Connaissez-vous la cryptographie ? Utilisés depuis des siècles, les codes secrets sont partout. Retrouvez-en 10 qui ont marqué la petite et la grande Histoire !

Saviez-vous qu’un code secret a permis d’écourter la Seconde Guerre mondiale ? Ou qu’un message crypté sauva les Grecs des Perses ? Au cours des siècles, la cryptographie s’est invitée dans les stratégies militaires, les secrets des monarques et les chasses au trésor. Voici un top 10 des codes secrets qui ont prouvé leur efficacité !

1. Le message tiré par les cheveux des Grecs

En 500 avant notre ère, le tyran Histiée règne à Milet, en Ionie. L’empire perse, gouverné par Darius 1er, s’étend alors de la Grèce jusqu’en Inde. Envoyé à Suse (dans l’actuel Iran) et ne s’y plaisant pas, Histiée décide de déclencher une rébellion en Grèce. Il espère qu’ainsi, Darius le renverra à Milet en mission diplomatique. Il choisit donc d’envoyer un message secret à son neveu, Aristagoras, qui règne sur la cité en son absence. Pour cela, il fait raser la tête d’un esclave et y inscrit sa missive. Il attend ensuite que les cheveux de celui-ci aient suffisamment repoussé. En rasant la tête de l’esclave, le neveu y découvre l’ordre de révolte. Celle-ci sera un désastre, mais mènera indirectement à la fin des guerres médiques et de l’invasion perse.

2. Le Grand Chiffre de Louis XIV

La correspondance du Roi-Soleil méritait bien un soin particulier ! C’est le cryptologue Antoine Rossignol qui élabora pour lui ce Grand Chiffre. Il s’agissait d’un chiffrement par substitution à répertoire : chaque nombre correspondait à une syllabe. Il fallu attendre le XIXe siècle pour que le cryptanalyste Étiennes Bazeries parvint à en percer les secrets. À la demande d’un historien, il décrypta toute une série de lettres. L’une d’elles retint particulièrement leur attention, car elle semblait révéler le nom de l’Homme au masque de fer. Malheureusement, cette piste prometteuse s’avéra fausse et ce mystère-là reste entier….

3. Les Code Talkers navajos

Code talkers au travail, Australie 1943 / Wikimedia Commons
Code talkers au travail, Australie 1943 / Wikimedia Commons

En 1942, la guerre du Pacifique fait rage. Les Américains subissent plusieurs défaites, dues notamment à l’efficacité des services de décryptage japonais. L’État-Major décide donc de faire appel aux Indiens Navajos pour crypter les messages radio. En effet, la langue navajo est à la fois particulièrement complexe et peu utilisée. Plusieurs centaines de code talkers navajos rejoignirent les rangs de l’armée américaine pour déjouer les services secrets ennemis. Ils participèrent également à la guerre de Corée (1950-1953). Le réalisateur John Woo leur rendit hommage dans son film Windtalkers : les messagers du vent.

4. Le Chiffre de César

Comment transmettre des informations secrètes lorsqu’on est un général de l’empire romain ? Jules César a trouvé la réponse en adoptant une méthode de chiffrement par substitution. Il lui suffisait de décaler trois lettres sur la droite pour rédiger ses messages codés. Ainsi, le F devenait un C, le G, un H, etc. Il l’utilisa notamment pour envoyer un message à Cicéron, assiégé lors de la guerre des Gaules. Relativement simple, ce code est aujourd’hui utilisé dans de nombreux livres-jeux pour enfants !

5. Enigma : les codes secrets nazis

Machine Enigma / Pixnio
Machine Enigma / Pixnio

À l’origine, la machine Enigma, inventée en 1918, était destinée à un usage civil et financier. Toutefois, son système ingénieux a vite intéressé l’armée allemande. Facile à transporter et à utiliser, elle cryptait rapidement des messages grâce à un système électromécanique. Le code Enigma fut brisé en 1942, grâce aux efforts conjoints des Polonais, des Français et des Britanniques, dont le mathématicien Alan Turing. Sous le nom de code « Ultra », les données obtenues donnèrent un avantage décisif aux Alliés, abrégeant le conflit de deux ans.

6. Le Chiffre PigPen

Utilisé par les francs-maçons, le chiffre Pigpen est inspiré du code de Cornelius Agrippa. Cet ésotériste allemand du XVIe siècle avait imaginé un code secret basé sur la Croix de Malte. Les lettres de l’alphabet y correspondent à des figures géométriques tirées de celle-ci. Il suffit ensuite de remplacer chaque lettre par le bon symbole. À base de traits et de points, ce code est surnommé le chiffre du parc à cochons ! À noter que les chevaliers des Templiers utilisaient une méthode similaire.

7. Le carré de Polybe

Le carré de Polybe doit son nom à un historien grec du IIIe siècle avant notre ère. Il s’agit de disposer les lettres suivant l’alphabet dans un tableau de cinq lignes et de cinq colonnes. Ainsi, chaque lettre se retrouve associée à deux chiffres. Par exemple, « carré » devient 31-11-24-24-51. Facile à utiliser, le carré de Polybe a inspiré le système ADFGVX, utilisé par les Allemands au cours de la Première Guerre mondiale. Le français Georges Painvin réussit à le décrypter en juin 1918, permettant ainsi de repousser une attaque sur Compiègne.

8. Le manuscrit de Voynich

Page du manuscrit Voynich / Wikimedia Commons
Page du manuscrit Voynich / Wikimedia Commons

C’est l’un des documents les plus célèbres de l’histoire de la cryptographie ! Auteur, date, lieu d’édition : le manuscrit de Voynich est un véritable mystère. Même son véritable titre est inconnu, Voynich étant le nom du bibliophile qui l’acheta au Collège romain en 1912. Mais ce qui fascine les scientifiques comme les curieux, c’est la langue dans laquelle il est rédigé. Le texte est effectivement composé de glyphes d’un ou deux traits. Ses illustrations ajoutent encore au mystère : s’agit-il d’un herbier ? D’un traité d’astronomie ? D’un livre de recettes ? Une chose est sûre : quelque soit le code secret employé, il se montre redoutablement efficace ! Dernier essai en date, l’égyptologue Rainer Hannig pense que le manuscrit est rédigé dans une forme d’Hébreu.

9. Le code secret de Marie Stuart, reine d’Écosse

Après la mort de son deuxième époux en 1567, Marie Stuart se retrouve emprisonnée par les partisans d’Elisabeth 1er. Au cours de ses 18 années de captivité, elle entretint une correspondance abondante avec ceux qui lui étaient restés fidèles. Elle prenait soin de crypter ses messages afin de garantir leur secret. Pour cela, elle utilisait un code composé de différents symboles représentant des mots ou des lettres. Malheureusement, ces lettres finirent par être interceptées et décodées par les espions de la Reine d’Angleterre. Accusée de trahison, Marie Stuart fut exécutée en 1587.

10. Le Chiffre de Beale

Imaginez : vous tenez un hôtel en Virginie dans les années 1820. Un inconnu arrive, s’installe, part, revient deux ans plus tard et vous confie un coffre. Quelques temps après, il vous envoie une lettre dans laquelle il vous explique que ce coffre contient des clés chiffrées menant à un trésor… Cette histoire, qui semble tirée d’un roman, est arrivée à Robert Morriss. Il n’avait pas la clé du code, mais qu’importe ! L’un de ses amis parvint à décrypter la deuxième lettre, chiffrée à l’aide de la Déclaration d’Indépendance des États-Unis. Restent la première et la troisième, et la possibilité que tout ceci n’ait été qu’une supercherie. À moins qu’un trésor dorme toujours quelque part au nord de Santa Fe…

D’autres codes secrets restent encore à percer : le disque de Phaistos, le chiffre de Dorabella… Pour découvrir d’autres mystères tout autour du globe, retrouvez tous les articles de Cultur’easy et téléchargez l’application Cultur’easy sur Applestore ou Playstore.

Par  Gwennaelle Massart,

Passionnée de littérature, d’art et d’Histoire, j’ai grandi au milieu des livres avant d’entamer des études de Lettres. Depuis, je suis devenue rédactrice web SEO freelance pour vivre mes propres aventures. Dans mes articles, je voyage à travers l’espace et le temps pour partager avec vous mes découvertes culturelles. On y va ?

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