Les Médicis, un nom qui a marqué l’histoire et notamment celle de Florence et plus généralement de l’Italie. Une famille patricienne qui exerce son influence et sa puissance durant la fin du Moyen Âge et surtout la Renaissance. Retour sur les Médicis, patronyme engagé, famille implantée.
De Médicis, une famille de marchands devenus banquiers
Les Médicis est encore aujourd’hui un nom connu de tous, une famille les plus influentes de Florence et de Toscane, notamment durant la Renaissance. À l’origine, les Médicis sont originaires de Mugello, haute vallée de Sieve, à une trentaine de kilomètres au Nord de Florence. La famille y possède des terres agricoles. D’abord marchands, ils font fortune en s’installant dès le XIIème siècle à Florence, capitale de Toscane et symbole de l’art et de l’architecture de la Renaissance. Le premier Médicis identifié est Bonagiunta, membre d’un conseil communal (1216). D’autres font aussi l’histoire de la cité, avec Giovanni de Médicis, qui défit les Lombards devant Scarperia en 1251. Mais ce qui marque certainement un tournant dans leur renommée est la création de la banque Médicis en 1391 par Jean de Médicis (1360-1429). C’est le début de l’influence économique d’une des familles les plus célèbres de l’histoire.
Une domination politique et économique sur Florence
(Wikimedia commons)
Au nord de l’Italie, de nouvelles voies commerciales sont ouvertes au XIIème siècle à la faveur des Croisades. Cela contribue à la prospérité des villes italiennes. Les empereurs leur donnent plus de libertés pour contrer le pouvoir du Pape et de la noblesse. Dès le XIIIème siècle, les Médicis sont très implantés dans la cité et sont surtout très influents. Que cela soit dans la vie politique et économique de Florence. La banque Médicis est au XVème siècle l’une des plus respectées d’Europe.
Elle permet d’asseoir la puissance des Médicis, ainsi que d’accroître leur fortune à Florence. Puis sur l’ensemble de l’Italie. À cette époque, la famille possède pas moins de 10 banques en Europe. Autre aspect important de leur influence, Jean de Médicis, dit Jean de Bicci, est nommé gonfalonier en 1421. Le gonfalon est un morceau d’étoffe honorifique qui permet à son possesseur d’être le détenteur du pouvoir exécutif, chargé de former le gouvernement de la Seigneurie de Florence.
Une lignée de renom
Leur influence ne s’arrête pas là. Plusieurs membres de la dynastie sont faits papes de l’Eglise catholique. Jean de Médicis (1475-1523), dit aussi Léon X, est pape de 1513 à 1521. Jules de Médicis (1478-1534), dit Clément VII, pape de 1523 à 1534. Et Alexandre de Médicis (1535-1605), fait pape Léon XI le 1er avril 1605, mais mort quelques semaines après, le 27 avril. D’un point de vue politique, l’influence des Médicis s’étend aussi en France.
La célèbre Catherine de Médicis (1519-1589) épouse Henri II, fils et successeur de François Ier. Elle devient reine de France en 1547 jusqu’en 1559. Après la mort de son fils François II en 1560, Catherine est faite régente du royaume jusqu’en 1563 sous Charles IX. Marie de Médicis (1573-1642), est elle l’épouse d’Henri IV et reine de France entre 1600 et 1610. Puis régente entre 1610 et 1614, sous Louis XIII, son fils. D’ailleurs, les célèbres épopées romanesques des trois mousquetaires et de D’Artagnan se passent en grande partie durant le règne de ce dernier.
Une des familles de mécènes les plus influentes
Mais là où les Médicis exercent une autorité absolue, c’est le mécénat. Un mécène est une personne qui aide un artiste ou un écrivain. Cela passe notamment par une aide financière. Tout commence dès le XVème siècle avec Cosme de Médicis (1389-1364), fils de Jean de Médicis. Grâce à l’immense fortune issue de la Banque Médicis que lui a légué son père, Cosme devient un grand mécène. Il protège notamment les acteurs du mouvement des Humanistes.
Celui qui est l’homme le plus puissant de Florence amène même à sa cour le sculpteur Donatello. Ses successeurs continuent d’œuvrer pour l’art. Son fils, Laurent Le Magnifique (1449-1492), dirigeant de Florence, est considéré comme le prince de la ville. Il est cultivé et protecteur des artistes et savants. Laurent soutient les artistes les plus importants de son époque, tels que Léonard de Vinci, Michel-Ange et Botticelli. De son côté, Ferdinand II (1610-1670), grand duc de Toscane, est le protecteur de Galilée et le fondateur de la première académie de sciences naturelles en Europe.
1743, la fin d’une famille les plus implantées d’Italie
À la mort de Laurent Le Magnifique, sa famille est chassée par Savonarole, un prédicateur qui impose à Florence un régime particulièrement sévère et qui divise ses habitants. Savonarole est exécuté le 23 mai 1498. Mais l’influence est telle que les Médicis reviennent vite et sont de nouveau au pouvoir en 1512 grâce à une armée espagnole et à l’appui du pape Jules II. D’abord chassé par Charles Quint, Alexandre de Médicis (1512-1537) est intronisé par ce dernier en 1530. Après qu’Alexandre lui offre en mariage sa fille Marguerite de Parme. Il devient duc de Florence de 1532 à 1537.
Dernier descendant de la branche aînée, il est assassiné par un cousin de la branche cadette, lui-même assassiné sous les ordres de Cosme Ier. Entre les XVème et XVIIIème siècles les Médicis sont seigneurs, puis ducs et grands ducs à Florence et en Toscane. Jean-Gaston de Médicis (1671-1737), sans descendance, est le dernier représentant mâle de la famille. Sa sœur, Anne-Marie-Louise (1667-1743) s’éteint à son tour, en 1743. C’est la dernière à être membre de la famille directe, marquant alors la fin d’une des familles les plus célèbres d’Europe.
À sa mort, Anne-Marie-Louise de Médicis fait don de l’immense fortune et du patrimoine de sa famille
Mais à l’unique condition qu’aucun objet précieux ne parte de Florence et que les collections soient ouvertes au public. Au fil des siècles, ils assoient leur influence au niveau économique, politique et religieux. Et sont d’une aide précieuse dans la renommée de l’Italie durant la Renaissance et notamment en ce qui concerne l’art. C’est pourquoi ils sont encore aujourd’hui l’une des familles les plus importantes et célèbres de l’histoire. Médicis et Renaissance sont indissociables.
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Par Vincent Bouin ,
