François Ier, monarque Valois, est connu pour son amour des Arts et des Lettres, la bataille de Marignan et l’édit de Villers-Cotterêts. Roi-Chevalier, découvrez la vie de cette figure de la Renaissance.

Profil de François Ier

François Ier vers 1530 par Jean Clouet, huile sur toile, 96 x 74 cm, Musée du Louvre, CC DR
François Ier vers 1530 par Jean Clouet, huile sur toile, 96 x 74 cm, Musée du Louvre, CC DR

Nom : François d’Orléans ou François d’Angoulême selon les biographes, puis François Ier à partir de son sacre

Surnom : Le restaurateur des lettres, le Roi Magnifique, le Bâtisseur

Date et lieu de naissance : 12 septembre 1494 à Cognac

Date et lieu de décès : 31 mars 1547 à Rambouillet

Cause du décès : Septicémie (cause d’une fistule vésico-périnéale) associée à une insuffisance rénale grave

Dynastie : Valois-Angoulême

Enfants : Louise de France, Charlotte de France, François de Bretagne (duc de Bretagne), Henri II, Madeleine de France, Charles de France (comte d’Angoulême), Marguerite de France, Louis de Saint-Gelais (enfant illégitime) et Nicolas d’Estouteville (enfant illégitime)

Fonction(s) : Roi de France

Secteur d’activité : Gouvernement, art, sport et guerre

Langues parlées : Latin et Français

Formation

Né à Cognac, François Ier est le fils de Charles de Valois-Orléans, comte d’Angoulême et de la princesse Louise de Savoie. Il appartient à la branche cadette de la maison royale de Valois et n’est donc pas destiné à régner, bien qu’en bonne position dans l’ordre de succession. Son père décède lorsqu’il a deux ans, faisant de lui le nouveau comte d’Angoulême ; sa mère, Louise se retrouve veuve à 19 ans. Il grandit au château d’Ambroise, sous l’influence féminine de Louise de Savoie et de sa sœur, Marguerite d’Angoulême, qui lui lèguent le goût du raffinement.

Lorsqu’il a 4 ans, François est fait duc de Valois par le roi Louis XII. Selon la loi salique, il devient l’héritier présomptif du trône, car aucun des fils du roi et d’Anne de Bretagne n’a survécu plus de quelques jours.

Il accède au trône à la mort de Louis XII, le 1er janvier 1515, alors âgé de 20 ans et devient ainsi François Ier. Il est sacré à la cathédrale de Reims le 25 janvier 1515.

Anecdote

La carrure de François Ier était impressionnante. Fun fact, il est le plus grand chef d’État Français. Son armure d’apparat conservée au Musée de l’Armée aux Invalides, a permis d’estimer la taille du monarque. Il mesurait très probablement 1,98m, ce qui, selon les critères de l’époque, faisait de lui un géant !

Seconde anecdote un peu plus légère, le roi François Ier était obsédé par le sexe. Si bien qu’on a longtemps cru qu’il était décédé de la syphilis ! Pas étonnant quand on sait que François le Magnifique aimait passionnément les femmes, au point de développer des maladies sexuelles tout le long de sa vie. Pour preuve : ses fortes fièvres à répétition et sa fistule située entre l’anus et les testicules, formant un abcès de la taille d’une pomme d’arrosoir. Très chic.

Expériences

Armure de François Ier, chef-d’œuvre de l’armurier Jörg Seusenhofer, poids : 20,6 kg,  CC Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Pierre-Luc Baron-Moreau
Armure de François Ier, chef-d’œuvre de l’armurier Jörg Seusenhofer, poids : 20,6 kg,  CC Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Pierre-Luc Baron-Moreau

L’un des meilleurs lutteurs du royaume

François Ier était très athlétique et bon sportif. Ce sont d’ailleurs ses compétences en lutte qui lui joueront des tours… Pour la petite histoire, lorsque le monarque français essaie de s’allier avec Henri VIII d’Angleterre, ayant un caractère bien trempé l’un et l’autre, les deux parties ne tombent pas d’accord. L’Anglais propose alors un combat de lutte à main nue. S’ils sont tous les deux athlétiques, François Ier est plus fort et meilleur. N’écoutant pas ses conseillers qui l’adjurent de temporiser, il envoie, par un croche-pied, son adversaire mordre la poussière. Se sentant profondément humilié, Henri VIII quittera rapidement le Camp du Drap d’Or et ira s’allier… à Charles-Quint !

L’un des dernier Roi-Chevalier

Chevalier de haut vol, stratège hors pair, François Ier était ce que l’on appelle un conquérant. Marchant sur les pas de ces prédécesseurs, le roi Valois entend reconquérir le territoire Milanais perdu. Très vite, le jeune monarque s’illustre par sa victoire à Marignan en 1515. Il est fait chevalier par Bayard, prend le contrôle de la Lombardie et la paix revient. Mais les prétentions de François Ier ne s’arrêtent pas là. Il souhaite empêcher l’élection de son rival, Charles de Habsbourg (Charles Quint), au trône du Saint-Empire romain germanique.

Il se porte aussitôt candidat. Mais il ne sera pas élu et ce qu’il redoutait le plus se produit : le royaume de France est encerclé par les possessions du nouvel empereur. Il cherche alors à consolider des alliances avec d’autres puissants royaumes, notamment avec le roi d’Angleterre, Henri VIII. Sans succès, il se retrouve alors face à la guerre.

Fin stratège, homme politique

Bataille de Marignan par  Alexandre Evariste Fragonard, CC Photo RMN-Grand Palais (Château de Versailles)
Bataille de Marignan par  Alexandre Evariste Fragonard, CC Photo RMN-Grand Palais (Château de Versailles)

La guerre qu’il mène contre les Habsbourg tourne pourtant à son désavantage. Il essuie une défaite en 1552 et perd le Milanais si vaillamment reconquis. Toutefois, François Ier ne s’arrête pas en si bon chemin. Même affaibli par la trahison du connétable Bourbon et l’invasion au Nord des Anglais, il n’hésite pas à assiéger Pavie en 1525. Mais sa persévérance et sa fougue le conduisent à une défaite désastreuse.

Le Roi est alors fait prisonnier et ne sera libéré qu’après la signature du traité de Madrid, dont il ne respecte aucune des clauses à sa libération, relançant la guerre au sein de la Ligue de Cognac (alliance avec le pape), jusqu’au traité de Cambrai en 1529. Malgré son mariage avec Éléonore de Habsbourg, la paix est provisoire. Le Roi Magnifique, n’hésite pas à s’allier aux moindres mouvements organisés contre l’empereur Charles V : il soutient les protestants allemands en 1531, puis les Turcs en 1536. Au final, le conflit ne s’achève qu’en 1544 avec la signature du traité de Crépy-en-Laonnois.

Le protecteur des Lettres

Pierre de Ronsard, poète français. Peinture à l'huile du XVIe siècle. CC DR Musée des Beaux-Arts, Blois
Pierre de Ronsard, poète français. Peinture à l’huile du XVIe siècle. CC DR Musée des Beaux-Arts, Blois

François Ier aime le raffinement, il mise beaucoup sur le développement intellectuel et artistique du royaume, quitte à subir les critiques de certains, le jugeant trop élitiste ou superficiel. Mais sa curiosité va le mener à protéger des poètes, des écrivains tels que Ronsard ou Budé, ouvrant ainsi la voie au mécénat royal. Son amour pour la littérature, les livres et le français lui vaut le surnom du Restaurateur des lettres.

Un très grand mécène

À son accession au trône, François Ier diffuse largement la Renaissance italienne qui est fortement influencée par la France. Ainsi, il commande de nombreux travaux et fait venir des artistes tels que : Cellini ou de Vinci. Il devient d’ailleurs très proche de Léonard de Vinci, qu’il installe au Clos Lucé. La légende raconte même que l’artiste serait mort dans les bras du Roi.

Il fait venir de nombreuses œuvres (sculptures, peinture, tableaux) de maîtres italiens comme Michel-Ange ou Raphaël. C’est au cours de son règne, que la collection d’œuvres d’art des Rois de France commence réellement. Il créé d’ailleurs, en 1530, la collection des Joyaux de la Couronne de France.

Un conducteur de travaux hors pair

François Ier se montre un bâtisseur acharné. Il fait construire de nouveaux bâtiments un peu partout (les châteaux de Chambord, Saint-Germain-en-Laye, de Villers-Cotterêts, de la Muette dédié à la chasse), poursuit le travail entamé dans les châteaux de Blois et d’Ambroise. Il en fait même reconstruire d’autres comme le château du Louvre ou celui de Fontainebleau. En bâtisseur hors pair il s’entoure des meilleurs architectes de l’époque (de Vinci, Boccador, Chambiges,…) et chacun de ses ambitieux projets bénéficie de somptueuses décorations.

Il a fait du français la langue officielle

Le 10 août 1539, François Ier signe l’édit de Villers-Cotterêts, qui exige que tous les actes administratifs, politiques et judiciaires soient rédigés en français et non plus en latin. Une impulsion décisive à une langue qui est déjà celle de la Cour et de la ville. Cette manœuvre a aussi pour objectif d’unifier le royaume. Dans les faits, l’unité linguistique s’achève au milieu du XXe siècle et se poursuit encore aujourd’hui autour de la francophonie.

Compétences

Homme politique ***

François Ier va se montrer comme un homme politique fort tant sur la politique extérieure qu’intérieure, même si son règne est ponctué de guerres ou d’incidents diplomatiques. Côté extérieur, on connaît son appétence pour les territoires et la guerre. Côté politique intérieure, François Ier va chercher à renforcer l’autorité royale avec une tendance absolutiste. Son règne coïncide avec les prémices de la Réforme concernant les religions catholiques et protestantes. Ses dépenses en construction, pièces d’Art et dans les guerres, vont l’inciter à introduire une série de réformes pour améliorer le rendement de l’impôt.

Commercial ***

Soucieux de l’essor commercial de la France, François Ier délivre la charte de création du port du Havre le 7 février 1517. L’année suivante, L’Hermine, sera le premier navire à y entrer. On peut aussi parler de son influence sur le milieu artistique, faisant venir des œuvres d’Italie et surtout Léonard de Vinci avec sa Joconde. Il ne se doutait pas des sommes que rapporteraient son protectorat aujourd’hui.

Économe *

Ce n’est pas une compétence majeure que possède le roi… La construction de nombreux châteaux va sérieusement déséquilibrer le budget du royaume. Son côté dépensier, inquiétait déjà avant son règne, c’est dire… Mais il a su redresser un peu la barre.

Et après ?

François Ier reçoit les derniers soupirs de Léonard de Vinci par Jean-Auguste-Dominique Ingres, huile sur toile 40 x 50.5 cm, 1818, CC Petit Palais/Roger-Viollet
François Ier reçoit les derniers soupirs de Léonard de Vinci par Jean-Auguste-Dominique Ingres, huile sur toile 40 x 50.5 cm, 1818, CC Petit Palais/Roger-Viollet

Après un règne de 32 ans et des mois de maladie, François Ier décède au château de Rambouillet à l’âge de 52 ans. Son second fils, Henri II lui succède et poursuit l’œuvre politique et artistique de son père. Il reprendra les guerres d’Italie, tout en surveillant Charles Quint qu’il mettra en échec. Il réprimera plus hardiment encore les protestants, son règne finira sur les guerres de Religion.

Le règne du Roi Magnifique aura été marqué par les guerres, son courage, sa détermination et son héritage patrimonial. Il a laissé la France sur le chemin d’un rayonnement artistique et culturel grandiose. Il a permis un développement important des Arts et des Lettres en France. Une influence qui existe toujours aujourd’hui.

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Article concocté par Clara Lefevre-Manond,

Née à Lille, passée par les Deux-Sèvres, Clara est revenue dans la capitale des Flandres pour ses études. Danseuse classique, elle a aussi fait du tennis. Sportive, elle ne laisse pas un challenge lui saper le moral. Souriante et généreuse, voilà comment la qualifier. Mais attention, sous ses yeux bleus, se cache un sacré caractère : qui s’y frotte s’y pique !

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