En août – 480, la puissante armée perse de Xerxès affronta une coalition de cités grecques à l’occasion de la sanglante bataille des Thermopyles. Retour sur l’un des plus célèbres conflits du monde antique qui se déroula lors de la seconde guerre médique.

Vengeance et ambition, voici les deux raisons qui ont poussées le roi perse Xerxès à attaquer la Grèce. La vengeance, d’abord. Celle d’un fils voulant venger son père (le roi Darius Ier). Lui qui avait été battu par les Grecs dix ans plus tôt à Marathon, près d’Athènes. L’ambition, ensuite. Celle d’un roi souhaitant étendre son empire et éliminer ses ennemis. Ces deux facteurs ont donnés naissance à une bataille mythique. Au cours de laquelle s’est illustré le roi Léonidas et ses célèbres 300 spartiates.

Stratégie et forces en présence

Imaginez un étroit col de montagne de plus de six kilomètres situé sur la côte est de la Grèce. Ajoutez-y un paysage inhospitalier ou des pluies torrentielles succèdent à des chaleurs étouffantes. Vous avez là le cadre parfait pour une bataille épique. Une bataille qui nous est connu grâce à l’historien grec Hérodote. L’armée perse était composée de 120 000 à 300 000 hommes… Contre environ 7 000 soldats grecs (spartiates, phocéens, thébains, etc.).

L’infériorité numérique des Grecs poussa leurs commandants (Le spartiate Léonidas et l’athénien Thémistocle) à choisir le col des Thermopyles comme lieu de bataille. Ainsi, l’armée perse ne serait pas avantagée par sa supériorité numérique ou sa cavalerie. Pendant ce temps, la flotte grecque dirigée par Thémistocle bloquerait le détroit de l’Artémision. Arrivée aux Thermopyles, Xerxès attendit quatre jours avant d’attaquer. Persuadé que les Grecs s’enfuiraient à la vue de son immense armée. Au cinquième jour, il attaqua…

Les Thermopyles aujourd’hui / DP Wikimedia commons
Les Thermopyles aujourd’hui / DP Wikimedia commons

Attaque de Xerxès et trahison

Dans l’espace restreint des Thermopyles, la supériorité numérique des perses ne fut pas un avantage. Face à un adversaire mieux entraîné et mieux armé, l’armée de Xerxès perdit beaucoup d’hommes et se replia à plusieurs reprises. Mêmes les Immortels, la garde rapprochée des rois perses forte de 10 000 hommes, ne parvinrent pas à vaincre les Grecs. En effet, l’armée grecque utilisaient la célèbre formation en phalange. Une ligne de fantassins lourdement armées, les hoplites. Ceux-ci combattaient coude à coude et offraient à leurs adversaires un mur de bouclier quasi impénétrable.

Le soir du deuxième jour de bataille, Ephialtès, un berger grec, informa Xerxès de l’existence d’un chemin permettant de contourner le défilé des Thermopyles. Les perses en profitèrent pour encercler l’armée grecque. Léonidas, accompagné de 2 000 soldats dont les célèbres 300 spartiates, décida de rester pour couvrir la retraite de son armée. Ils combattirent sur un terrain découvert afin d’éliminer le maximum d’ennemis. Léonidas tomba sous les flèches perses et les survivants grecs furent marqués au fer rouge, mettant fin à la bataille des Thermopyles. Une bataille perdue par les Grecs à cause d’une trahison et qui est célèbre aujourd’hui par l’héroïsme dont ils ont fait preuve.

Plan de la bataille des Thermopyles
Plan de la bataille des Thermopyles

« Spartiates, quel est votre métier ? »

Vous aussi, quand vous entendez cette phrase, vous vous prenez pour un spartiate et avez envie de répondre « Ahou, ahou ahou ! » (Les abdos et pectoraux en moins) ? Alors nous sommes au moins deux ! Plus sérieusement, si la bataille des Thermopyles est aujourd’hui synonyme d’héroïsme et de sacrifice, c’est en partie grâce au rôle des célèbres 300 spartiates. Un rôle essentiel qui n’est finalement pas étonnant puisque l’armée de Sparte était considérée comme la plus puissante du monde grec.

Elle pratiquait en effet l’eugénisme, un processus de sélection des enfants les plus forts. De 7 à 20 ans, l’enfant était enlevé à sa famille pour être placé sous la responsabilité de la Cité. On lui enseignait des disciplines avant tout physiques : athlétisme, survie en pleine nature, maniement des armes, etc. La concurrence était rude afin de repérer les meilleurs. A 20 ans, le jeune spartiate était donc entraîné et prêt à mourir au combat, ce qui était considéré comme un grand honneur. Cette éducation, appelé Agogé, permettait donc à Sparte d’avoir l’une des meilleures armées du monde.

Hoplite grec (à droite) et soldat perse (à gauche)
Hoplite grec (à droite) et soldat perse (à gauche)

La plus célèbre des batailles de l’Antiquité s’est donc achevée par une défaite de l’armée grecque face aux perses. Elle ne mit toutefois pas fin à cette seconde guerre médique. Celle-ci s’acheva quelques mois plus tard avec la défaite des perses lors de la bataille navale de Salamine et des batailles terrestres de Platées et du cap Mycale.

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Par Pierre-Luc Fourny ,

Originaire d’une petite bourgade de Loire-Atlantique, je suis diplômé d’un master en valorisation du patrimoine culturel. Amoureux de football et d’Histoire (qui a dit que les deux ne vont pas ensemble ?), j’aime transmettre cette passion aux personnes qui m’entourent. Travaillant aujourd’hui dans la médiation culturelle, je suis prêt à vous faire voyager à travers le temps !

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