Préservées de toute nuisance humaine, les Terres et mers australes françaises représentent un joyau naturel inestimable. Véritables enjeux pour la planète, ces territoires d’outre-mer assurent à la France une indiscutable hégémonie.
Dispersées à l’autre bout du monde et difficiles d’accès
Les îles australes françaises font partie des sanctuaires naturels les plus précieux au monde. De nombreuses espèces endémiques rares peuplent ces espaces austères où la Nature est maître. En plus d’accorder à la France une biodiversité riche et dense, ces morceaux de terre font d’elle une des plus grandes puissances économique, maritime et militaire au monde. Perçons ensemble le secret de ces “confettis de terre” aujourd’hui menacés par le réchauffement climatique.
Les Terres Australes ou morceaux de France à l’autre bout du monde
Les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) autrefois surnommées “îles de la Désolation” représentent une collectivité d’Outre-mer depuis le 6 août 1955. Elles se situent au sud de l’océan Indien et se décomposent en cinq districts, à savoir :
- l’archipel de Crozet ;
- les îles Kerguelen composées de 350 îles ;
- les îles Saint-Paul et Amsterdam ;
- la Terre Adélie en Antarctique ;
- les îles Éparses de l’océan indien comprenant l’île Tromelin, l’archipel des Glorieuses, l’île Juan de Nova, l’île Europa et l’atoll de Bassas da India.
Inscrite depuis le 5 juillet 2019 au Patrimoine mondial de l’UNESCO
La réserve naturelle des Terres et mers australes françaises (à l’exception de la Terre Adélie et des îles Éparses) s’étend sur plus de 672 969 km² dont 7 700 km² d’espace terrestre. Elles englobent 60 petits îlots. L’ensemble de ces territoires peu connus du grand public représente la plus grande réserve naturelle de France. Il s’agirait également de l’une des plus grandes aires marines protégées (AMP) au monde. Vierges de toute population autochtone, les TAAF (Terres australes et antarctiques françaises) accueillent de manière régulière des chercheurs, scientifiques et militaires français.
La plus grande réserve naturelle française au monde
Situées à l’autre bout du monde, les terres et mers australes françaises offrent des panoramas stupéfiants et constituent un fabuleux laboratoire d’observation et de recherche. En raison de son patrimoine naturel foisonnant, l’Unesco identifie cette réserve comme “l’un des derniers lieux de naturalité au monde”. Considérées comme une véritable oasis de biodiversité, les TAAF abritent des millions d’oiseaux et mammifères marins.
L’archipel Crozet d’une superficie de 352 km² concentrerait à lui seul la plus grande communauté d’oiseaux de mer au monde. Cet immense espace où la nature est reine est le paradis des manchots royaux ainsi que des albatros d’Amsterdam aujourd’hui menacés d’extinction. Parmi les nombreux animaux répertoriés, il est possible d’observer des cormorans, des orques, des phoques, des otaries, des éléphants de mer, des baleines ou encore des dauphins.
Les eaux des îles Saint-Paul seraient connues pour être particulièrement riches en poissons et en langoustes. Préservées de toute activité humaine, les TAAF sont propices à la reproduction des espèces.
Les plages des îles Éparses seraient ainsi connues pour être d’importants lieux de ponte des tortues marines. En raison de leurs origines volcaniques, les îles australes françaises disposent d’une végétation limitée. La flore se compose principalement de mousses et de lichens. On distingue des plantes dites “endémiques” telles que le chou de Kerguelen, l’azorelle, l’acaena ou encore le phylica uniquement présent à Amsterdam.
Des Terres isolées, hauts lieux de recherches et zones économiques
Dans les TAAF, la recherche scientifique s’intéresse aussi bien aux sciences de la vie qu’aux sciences de l’univers. D’après les données du Ministère des Outre-Mer, une 60aine de missions et programmes scientifiques y sont coordonnés chaque année. Afin d’étudier et de mieux appréhender les dérèglements et catastrophes climatiques (surveillance des tsunamis par exemple), des stations automatisées comme Météo-France sont présentes sur tous les districts.
Jouissant d’une situation géographique et stratégique idéale, les Terres australes et antarctiques françaises abritent des laboratoires de grands centres de recherche tels que le Centre national d’études spatiales (CNES) ou encore le Commissariat à l’énergie atomique (CEA).
Depuis l’île de la Réunion, le navire océanographique Marion Dufresne II assure quatre fois par an le ravitaillement des trois districts austraux français et intervient jusque dans les îles Éparses. Le navire brise-glace Astrolabe assure quant à lui des liaisons jusqu’en Terre Adélie, en Antarctique, depuis le port d’Hobart en Australie.
Au-delà d’un patrimoine naturel unique au monde, les Terres australes et antarctiques françaises procurent à la France une deuxième Zone Économique Exclusive (ZEE) après la Polynésie française. Garants de la puissance française, ces espaces préservés élèvent la France au second rang mondial après les États-Unis, en termes de superficie maritime. C’est sans compter les nombreuses richesses en gaz et en hydrocarbures. La France vient d’ailleurs d’étendre son territoire sous-marin de plus de 151000 km² soit environ un quart de l’hexagone. Avides de nouvelles découvertes et explorations ? Cap sur l’Antarctique !
Découvrez d’autres magnifiques départements à visiter en cliquant sur le lien !
Pour découvrir encore plus d’articles inspirants, téléchargez l’application Cultur’easy sur Applestore ou Playstore.
Par Marie-Florine Dambakizi ,
