. Ils ont également tous vécus une expérience préalable de vol spatial sur le programme Gemini.

L’objectif principal d’Apollo 11 est de poser deux hommes sur la Lune. Dès lors, toute l’attention médiatique est portée sur sa préparation et son équipage. Le 16 juillet 1969, jour du lancement, 3 500 journalistes sont présents pour une retransmission en direct dans 33 pays. Tandis qu’1 million de spectateurs se massent aux abords du pas de tir. En cas de réussite, Armstrong sera le premier homme à fouler du pied notre satellite naturel.

L’équipage d’Apollo 11.
De gauche à droite : Neil A. Armstrong, Michael Collins et Edwin E. « Buzz » Aldrin Jr. / NASA / domaine public / via Wikimedia
L’équipage d’Apollo 11.
De gauche à droite : Neil A. Armstrong, Michael Collins et Edwin E. « Buzz » Aldrin Jr. / NASA / domaine public / via Wikimedia

« 5 – 4 – 3 – 2 – 1 – 0… All engines running… Liftoff… » (Tous les moteurs en marche… Décollage…)

Cap Canaveral (Floride), 16 juillet 1969, 14h32 (heure française), l’énorme fusée Saturn V (110 mètres, 2 800 tonnes au décollage) prend son envol. Plus grand lanceur de l’Histoire, ce mastodonte est quasi-exclusivement composé de réservoirs (86 mètres de sa hauteur totale), répartis sur trois étages. 12 minutes seulement après le lancement, la fusée se trouve en orbite terrestre et deux étages ont été éjectés. 3 heures plus tard, la fusée file vers la Lune pour 3 jours de voyage.

Le 20 juillet, après plusieurs révolutions autour de notre satellite, CSM et LM se séparent. Collins reste seul en orbite lunaire, tandis qu’Armstrong et Aldrin amorcent leur descente. Après une défaillance technique et avoir piloté en manuel, Armstrong parvient à alunir le dimanche 20 juillet à 21h17 dans la Mer de la Tranquillité. 6h plus tard, le temps de faire toutes les vérifications nécessaires et de s’équiper, Armstrong quitte le module lunaire !

« That’s one small step for man, one giant leap for mankind » (C’est un petit pas pour l’homme, un bond de géant pour l’humanité)

Devant plusieurs centaines de millions de téléspectateurs du monde entier, le moment tant attendu arrive. Le 21 juillet 1969 à 03h56, Neil Armstrong pose le premier pas sur la Lune et prononce son célèbre message.

One Small Step, One Giant Leap

Il est rejoint environ 20 minutes plus tard par son collègue Buzz Aldrin. Les astronautes dévoilent ensuite une plaque commémorative qui restera sur la Lune, avec la base du LM, après leur départ. Puis, ils déploient leur drapeau national, symbole de la victoire américaine dans la course à la Lune. Vient enfin l’installation des instruments scientifiques et de la collecte de quelques 22 kilogrammes d’échantillons rocheux. Vers 19h, le module quitte la surface lunaire pour entamer le retour des astronautes vers la Terre. 3 jours plus tard, le 24 juillet à 17h51, la capsule Apollo amerrit dans l’Océan Pacifique avec, à son bord, les trois astronautes sains et saufs. Ainsi s’achève l’une des plus grandes aventures scientifiques et technologiques de l’Histoire de l’humanité.

Edwin « Buzz » Aldrin saluant le drapeau américain planté dans le sol lunaire / NASA / domaine public / via Wikimedia
Edwin « Buzz » Aldrin saluant le drapeau américain planté dans le sol lunaire / NASA / domaine public / via Wikimedia

Cinquante ans plus tard, l’alunissage réussit d’Apollo 11 et des trois astronautes à son bord reste un véritable exploit. Toujours dans un contexte de Guerre froide, dix autres américains posent le pied sur la Lune jusqu’en 1972, fin du programme Apollo. Personne n’y est retourné depuis. Mais ne désespérez pas, la NASA souhaite une nouvelle mission à l’horizon 2025 ! Prêt à embarquer ?

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Par  Aurélien Nicole ,

Rédaction de contenus

Diplômé en Histoire et en Gestion du patrimoine culturel, c’est à Paris 1 Panthéon-Sorbonne qu’Aurélien termine ses études. D’expérience en expérience, il côtoie les plus grandes institutions muséales françaises, mais aussi les associations au plus près du patrimoine local. De retour dans sa région, il choisit Arras pour implanter son activité d’indépendant. Gestion de collections, production d’expositions, conseil, rédaction d’articles, enseignement… il est toujours dans l’action avec pour objectifs : assouvir sa curiosité et transmettre.

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