Marco Polo a marqué l’Europe du Moyen-âge puis de la Renaissance. Pourquoi ? Parce qu’il a dédié sa vie à l’exploration, et a apporté à l’Europe du XIIIe s une connaissance sur l’Extrême-Orient.
Qui est Marco Polo ?

Né en 1254 à Venise et mort en 1324, Marco Polo est un marchand, explorateur et ambassadeur italien. Curieux de découvrir le monde, il entreprend à l’âge de 17 ans un périple vers la Chine avec son père et son oncle. Il raconte cette odyssée dans son livre Devisement du monde, qui fascine autant qu’il interroge.
Un destin tout tracé
De 1260 à 1269, Niccolò et Matteo Polo, le père et l’oncle de Marco Polo, entreprennent un voyage jusqu’en Chine. Là-bas, les deux marchands italiens rencontrent Kubilaï Khan, fondateur de la dynastie mongol des Yuan, qui règne sur l’empire Mongol. En échange du monopole commercial entre la Chine et la chrétienté, les deux hommes sont chargés de transmettre au Pape Clément IV une lettre. Dans cette lettre, le Khan demande de faire venir une centaine de savants et artistes européens en Chine pour l’instruire sur la chrétienté. Mission acceptée.
Sur le chemin du retour, ils apprennent que le pape est décédé. Ils rentrent à Venise pour attendre l’élection pontificale et découvrent l’existence de Marco Polo, le fils de Niccolò. Marco décide de repartir jusqu’en Chine avec son père et son oncle. Ils quittent Venise en 1271 pour retrouver Kubilai Khan, sans les savants.
Une véritable odyssée vers la Chine : la Route de la Soie
Pour se rendre en Chine, les Polo empruntent la route de la soie, un réseau de routes commerciales entre l’Asie et l’Europe. En bateau, à pied et à cheval, les Polo longent les côtes italiennes, passent par la Grèce, la Syrie. Ils en profitent pour acheter des pois chiches, des dattes et des diamants. Les paysages et les cultures les émerveillent. Marco Polo prend des notes de tout ce qu’il vit.

Le nom route de la soie est donné à la fin du XIXe s par le géographe allemand Ferdinand von Richthofen. En effet, de la soie venue de Constantinople y était transportée par caravane. Ce nom ne reflète que le point de vue de l’occident qui avait un intérêt pour la soie. Pourtant, de nombreux autres échanges avaient lieu. La Chine importait des épices, de l’ivoire ou des parfums. Les occidentaux achetaient du sucre ou de la porcelaine.
La famille Polo au service du Khan

4 ans après leur départ de Venise, les Polo arrivent à Xanadu. De là ils se rendent à Cambaluc, la capitale de l’empire Mongol, l’actuelle Pékin. Le Khan est intrigué par la curiosité de Marco Polo, qui parle le persan, le mongol, le turc et sûrement l’arabe. Il lui propose d’intégrer le service diplomatique. Il y occupe des fonctions financières et commerciales. Ses missions l’amènent au Tibet, en Thaïlande ou en Birmanie où il découvre le charbon ou le papier monnaie. Dans une émission de France Culture, l’historien médiéviste Pierre Racine précise cependant.
Il faut toujours se méfier de ce que dit Marco Polo lui-même, car il exagère très souvent les fonctions qu’il a remplies.
Un retour inattendu
Après 17 ans de bons et loyaux services, les Polo souhaitent rentrer à Venise. Le Khan refuse puis accepte, à condition qu’ils escortent la princesse mongole Koekoecin vers la Perse. Ils acceptent et regagnent Venise en 1295, après un périple de 24 ans. Ils ramènent avec eux des épices, de la soie, des pierres précieuses. En 1298, la bataille de Curzola éclate. Elle oppose Venise à Gênes. Marco Polo dirige une galère et est fait prisonnier par les Génois après une défaite de la flotte Vénitienne.
Un périple mis à l’écrit

En 1298, en prison, Marco Polo dicte ses mémoires à l’écrivain Rustichello de Pise. Celui-ci les compile dans l’ouvrage Devisement du monde, aussi titré Le livre des merveilles ou Il Milione. Il y raconte son odyssée jusqu’en Chine. Il parle de l’Arménie, de la Turquie, l’Inde, l’Asie moyenne et une partie de l’Europe. L’architecture des villes qu’il traverse, leurs habitants aussi. Il parle de leurs cultures, leurs coutumes ou leurs religions. Bref, il décrit toutes ses découvertes et ses émerveillements.
Cet ouvrage apporte des connaissances exceptionnelles sur l’Orient et l’empire mongol. Au XIIIe s ils fascinent, mais les connaissances restent encore limitées. Il inspire les plus grands explorateurs comme Christophe Colomb ou Vasco de Gama. A cette époque, l’imprimerie n’existe pas. Des copies à la main sont donc réalisées, ce qui n’empêche pas sa rapide circulation en Europe.
Marco Polo fait débat
Devisement du monde fascine. Toutefois, des historiens et passionnés d’histoire émettent des doutes sur la véracité des récits de Marco Polo. Pour certains, Marco Polo n’a jamais été en Chine ou n’a pas vécu tout ce qu’il raconte. Leurs arguments : ses récits sont exagérés, certaines de ses précisions sont fausses ou partiellement fausses, il omet de parler de certaines coutumes. Des historiens expliquent que Marco Polo n’a pas voyagé dans toutes les régions d’Asie, donc ne connaît pas tous les modes de vie et les coutumes des pays. Aussi, les exagérations peuvent s’expliquer par le fait que l’écrivain Rustichello de Pise est spécialisé dans les romans fantastiques et de chevalerie.
Autre mystère à propos de Marco Polo : son lieu de naissance. La Croatie ? L’Italie ? Une légende croate affirme que l’explorateur est né sur l’île de Korčula, en Croatie. Les italiens contestent cette légende, et mettent en avant le fait qu’il n’y a aucune trace historique de Marco Polo sur cette île.
La curiosité et le courage de Marco Polo lui ont permis d’apporter en Europe la connaissance de l’Extrême-Orient. Son odyssée sur la route de la soie et les missions qu’ils a réalisées auprès du grand Khan impressionnent toujours autant, malgré les doutes qu’elles suscitent. Comme son père avant lui, Marco Polo a su repousser les frontières pour découvrir le monde et ses richesses.
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Par Marie Magnin,
1 Comment
Mythe où réalité ?? probablement un peu des deux